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Réseaux sociaux : les utilisateurs de Google + et Twitter sont plus politisés que ceux de Facebook
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La campagne présidentielle bat son plein sur Internet, les candidats s'affichent sur les réseaux sociaux pour gagner en visibilité. Mais pour qui vont voter les utilisateurs de Facebook, Twitter et Google + ?

Frédéric Micheau

Frédéric Micheau

Directeur général adjoint d'OpinionWay et enseignant à Sciences Po, Frédéric Micheau est spécialiste des études d'opinion. Il est l'auteur, au Cerf, de La Prophétie électorale.

 

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Les utilisateurs de Facebook, Twitter et Google + ont d’abord été interrogés sur la formation politique de laquelle ils se sentaient les plus proches ou les moins éloignés.

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  • Des profils partisans inclinés à gauche : si les préférences politiques des utilisateurs de Facebook ne se distinguent pas particulièrement de celles des Français, les utilisateurs de Twitter (45%) et de Google+ (44%) s’illustrent comme étant davantage proches la gauche que la moyenne (37%). Cette surreprésentation s’affirme parmi les proches du Parti socialiste (25% sur Twitter et Google+ contre 22% pour l’ensemble des Français) et d’Europe Ecologie-Les Verts (9% dans les deux cas contre 6% au global).
  • Des internautes qui se positionnent plus facilement sur l’échiquier politique : si l’on excepte de nouveau Facebook, les utilisateurs de Google+ et Twitter se démarquent de l’ensemble des Français par leur propension à déclarer une proximité politique, seuls 21% des interviewés membres de Google+ ne s’estimant proche d’aucune formation ou courant (contre 25% en moyenne), à l’instar de 20% des membres de Twitter.
  • Pas d’effet « web » pour le centre et la droite : la proximité avec le MoDem, l’UMP ou le Front National sur chacun de ces trois réseaux sociaux ne se distingue pas de la proximité partisane de l’ensemble des Français interrogés, les trois courants apparaissant même plutôt sous représentés.

Le souhait de victoire

Le souhait de victoire, pour l’ensemble des Français interrogés, tourne pour l’heure à l’avantage de François Hollande (39%), le candidat socialiste devançant de 11 points Nicolas Sarkozy (28%). Il subsiste cependant, à 60 jours du scrutin, une troisième voie : 24% des Français ne souhaitent ni la victoire de l’un, ni la victoire de l’autre.

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Bien qu’encore indécis, les utilisateurs de Facebook, Twitter et Google+ expriment ces souhaits, dans le même ordre, en révélant toutefois un souhait de voir François Hollande l’emporter plus marqué :

  • Google+ : c’est sur ce réseau social, dernier né des trois sites étudiés, que l’écart entre François Hollande et Nicolas Sarkozy est le plus net : le Député corrézien y devançe le Président sortant de 15 points (42% contre 27%). Auprès de ce public, l’espoir de voir François Hollande l’emporter émarge ainsi 3 points au dessus de sa moyenne nationale (39%), quand le souhait de victoire en faveur de Nicolas Sarkozy s’y tasse sensiblement (27%).
  • Twitter : les utilisateurs du site de micro-blogging révèlent également leur préférence pour l’élection de François Hollande (bien implanté sur Twitter avec près de 170 000 followers), à 41%, soit deux points de plus qu’au niveau national. Le souhait de victoire en faveur de Nicolas Sarkozy est pour sa part identique à celui relevé au global (28%), 13 points en deçà de celui de François Hollande.
  • Facebook : le souhait de voir François Hollande l’emporter en mai prochain sur Nicolas Sarkozy est aussi net sur Facebook que sur Twitter (13 points, 40% contre 27%). Les utilisateurs de Facebook expriment un souhait de victoire proche de celui de l’ensemble des Français, les différentes variations n’excédant pas un point sur chacun des items. Sur chacun de ces trois sites subsiste en outre l’espace pour une troisième voie, le souhait que ni François Hollande ni Nicolas Sarkozy ne l’emporte en mai prochain s’établissant entre 24% (pour les utilisateurs de Google+ et Twitter) et 25% (pour ceux de Facebook), contre 24% au niveau national.

Le pronostic de victoire

Le pronostic de victoire au second tour de l’élection présidentielle s’inscrit comme l’indicateur le plus clivant. L’opinion exprimée par l’ensemble des Français et les réponses des utilisateurs des trois sites étudiés divergent fortement, les internautes interrogés anticipant plus largement que la moyenne une victoire du candidat socialiste en mai, tout en donnant également davantage de crédit à une victoire du président sortant.

