Les profs entre colère, lassitude et rejet des politiques; Darmanin joue au poker avec LR, les macronistes voient Villepin vendu; L’Express réussit à voir notre avenir en rose, l’Iran à imposer l’islamisme chiite au nationalisme arabe<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos.
Revue de presse des hebdos.
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Revue de presse des hebdos

A la Une de vos hebdos : la figure de Dominique Bernard, ce hussard de la République tombé sous les coups d’un terroriste le dispute, dans l’horreur, à ce qu'il se passe entre Israël et Gaza… Seul l’Express échappe à la morosité ambiante pour fêter ses 70 ans.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Les familles des otages du Hamas ont peur. Près de 200 hommes, femmes et enfants sont retenus dans la bande de Gaza pour servir de boucliers humains à l'organisation terroriste. Si, pour l’Obs, "Israël est connu pour ses opérations de sauvetage d'otages, dans le monde entier (les athlètes israéliens aux jeux de Munich, le vol d'Air France détourné vers l'Ouganda en 1976), aujourd'hui, ”la gravité de la situation sécuritaire pourrait pousser les dirigeants israéliens à privilégier la victoire militaire sur le Hamas à la vie des otages.” Pas de négociations en vue, et les familles s'inquiètent, supplient le gouvernement israélien, tentent de rassembler des fonds. Les proches des disparus, ceux dont les corps n'ont pas été identifiés, sont partagés entre la crainte et l'espoir : ”qui aurait pensé qu'un jour je souhaiterais que ma fille soit l'otage du Hamas ?”

Netanyahou n’est plus ”Monsieur Sécurité.” Il n'a pas quitté le pouvoir depuis 1996, et passée la sidération, la population israélienne questionne sa responsabilité. Il est accusé de ne pas avoir anticipé l'ampleur des massacres, et 94% des israéliens pensent que le gouvernement a une responsabilité dans l'échec sécuritaire, nous dit l’Express. Les rescapés du Kibboutz de Kfar Aza on attendu une journée les secours, ”les 3/4 des forces militaires de Tsahal ayant été déplacées en Cisordanie occupée, à la demande de ses alliés d'extrême droite,” pour protéger les nouvelles colonies juives. Le Point va plus loin : ”pour conserver le pouvoir, il a formé une coalition avec l'extrême droite et confié des postes clés de la défense et de la sécurité à des extrémistes incompétents.”

”A terme, il aura mis davantage en danger les Israéliens que n'importe quel autre politicien dans l'histoire du pays,” analyse un chercheur dans l’Express, tant il a ”toujours mis sous le tapis la question palestinienne,” allant jusqu'à la considérer comme une ”simple case à cocher” pour parvenir un accord avec Ryad. 56% des israéliens souhaitent sa démission dès la fin de l'opération à Gaza.

David Grossman parle dans les colonnes de l’Obs de trahison : ”nous avons vu l'abandon de cet Etat au profit d'intérêts mesquins, d'une politique cynique, à l'esprit borné, délirante.” Il dénonce feu l'accord de paix entre Israël et l'Arabie saoudite : ”une paix de nantis. Une tentative de passer par-dessus le cœur du conflit. Les derniers jours offrent la preuve qu'il est impossible de commencer à guérir la tragédie proche-orientale sans proposer une solution qui allège le fardeau des Palestiniens.”

Le Point cite Raymond Aron, qui affirmait dès 1967 que ”même militairement supérieur, Israël ne peut pas résoudre par la force le problème de son existence.”

Les profs, une cible

Vos hebdos font le portrait de Dominique Bernard : dans Marianne, ”un enseignant extraordinaire ; le genre dont on se souvient longtemps, qu'on est fier et un peu intimidé de présenter à ses enfants 20 ans après dans une allée de supermarché : ”c'était mon prof, Monsieur Bernard.”

Chez les enseignants, ”après la sidération initiale, c'est la colère qui prédomine et, surtout, une forme d'immense lassitude.” Parce que, la Secrétaire générale du Snes-FSU l’affirme, ”l'école est devenue une cible pour ce qu'elle est : un lieu d'émancipation par les savoirs, de liberté d’expression.”

