Londres : une pièce de théâtre met en scène une Jeanne d'Arc « non-binaire »<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans le cadre de la pièce de théâtre intitulée « Moi, Jeanne » (« I, Joan ») à Londres, Jeanne d'Arc sera un personnage « non-binaire ».
Dans le cadre de la pièce de théâtre intitulée « Moi, Jeanne » (« I, Joan »)  à Londres, Jeanne d'Arc sera un personnage « non-binaire ».
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Wokisme au pays de Shakespeare

Dans la pièce qui sera jouée à partir du 25 août au théâtre du Globe, l'actrice n'utilisera que des pronoms neutres pour interpréter Jeanne d’Arc, la figure historique de la guerre de Cent Ans.

Dans le cadre de la pièce intitulée « Moi, Jeanne » (« I, Joan »), la figure historique de la guerre de Cent Ans vénérée comme sainte par les catholiques, sera un personnage « non-binaire », selon des informations du Figaro. Isobel Thom, qui interprètera Jeanne d'Arc, utilisera uniquement les pronoms neutres « they » (ils/elles) et « them » (leurs) pour désigner ses interlocuteurs. Et ces derniers en feront de même avec elle.

La direction du théâtre du Globe, à Londres explique son choix de représenter Jeanne d'Arc ni homme, ni femme sur les planches à partir du 25 août, pour apporter « la possibilité d’un autre point de vue ».

Jeanne d'Arc, bergère Lorraine, était âgée de 18 ans lorsqu'elle a pris les armes pour défendre le roi de France Charles VII, en pleine guerre de Cent Ans, avant d'être brûlée sur un bûcher en 1431. Selon Charlie Josephine, auteur de la pièce et elle-même « non binaire », celle qu'on appelle la « pucelle d'Orléans » est « cette jeune personne de la classe ouvrière qui transgressait le genre, à une époque où c'était vraiment dangereux ».

« L'histoire a fourni d'innombrables et merveilleux exemples de Jeanne dépeinte en tant que femme. Cette production offre simplement la possibilité d'un autre point de vue », affirme à son tour Michelle Terry. La directrice artistique de ce théâtre shakespearien, réplique de celui où officiait le dramaturge au XVIe siècle, sur la rive sud de la Tamise, a déclaré par ailleurs ne pas faire partie des premiers « à présenter Jeanne de cette manière, et nous ne serons pas les derniers ».

« Les théâtres ne traitent pas d'une réalité historique », défend-elle, ils « produisent des pièces, et dans les pièces, tout peut être possible ».

L'ancien maître des lieux, affirme encore Michelle Terry, aurait approuvé cette version de Jeanne d’Arc :

« Shakespeare n'a pas écrit de pièces historiquement exactes. Il a pris des personnages du passé pour poser des questions sur le monde qui l'entoure. Nos écrivains d'aujourd'hui ne font pas de différence, qu'il s'agisse d'Ann Boleyn, Nell Gwynn, Aemilia Bassano, Edouard II ou Jeanne d'Arc. Le Globe est un lieu d'imagination. Un lieu où, pour un court laps de temps, on peut au moins envisager la possibilité de mondes autres ».

Cette lecture ne fait pas l'unanimité. Frank Furedi, professeur émérite à l'Université du Kent cité par le quotidien britannique The Times, craint que la pièce soit une occasion de « réécrire l'histoire » :

« Quelqu'un comme Jeanne d'Arc n'aurait aucune idée de ce qu'est être un non binaire. C'est une requalification de quelque chose qui n'existait même pas à l'époque ».

Le Figaro

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