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En premier lieu, l’ensemble des Français interrogés pronostique une victoire de François Hollande (38%). La réélection de Nicolas Sarkozy n’est pour sa part envisagée que par un Français sur cinq (20%), tandis que 9% de l’échantillon anticipe la victoire d’une troisième personne.
A l’image du souhait de victoire, les utilisateurs de Facebook, Twitter et Google+ font part d’un pronostic relativement semblable à celui de l’ensemble des Français, mais doutent moins de l’issue du scrutin :

  • Twitter : 44% des micro-bloggueurs de Twitter pronostiquent la victoire de François Hollande le soir du 6 mai prochain, n’accordant au président sortant que 24% de chances d’effectuer un nouveau quinquennat. Dans les deux cas, les scores relevés sont supérieurs à la moyenne nationale (respectivement +6 et +4 points). Se prononçant plus nettement en faveur de l’un ou l’autre, les utilisateurs de Twitter sont les plus prompts à donner leur avis sur l’issue de l’élection, seuls 23% d’entre eux ne s’exprimant pas sur cette question.
  • Google+ : le pronostic de victoire des utilisateurs de Google+ penche lui aussi très nettement en faveur de François Hollande (42%), 19 points séparant le score de François Hollande de celui du président-candidat (23%). Si à l’instar de l’opinion exprimée sur Twitter les utilisateurs de Google+ n’hésitent pas à se prononcer en faveur de l’un ou l’autre, un quart d’entre eux reste prudent et choisit de ne pas se prononcer.
  • Facebook : l’anticipation du résultat de mai prochain par les utilisateurs de Facebook, réseau social le plus « grand public » des trois, s’apparente logiquement au pronostic de l’ensemble des Français. François Hollande l’emporterait pour 39% des personnes présentes sur Facebook (+1 par rapport au score d’ensemble), contre 20% pour Nicolas Sarkozy. Enfin, plus d’un interviewé de Facebook sur trois ne sait pas, à l’heure actuelle, qui l’emportera (31%).

En conclusion…

Les utilisateurs de Twitter et Google+ apparaissent sensiblement plus politisés que la moyenne de l’ensemble des Français. Les membres de Facebook, dont la structure et le nombre en font un réseau social plus grand public, ne laissent toutefois apparaître que des opinions sensiblement divergentes de celles des Français dans leur ensemble.

De par leur structure partisane, les réseaux sociaux étudiés semblent pencher globalement à gauche, la proximité partisane avec le Parti socialiste notamment se révélant supérieure.

Ces internautes font preuve d’une réelle propension à s’exprimer sur les questions politiques en lien avec la présidentielle. Pour chacun des réseaux sociaux étudiés, et pour les questions de souhait comme de pronostic, les taux de non réponse s’avèrent systématiquement plus faible qu’au niveau national.

Le souhait de victoire pour le second tour du scrutin, s’il est systématiquement favorable à François Hollande, révèle également l’opportunité pour d’autres candidats de jouer un rôle dans le scrutin. Le poids des réponses « ni l’un, ni l’autre » varie ainsi autour de 25%, quelques points derrière le souhait de voir Nicolas Sarkozy l’emporter.

S’agissant du pronostic de victoire, les membres de Google+ et Twitter hésitent moins que la moyenne des Français à anticiper l’issue du scrutin. Même si une fois encore, l’indicateur est favorable à François Hollande, une victoire de Nicolas Sarkozy est plus souvent annoncée par les internautes interrogés qu’auprès de l’ensemble des Français.

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Méthodologie

Qu’est ce qu’un rolling?


Du 12 janvier jusqu’à la veille du second tour de l’élection présidentielle, les résultats de l’enquête Ifop / Fiducial d’intentions de vote en continu pour le premier et le second tour du scrutin présidentiel sont diffusés chaque jour sur www.parismatch.com, le site de l’hebdomadaire Paris-Match. Afin de diffuser quotidiennement un rapport de force électoral issu d’un échantillon national représentatif, tous les jours sont interrogées en ligne 300 à 350 personnes inscrites sur les listes électorales. La vague d’enquête du jour est cumulée avec celle des deux jours précédents pour diffuser chaque soir un rapport de force électoral sur 1.000 électeurs : au total, plus de 30.000 personnes seront interrogées au cours des 19 semaines de campagne présidentielle couvertes par le dispositif. Déjà réalisé depuis plusieurs années aux Etats-Unis (rolling polls ou tracking surveys), ce type de dispositif présente plusieurs avantages :
•D’abord, il permet de lisser les effets de conjoncture, qui peuvent être très impactants lors d’une campagne électorale. Alors qu’un baromètre d’intentions de vote peut être comparé à une succession de photographies, le rolling permet de restituer en temps réel le film de la campagne électorale.
•La prise de distance par rapport à l’actualité permet de mieux cerner les tendances de fond, et par conséquent de mieux anticiper les scores des candidats respectifs.
•Le rolling offre également la possibilité de disposer d’échantillons très volumineux, et donc de réaliser des analyses par électorat très fines. Afin d’isoler les électeurs utilisateurs de Twitter, Facebook et Google+, a été posée aux personnes interrogées dans le cadre du rolling, du 25 janvier au 13 février, la question suivante : « Vous personnellement, possédez-vous votre propre compte avec votre profil sur les sites suivants ? » Facebook / Twitter / Google+ : Oui / Non Ce ciblage permet ainsi d’établir le profil des utilisateurs de chacun de ces trois sites, et d’analyser leurs réponses aux questions posées dans le rolling, en comparaison avec les résultats d’ensemble.

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