Ils sondent les profs, leur volonté de faire front, rappellent les 4710 signalements pour atteinte à la laïcité à l'école l'an dernier. Les 21% d'enseignants déclarant avoir été déjà menacé ou agressé pour des motifs de nature identitaire ou religieuse. Le directeur des études politiques l’Ifop évoque dans Marianne ”un contexte de combat culturel.” Pour une enseignante, ”pour l’essentiel, il s'agit de provocations stupides d'enfants perroquets. En discutant, on parvient à leur faire entendre raison.” Mais a-t-on le temps de discuter ? Dans le Point, cette enseignante plus préoccupée par ”le manque de confiance des élèves en leurs professeurs,” que celle des profs envers l’institution ; dans Marianne, une syndicaliste : "quand on fait remonter des alertes, on n'est pas toujours soutenu.”

Une voix dissonante, aussi dans Marianne : ”ces affaires dépassent l'Education nationale. Elles relèvent de l’antiterrorisme, de la psychiatrie et du social.” En tout cas, un des coupables est ”le discours politique, qui a trop tendance à opposer les professeurs et les familles par exemple. L'école a besoin de calme, de sérénité, d'être moins instrumentalisée.”

Dans l'Obs, un membre de l'association des professeurs d'histoire-géographie est prudent : ”les réformes du gouvernement n'ont bien sûr aucun lien avec la mort de Dominique Bernard, mais au vu de la maltraitance institutionnelle que nous subissons, il est assez logique que les grands signes d'amour qu'on nous envoie depuis vendredi suscitent moins de réconfort que d’exaspération."

La jeunesse venue du Caucase inquiète l'antiterrorisme

L'assassin de Samuel Paty était tchétchène, celui de Dominique Bernard, ingouche, rappelle Marianne. Ces régions du Caucase russe, accusées de collaboration avec l'Allemagne pendant la 2nde guerre mondiale connaissent les déportations, avant d’être abandonnées par l’Etat central russe. L’opposition s’y fait violente, avant la conquête de leur indépendance à la chute de l’URSS, vécue comme une guerre sainte par des populations parfois radicalisées. ”En 2007, l'émirat du Caucase est proclamé et entend imposer la charia par des actions terroristes.” En 2015, il se rallie à l’Etat islamique.

En France, ils seraient une ”petite soixantaine” de fichés S de nationalité russe, dont 40 en prison ou sous contrôle judiciaire, ayant rejoint l’Etat islamique depuis la proclamation du califat en 2014. Parmi eux, l’assassin de Dominique Bernard n'a jamais été condamné et bénéficie d'une protection contre l'éloignement, puisqu'il est arrivé en France avant l'âge de 13 ans.

Les tentatives d'expulsion après l'assassinat de Samuel Paty de ceux qui représentaient une menace ont échoué, la CEDH ayant condamné la France pour ”risque réel de traitement en violation avec l'article 3 de la convention, qui ”interdit la torture et les traitements inhumains et dégradants.”

LePoint nous apprend comment il avait discuté au téléphone de l'attaque du Hamas avec son père, et avec son frère incarcéré. Le père a finalement été expulsé vers la Russie en 2018 : islamiste, il est membre de la guérilla ingouche qui a commis des dizaines d'attentats sanglants. L’hebdo fait un parallèle avec le tueur de Bruxelles, qui a évoqué dans sa vidéo de revendication le conflit au Proche-Orient. Il s'était vu refuser l'asile en Belgique fin 2019, était en situation irrégulière, connu des services de police pour trafic d'êtres humains et atteintes à la sûreté de l'Etat. L'ordre de quitter le territoire ne lui a jamais été signifié…

La législation française est-elle suffisante ?

