Sauve qui peut
Le SOS de Jean-Christophe Cambadélis : au secours, à gauche tout fout le camp
Cette cruelle appréciation n’est pas de Guillaume Peltier, chantre de la droite forte qui s’acharnerait sur une gauche faible. C’est un connaisseur, membre du sérail, qui en est l’auteur.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Une des plus célèbres affiches du PS vit le jour lors des législatives de 1986. "Au secours, la droite revient !" criait un personnage hagard et terrorisé. Manifestement la peur ne fut pas suffisante car le PS subit une défaite. En conséquence de quoi François Mitterrand dû supporter - très mal - un Premier ministre nommé Jacques Chirac.
Il est plus que vraisemblable qu’en 2013 une autre affiche soit en préparation. "Au secours, à gauche tout fout le camp !" L’illustrateur n’a pas encore été choisi. Mais l’auteur du texte a déjà fait breveter le libellé. Il s’agit de Jean-Christophe Cambadélis, socialiste et accessoirement secrétaire national du parti. Et ce qu’il dit dépasse de loin les plus abominables insinuations des plus réactionnaires chroniqueurs d’Atlantico.
"La gauche part dans tous les sens"… "Les écologistes ne veulent rien entendre"… Cela vous suffit ? Allez, vous en reprendrez bien encore un peu. " Les radicaux de gauche traînent les pieds"… "Le Parti de gauche bombarde le PS"… Et quant au parti socialiste (ultime sacrilège) "cotonneux et unijambiste"…
Nous nous interdisons formellement d’approuver ces propos ne voulant en aucun cas prêter le flanc aux accusations contre Atlantico, le site étant supposé flirter avec la "droite dure". Mais il est permis, sans trop se mouiller, de penser que Jean-Christophe Cambadélis sait de quoi il parle. Son SOS doit être pris pour ce qu’il est : un cri jailli des tripes, pathétique et émouvant, qui ne peut laisser insensibles que ceux dont le cœur est dur comme une pierre. Ce n’est plus "fluctuat nec mergitur". Mais "fluctuat et mergitur" comme l’embarcation des pirates dans les aventures d’Astérix.
Sans remonter au temps des Gaulois, Jean-Christophe Cambadélis pourrait essayer - un peu de nostalgie ne fait pas de mal - de se souvenir de 1986 quand il était jeune trotskiste. Cette année-là ,certes le PS fut battu. Mais avec quel score ! 31,02% des voix, un résultat qui aujourd’hui fait figure de paradis perdu ! Quant au FN – quel bonheur – il ne faisait que 9,65% ! Et les écologistes, ces emmerdeurs, ces chieurs, arrivaient poussivement – alléluia – à 1,21% ! Des défaites comme celles-ci, le PS prie aujourd’hui pour en avoir. Finalement, 1986, c’était le bon temps. N’est-ce pas Jean-Christophe Cambadélis ?
A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.
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