Typhon aux Philippines : comment devenir un "humanitaire digital"<!-- --> | Atlantico.fr
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Le typhon Haiyan a fait au moins 10 000 morts aux Philippines.
Le typhon Haiyan a fait au moins 10 000 morts aux Philippines.
©Reuters

Revue de blog

Comment organiser des secours efficaces aux Philippines ? La technologie propose maintenant de donner de son temps pour rechercher des informations sur les réseaux sociaux.

Aux Philippines, le super-typhon qui a ravagé l'archipel porte un hashtag différent : Haiyan est devenu #YolandaPH. C'est le hashtag utilisé par les Philippins qui ne sont pas dans le sillage du typhon pour communiquer les besoins, les nouvelles des amis et proches, les photos et les liens des premières vidéos. 

La majorité des tweets autour du monde appellent à faire des dons pour les sinistrés survivants, et tous les "grands" ou célébrités de ce monde utilisent désormais ce canal de communication pour diffuser leurs condoléances et messages de soutien :

Le "person finder", un outil pour retrouver les disparus ou mettre en contact les familles sur les lieux d'un désastre, en cliquant sur "je cherche" ou "j'ai des informations", est désormais actionné à chaque grande catastrophe naturelle, avec l'aide des internautes pour traduire et coupler les requêtes.

De nouvelles requêtes émergent aussi sur Twitter : consacrer un peu de temps et de clics sur le net pour participer aux évaluations des dégâts et besoins sur photos et vidéos, même à des milliers de kilomètres, et aider ainsi à dresser une carte de situation la plus exacte possible pour ensuite aider les secours et humanitaires sur place. 

Un village de pécheurs avant et après le passage du cyclone. Photo sur Twitter de MariRamosCNN

Pour les développeurs et geeks ou tout ceux qui ont une petite expérience du Net, de nouvelles formes de bénévolats de l'urgence sont pratiquées. Comme sélectionner, évaluer et archiver les tweets qui peuvent contenir des informations importantes pour les secours ou la reconstruction par la suite. Ce nouveau type d'action humanitaire digitale est née avec le séisme d’Haïti, quand l'ampleur de la catastrophe alliée à la confusion entre les associations d'aide et secours ont nécessité d'élaborer plans et cartes de la situation exacte en faisant appel aux développeurs et cartographes du monde entier. Les recherches se sont poursuivies sur des mouvements comme "Occupy Wall Street" pour déterminer la véracité et la proximité physique de ceux qui envoient des informations. 

Dans un post de son blog iRevolutionconsacré à "l'humanitaire digital", un des spécialistes des technologies de l'urgence, Patrick Meier, présente différents nouveaux outils et l'utilisation qui peut en être faite pour identifier et recouper les informations. Entre autres : 

Twitris. C'est un outil qui peut s'adapter aux urgences en repérant dans des millions de tweets les informations les plus pertinentes pour un lieu ou une situation, et surtout les témoins oculaires ou véritablement sur place, créant ainsi une veille d'abord automatisée puis affinée par des volontaires qui donnent de leur temps n'importe où dans le monde pour fournir des informations fiables. 

Image Clicker. Sur cette plateforme, des volontaires sont chargés d'évaluer les photos qui leur sont présentées, d'un clic, en choisissant entre les options "gravement endommagé", "endommagé", "pas de dégâts", ou d'autres qualificatifs. D'autres bénévoles géolocalisent ensuite du mieux qu'ils le peuvent les photos et informations pour constituer une carte. 

Une carte d'informations issues des réseaux sociaux pour les Philippines, sur la plateforme Micromapper

Quelle est l'utilité véritable dans un cas comme les Philippines de ces technologies utilisées désormais par les agences de l'ONU et internationales ? Un spécialiste de l’intervention humanitaire, Gisli Olafson, avait visité et décrit récemment sur son blog "Disaster Expert" les procédures d'urgence aux Philippines. Affligés de dizaines de typhons, de tremblements de terre et d'irruption volcaniques, les Philippins sont très organisés en cas d'alerte mais la pauvreté et le manque d'infrastructures font qu'ils se méfient des technologies trop sophistiquées pour organiser les secours. En raison du manque d'électricité, de réseau, de connexion internet ou d'ordinateurs dans les zones frappées, ils ont choisi des méthodes simples, sur papier et tableaux blancs, qui peuvent difficilement être partagées en cas d'urgence sur le Net. Différents programmes de recherche avaient été lancés récemment pour pouvoir intégrer cette expertise de leur archipel et de ses désastres récurrents sur le Net, afin d'ouvrir "l'aide digitale" du monde entier en cas de besoin.

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