La famille de l'assassin de Dominique Bernard est arrivée en France a vu sa demande d'asile rejetée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, nous rappelle Marianne. Ils ont fait appel devant la Cour nationale du droit d'asile, qui a rejeté leur recours. Une nouvelle demande n’a pas aboutie, une OQTF a été émise… En 2014, ils partent pour le centre de rétention administrative de Roissy… Un juge de la cour national du droit d’asile affirme dans le Point que ”jusqu'à sa majorité, l'assaillant aurait tout à fait pu être expulsé avec sa famille. Ils ont multiplié les recours de demande d'asile, tous ont échoués.” Et il poursuit : au moment d'exécuter enfin la mesure d’éloignement, le ministre de l'Intérieur, en 2014, a préféré céder devant les associations telles que la Cimade. C'est une belle illustration de l'impuissance de l’Etat.” Manuel Valls dément : ”je n'ai pas eu connaissance de ce dossier, mais mon cabinet a considéré que l'expulsion n'était pas justifiée, car elle était en contradiction avec les critères de la circulaire Valls du 28 novembre 2012, toujours en vigueur à ce jour : la famille résidait en France depuis plus de 5 ans avec des enfants intégrés et scolarisés.”

”Notre édifice juridique est tout entier tourné vers la protection des droits individuels, quitte à mettre en danger la société dans son ensemble,” dénonce Natacha Polony. Gérald Darmanin a-t-il raison de proposer dans son projet de loi asile et immigration de ”ménager le régime de protection quasi absolu contre l'expulsion dont bénéficient certains étrangers” ? Selon le Point, ”le texte prévoit notamment la possibilité d'expulser des étrangers délinquants arrivés avant l'âge de 13 ans sur le territoire français.”

La méthode Darmanin : tirer sur l’ambulance

Pour le Point, ”un jeu de poker menteur s'est engagé, sur fond d'arrière pensées électorales en vue de la présidentielle,” entre LR et Darmanin. Les LR font pression sur la régularisation des clandestins dans les métiers en tension qu'ils refusent, et menacent d'une motion de censure, mais aussi ”posent désormais comme nouvelle condition que Macron soumette aux Français, par référendum leur proposition de loi constitutionnelle sur l’immigration.”

Patrick Weil, ancien membre du Haut conseil à l'intégration considère que ”c'est de la mauvaise gestion de la politique publique, la plupart des choses qui figurent dans ce texte sont soit déjà dans la loi, soit nécessitent de simples dispositions d'ordre réglementaire.” Rien n’est prévu pour améliorer le taux d'exécution des OQTF (6,9% aujourd’hui). Pour un juge de la CNDA, ”le projet de loi ne s'attaque pas à notre attractivité : ni aux prestations sociales, ni à l’AME, ni au regroupement familial, ni à l'accord franco-algérien, ni au statut protecteur des mineurs non-accompagnés, ni à la délivrance des visas étudiants, ni au droit de la nationalité.” Depuis, Darmanin a cédé, ”se disant favorable à la transformation de l'aide médicale d'état en aide médicale d'urgence, ce qui reviendrait à réduire l'offre de soins accessible aux étrangers malades.”

Deux anciens membres du Conseil constitutionnel pensent aussi que le projet de loi n’est pas à la hauteur : la régularisation des sans papiers sur les métiers en tension ”transforme imprudemment en droit automatique une faculté gracieuse dont les préfets disposent déjà et qu'ils utilisent aujourd'hui à bon escient.”

Le double jeu des mollahs

Un paradoxe : l'Iran chiite a pris la tête de l'islamisme mondial, à majorité sunnite. Le chiisme, c'est 15% de la population musulmane mondiale et pour le Point, ”une machinerie étatique belliqueuse entièrement consacrée à cette cause, dont Téhéran se fait le champion.” L’autorité sunnite est ”fragmentée entre des Etats en compétition.” Le Qatar, et ses énormes moyens a échoué, malgré le soft power de la chaîne Al Jazeera, et le financement des Frères musulmans. La fatwa contre Salman Rushdie en 1989, portée par Téhéran a fait des émules dans le monde sunnite. La liquidation d'Al-Qaïda et de Daech (viscéralement anti chiite), l'affaiblissement des Frères musulmans ”crée un vide de pouvoir dans le djihadisme sunnite mondial que Téhéran s'est empressé de combler.” A coups de dollars : on estime que ”Téhéran verse 100 millions de dollars par an aux deux factions palestiniennes qu'il soutient, le Hamas et le Djihad islamique.” Pour l’hebdo, si le 7 octobre a prolongé la guerre du Kippour, il substitue l'idéologie islamiste au nationalisme arabe.

