Quel attachement ont les Français à la politique familiale ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français ont le sentiment que la politique familiale est globalement injuste et inégalitaire.
Les Français ont le sentiment que la politique familiale est globalement injuste et inégalitaire.
©Reuters

Sondage

Selon un sondage OpinionWay-Fiducial pour réalisé pour le quotidien La Croix, 58 % des Français jugent que la politique familiale actuelle n’aide pas assez les ménages les moins aisés avec enfants.

Bruno Jeanbart

Bruno Jeanbart

Bruno Jeanbart est le Directeur Général adjoint de l'institut de sondage Opinionway. Il est l'auteur de "La Présidence anormale – Aux racines de l’élection d’Emmanuel Macron", mars 2018, éditions Cent Mille Milliards / Descartes & Cie.

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Question : Concernant la politique familiale diriez-vous qu’elle … ?

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Ce sondage révèle une tendance lourde : le sentiment que la politique familiale est globalement injuste et inégalitaire. Un sentiment  fort chez les familles aux revenus modestes partagé aussi par les familles plus aisés. On constate également que ce sentiment est partagé aussi bien par les familles sans enfant que les familles nombreuses. Il n’y a pas de différence majeure entre ceux qui sont directement concernés par la politique familiale et ceux qui ne le sont pas. Cela tient à la spécificité de la politique familiale. Contrairement aux autres systèmes de solidarité, les allocations familiales n’ont pas été pensées  pour être redistributives, mais pour aider les familles indépendamment de leur niveau de revenu. Le  système français très complexe et très redistributif explique cette perception-là.

Le clivage droite/gauche est assez fort. A droite, la politique familial est moins perçue comme  injuste qu’à gauche. La droite rejette la notion de revenus dans les critères de la politique familial. A gauche, on juge cette politique très peu égalitaire et on est plus sensible à l’idée d’aides spécifiques en fonction des revenus.  On défend l’idée d’un politique davantage ciblée sur les familles les moins aisées. Globalement, il y a tout de même un espace, à droite comme à gauche, pour introduire une plus grande concentration des moyens vers les familles modestes.

Le paradoxe c’est que l’idée de fiscaliser les allocations familiales ou de les soumettre à conditions de ressources demeure difficile à manier pour le gouvernement, voire explosive. La politique familiale a un caractère symbolique  important : il s’agit de défendre la famille.  L’idée de fiscaliser les allocations familiale est acceptée par la majorité des Français. Mais la question qui se pose actuellement concerne moins la politique familiale elle-même que  la politique fiscale du gouvernement en générale. Dans un contexte de hausse des prélèvements obligatoires, cette mesure pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Alain Juppé en 1995 et Lionel Jospin au début des années 2000 avaient été obligés de reculer après avoir tenté de plafonner les allocations familiales. Cela avait déclenché un vrai mécontentement au niveau local.  Les allocations familiales touchent des catégories sociales extrêmement contributives qui n’ont pas forcément accès aux autres aides sociales. C’est la dernière aide qui est universelle. C’est donc un sujet sensible dans les classes moyennes qui sont mises à contribution pour la redistribution sociale sans presque jamais être bénéficiaires.

Méthodologie :

  • Étude réalisée auprès d’un échantillon de 990 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
  • L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
  • Mode d’interrogation: L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview).
  • Dates de terrain: les interviews ont été réalisées les 11 et 12 janvier 2012.
  • OpinionWay rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 2 à 3 points au plus pour un échantillon de 1000 répondants.
  • OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.

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