Une alliance d’autocratesLePoint rappelle que l'Iran s'est rapproché de la Russie, malgré leur hostilité historique, et Anne Applebaum, le prix Pulitzer considère que ”comme les Russes, le Hamas et ses soutiens iraniens visent à défaire ce qui reste de l'ordre mondial.” L’intérêt de Poutine : bouleverser le monde démocratique et détourner l'Amérique et les occidentaux de l’Ukraine."

Le Palestinien, figure romantique de la gauche

La gauche radicale et la Palestine, c’est une histoire qui remonte à la fin des années 60. ”Ce sont les courants issus de l'extrême gauche qui s'emparent de la cause de ce peuple sans terre, laquelle entre en résonance avec les passions de l'époque : décolonisation, anti-impérialisme, tiers-mondisme,” affirme Marianne. La guerre des Six-jours fait basculer la gauche d’un ”militantisme compassionnel” à un militantisme politique”,anticolonialiste, pour le journaliste Denis Sieffert. Du réfugié, la figure du Palestinien devient celle d’un combattant, le fedayin, symbole de la résistance à l’impérialisme de ”l’axe américano-sioniste,” chez les trotskistes.

Pour un historien spécialiste du racisme, cette guerre ”libère l'expression de préjugés antisémites qui étaient relativement tus depuis la guerre et la révélation de la Shoah.” A partir de 1970, le PCF s'aligne sur les positions de l’OLP, la marginalité des Palestiniens faisant écho à celle des immigrés que le parti cherche à conquérir.

Dans les années 2000 le mouvement altermondialiste invite des figures pro-palestiniennes, ”dans un contexte de contestation de la politique américaine au proche-orient.” Et reste aveugle au virage islamiste. Pour une journaliste, ”la gauche n'a pas de discours critique sur l'islamisme dans le monde arabe, car elle ne le connaît pas. Elle préfère faire du tourisme politique à Gaza plutôt qu'alerter sur l'absence d'élections libres ou la corruption du Fatah et du Hamas.” En 2004, le combats fusionnent contre l'interdiction du port de signes religieux à l’école, en un ”mouvement indigéniste et décolonial, à la fois pro-palestinien et soutien de l’islamisme."

Et pendant ce temps-là, chez Marine Le Pen…

En 2013, Louis Aliot, alors président du FN disait que ”la dédiabolisation ne porte que sur l'antisémitisme (…) C'est l'antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n'y a que cela... A partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste,” nous rappelle l’Obs. Le RN a pu participer à la marche du Crif le 9 octobre, et Marine Le Pen se faire applaudir à la tribune de l'assemblée le lendemain. Seuls 52% des français considèrent le RN comme ”dangereux pour la démocratie,” et 44% prêts à gouverner le pays…

Vite, une Europride !

Dans Marianne, Natacha Polony appelle au meaculpa : ”les sociétés européennes n'ont pas compris que leur obsession à ne pas se définir collectivement les conduisait à la catastrophe. Pour mieux accueillir ”l’Autre” quel qu'il soit, elles ont choisi d'être des sociétés neutres, sans identité, sans valeur d'aucune sorte, faisant dès lors le lit du communautarisme.” Pas de racines chrétiennes à revendiquer, mais une différence à valoriser : ”le fait d'avoir pensé la liberté humaine en dehors de toute transcendance.”

La honte de notre culture, c'est aussi le combat de Pierre-Henri Tavoillot dans le Point : ”dans l'histoire des civilisations, il en est une - et une seule - qui a eu cette idée étrange et singulière que tous les hommes  - femmes comprises - sont des grandes personnes.” La civilisation européenne a été ”la seule à promouvoir l'antiracisme, l'anti-impérialisme, l'abolition de l'esclavage, l'émancipation de la femme et cette curiosité singulière à l'égard des autres cultures passées ou présentes.” Une puissance émancipatrice inégalée dans l'histoire humaine : ”on la déteste au nom d'une liberté qu'elle seule a promu ; et on lui objecte des horizons qu'elle a été la première à ouvrir.” Il rappelle les 3 messages de la civilisation européenne : ”tous les humains sont grands ; tous les humains peuvent grandir ;... et la plus belle, sans doute : nous pouvons grandir ensemble.”

La bonne nouvelle de la semaine vient de Pologne

La coalition civique de Donald Tusk, le parti 3e Voix et la gauche obtiennent ensemble plus de 53% des voix aux législatives polonaises. C'est la fin pour les ultras conservateurs, et les eurosceptiques, qui doivent laisser leur place à l'ancien président du Conseil européen. Selon l’Obs, il a promis de rétablir de bonnes relations avec Bruxelles et de développer et de débloquer les fonds européens gelés par l’UE. ”La défaite du PiS est une bonne nouvelle pour l'Europe et pour le monde : les populistes peuvent être vaincus, même lorsqu'ils contrôlent les institutions de l’état," affirme l’historienne Anne Applebaum dans le Point.

A propos d’Europe, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, outrepasse son domaine de compétence pour Marianne : elle s’est durant visite improvisée en Israël alignée sur la position de Benyamin Nétanyahou, sans un mot pour la population palestinienne. L’article 7 du statut de Rome de la CPI considère comme crime contre l'humanité une ”attaque généralisée ou systématiq,ue lancée contre des populations civiles”…

Les sénateurs font le job

D’accord, c’est une alerte, mais pour une fois qu’un parlementaire nous montre qu’il exerce sa mission de contrôle de l'action de l’exécutif, réjouissons-nous. Le nouveau président de la commission des Affaires étrangères de la défense et des forces armées du Sénat, Cédric Perrin, affirme dans Marianne que ”notre système de lutte anti-drones dysfonctionne. Le système Parade, censé protéger les grands rassemblements (dont la coupe du monde de rugby) n’a été testé que virtuellement… Un projet à 350 millions d’euros sur 11 ans… alors que le système en place fonctionne.

"Hier, c'était bien ; demain, ce sera mieux”

C'est la devise de l'Express, qui fête son soixante-dixième anniversaire. Un numéro spécial pour l’occasion, dans lequel Bill Gates prend la parole pour partager le même optimisme. On ne dit pas non ! En matière de santé maternelle et infantile, ”nous sommes passés de plus de 10 millions d'enfants mourant chaque année au début du siècle à moins de 5 millions aujourd’hui. Cela s'explique en grande partie par l'introduction de nouveaux vaccins,” contre le rotavirus et le pneumocoque en particulier.

Shirin Ebadi, l’avocate iranienne prix Nobel de la paix 2003, affirme quant à elle que ”l'enjeu des manifestations qui ont débuté en septembre 2022 n'était pas seulement le voile, mais les conditions dans lesquelles vivent les Iraniens, notamment la pauvreté qu'ils subissent.” L’Iran, un pays riche, mais dont le tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et dont rien n'a apaisé la colère : les gens continuent, une ou 2 fois par semaine de manifester, et, elle en est certaine, un jour viendra où le peuple aura vaincu. Quant aux femmes du moyen-orient, leur conscience s’est éveillée. Les grandes absentes du printemps arabe voient leur droits progresser en Arabie et aux Emirats.

Elle rappelle, et c’est bien nécessaire, que l'islam est compatible avec la démocratie : affirmer que la démocratie et les droits humains sont des concepts occidentaux, c'est affirmer la même chose que les ayatollahs. ”Les droits humains sont uniques et universels. Ils peuvent s'appliquer à toute culture et toute religion.” N’oublions pas les lectures multiples de la charia : ”l'Iran abuse de l'islam et se cache derrière pour le justifier sa tyrannie. Prenons l'exemple de la lapidation ou des coups de fouet, qui sont des châtiments légaux en Iran. Hormis les talibans et les iraniens aucun autre pays musulman n'a recours à ce châtiment.” On aimerait qu’elle ait rapidement raison quand elle affirme que ”l'islam doit être interprété de façon à être compatible avec la démocratie et les droits humains c'est tout à fait possible.”

Steven Pinker, le psychologue d'Harvard est optimiste quant à la guerre : ”ce conflit en Ukraine pourrait aussi bien être la dernière Grande Guerre entre Etats.” On oublie en effet que le nombre de conflits interétatiques ont spectaculairement, baissé : ”la nouvelle norme contemporaine bannit les guerres de conquête.” Et, ”pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, ce consensus contre la guerre existe.”

De petits signes d’espérance, maigres, mais toujours bons à prendre. Rien d’autre en tout cas à se mettre sous la dent dans vos hedbos, en tout cas… si ce n’est, dans le Point, une jolie sélection de canapés design, dans lesquels vous blottir avec un plaid et un bon bouquin.

Mélenchon se prend encore pour le centre du monde

Même sur un sujet aussi grave, Méluche ne pense qu’à lui. Il a osé twitter : ”Olivier Faure rompt la Nupes,” dénonçant un divorce "pour fait personnel à mon sujet à propos d’Israël (et de la) Palestine.”

On attend Séjourné

Comme on attendait Grouchy à Waterloo ? Le secrétaire général de Renaissance fait sa coquette, et ne dit toujours pas s'il veut être tête de liste pour les Européennes. Un de ses amis confie à l'Obs : ”ce qu'il vise vraiment, c'est la présidence” du Parlement européen. Un jour peut-être réalisera-t-il que ce n’est pas incompatible ?

Charles Consigny ne renonce pas. Tant que LR n'aura pas désigné sa tête de liste aux européennes, il croit encore à sa chance : ”si le parti me désignait, il aurait quelqu'un de jeune et créatif qui saurait cartonner Jordan Bardella, Marion Maréchal et le candidat de Macron.” Mais savoir cartonner sur un plateau télé ne semble pas suffire à Ciotti, même si ”Hugo Clément a plus de poids politique que la patronne d’EELV. Et Trump et Zelensky venaient de la téléréalité.”

Au rayon telenovelas, on apprend dans lePoint que Bertrand Cazeneuve menace : si certains de ses fidèles n’intègrent pas la liste PS, ”si la porte reste fermée, il nous appartiendra de dire si nous constituons une liste avec des membres de La Convention, des radicaux de gauche ou de certains socialistes,” affirme un de ses proches. L’ancien ministre n’y figurerait pas : ”il faut le préserver,” selon un de ses fidèles. Mais de quoi ?

Encore une galère pour Olivier Faure, alors que son moratoire sur la participation des député PS à la Nupes semblait faire, selon l’Express, compromis entre partisans et adversaires de l'alliance avec LFI. Obono en a rajouté en définissant le Hamas comme ”un mouvement de résistance.” ”Nous ne marcherons pas dans la combine,” prévenait un représentant de la tendance anti Nupes… Le moratoire est passé, mais à quel prix ? En tout cas, pas grâce à ” l’équipe de Carole Delga,” dénonce Hélène Geoffroy dans l’Express : elle était absente du bureau national. ”C’est facile de jouer l’opposante dans les médias, mais quand il faut le faire au moment des décisions, il n’y a plus personne !” Au sens propre…

Dans le match Darmanin/Borne, on a trouvé… le ballon : c’est la citoyenneté.

Darmanin a gagné une manche : le secrétariat d'Etat à la citoyenneté, vacant, échoit à Sabrina Agresti-Roubache, une de ses proches, déjà secrétaire d'État à la Ville. Mais elle reste sous la double tutelle de l'Intérieur et de la transition écologique ; un point pour Borne…

Villepin/Renaissance, vieille France contre novlangue

Les députés Renaissance sont ”scandalisés,” nous apprend l’Express : il a osé qualifier la bande de Gaza de "prison à ciel ouvert.” Pour un dirigeant du groupe, ”c’est la politique de la vieille France vue de Paris, ce sont les mêmes mots qu’on aurait pu utiliser il y a 25 ans !” Perfides, ils soulignent : "il travaille dans le privé, il a peut-être d'autres intérêts..." en lorgnant vers Doha... Qu’en pensent les gazaouis ?

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