La montre mutante qui s'offre un cerveau, le chronographe de pilote qui perd ses poussoirs et le Swiss Made en souscription mondiale : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce dispositif intégré dans une montre est une révolution horlogère, puisque c'est la première fois qu'on réussit à greffer un cerveau électronique sur une montre.
Ce dispositif intégré dans une montre est une révolution horlogère, puisque c'est la première fois qu'on réussit à greffer un cerveau électronique sur une montre.
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Et aussi : la montre qui vous indique l'heure de votre mort et le Body Art appliqué à la publicité horlogère...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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URWERK : Un contrôle électro-mécanique à la manivelle…

La semaine prochaine, on va beaucoup vous parler de smartwatch (« montre intelligente » connectée à un smartphone, réputé comme « téléphone intelligent »), mais ce ne sera qu’un gadget électronique de plus – pas vraiment une montre, et tout juste un affichage déporté au poignet de l’écran du téléphone. La vraie première « montre intelligente » – parce que montre mécanique authentique et parce que vrai « cerveau » d’assistance électronique, c’est la nouvelle Urwerk UR-ECM, initiales qui renvoient à Electro-Mechanical Control, le UR renvoyât à la manufacture genevoise Urwerk. Il s’agit d’une montre de haute mécanique, avec heures et minutes en bas à droite du cadran, secondes en haut à droite et réserve de marche en bas à droite. Cette UR-EMC est la première montre de l’histoire horlogère capable de s’auto-diagnostiquer pour évaluer son niveau réel de précision, variable selon les individus et selon leur niveau d’activités physiques [ il est évident que le retraité octogénaire ne « bouscule » pas sa montre comme un post-ado hyperactif]. Le porteur a la possibilité d’ajuster lui-même l’avance ou le retard de sa montre, tel qu’il est indiqué en secondes par rapport à une marche optimale [déterminée par l’oscillateur embarqué dans le boîtier], en haut à gauche du « cadran ». En plus d’un « cerveau », la montre dispose donc d’un « œil » infaillible ! Pour alimenter cet auto-contrôle, une batterie dont l’énergie est fournie par la manivelle intégrée à droite du boîtier : il suffit de la déployer et de la manœuvrer pour générer un micro-courant électronique. La montre s’adapte ainsi en permanence à son porteur : cette réaction interactive à l’environnement est la définition même de l’intelligence. Désormais, les smartwatches des géants de l’électronique vont vous faire doucement rigoler…



LONGINES : Une initiation discrète au style sportif de l’âge d ‘or…

À y regarder de plus près, le nouveau chronographe Avigation Oversize Crown (« couronne de remontage surdimensionnée ») symbolise bien les enjeux actuels de l’horlogerie commerciale, qui voit les grandes marques globalisées tiraillées entre les différentes exigences des macro-marchés continentaux. Longines, qui est une des marques suisses qui progressent le plus en Asie [question de style, de prix et de puissance du Swatch Group, dont c’est une des locomotives], peut réconcilier avec cette montre les Européens et les Chinois. Aux uns et aux autres, on peut proposer une montre dans le goût le plus intégristement classique, par sa taille relativement modérée (41 mm) et par son esthétique on ne peut plus traditionnelle (boîtier rond, cadran d’inspiration militaire à grands chiffres ultra-lisibles, anses carrées en guise de »cornes »). Pour ne pas heurter la détestation des Chinois pour les montres sportives, on a effacé les poussoir du chronographe, mais, pour susciter un minimum d’émotion chez les Européens, toujours un peu rétro-nostalgiques, on  conservé sur le cadran ces deux compteurs qui donnent à ce chronographe une vraie allure vintage – du coup, les fonction du chronographe sont déclenchées par la couronne-boule de fort diamètre, qui confirme l’option vintage de la montre par son « tube » extérieur, qu’on trouvait sur les montres de pilotes des années trente, quand il fallait les manipuler avec d’épais gants de vol. Touche finale de réassurance vintage : la lunette tournante cannelée, bidirectionnelle et dotée d’un repère phosphorescent qui permet de comptabiliser des temps de vol en plus des compteurs du chronographe. La réussite est au rendez-vous d’une montre totalement opportuniste, mais aussi totalement séduisante à l’est comme à l’ouest de l’Oural…

A. MANZONI & FILS : On va reparler des montres de designers…

Autrefois, on « montait » un tour de table pour lancer une marque. Aujourd’hui, on lance une souscription auprès du grand public sur un site de crowdfunding (« financement participatif »). L’idée reste la même : lever des fonds, mais l’assentiment des amateurs – dont les fonds ne sont versés que si la souscription atteint le plafond espéré – a un effet de levier sur les investisseurs ultérieurs. Sur Kickstarter, premier site spécialisé dans le monde, e premier projet de montre Swiss Made ainsi financé est celui de la renaissance de A. Manzoni et Fils, une manufacture suisse disparue dans les années 1970 que Oliver Ike (le co-fondateur d’Ikepod) veut faire sur le créneau de la montre mécanique de designer (voir la vidéo de démonstration). L’argument mécanique est un « semainier » (calendrier qui indique le déroulement des semaines) qui vient s’ajouter à la date et aux phases de la Lune. L’avantage de ces montres de designers, c’est qu’elles indiquent les tendances esthétiques à venir : vous noterez le carré arrondi et l’aspect galet du boîtier, ainsi que son « bourrelet » ultra-tendance [en temps de crise, ces rondeurs rassurent !], la couleur orange de l’aiguille, le superbe bracelet métallique intégré. Attendez-vous à en voir beaucoup d’autres





BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir…

••• LE SEIGNEUR DES ANNEAUX… Un anneau qu’on glisse à son doigt et qu donne l’heure : on est plus près de Harry Potter que la haute horlogerie mécanique, mais le projet – actuellement en souscription sur Indiegogo, site de financement collaboratif – est d’autant plus sympathique qu’il reste accessible (autour de 250 dollars). Les heures sont affichées grâce à des LED multicolores. Comme il risque d’y avoir des embouteillages au poignet, d’où les smartwatches semblent vouloir déloger les montres traditionnelles, afficher l’heure au doigt pour garder à l’œil le temps qui passe…

••• ET À L’HEURE DE NOTRE MORT… Une équipe de physiciens de l’université de Lancaster (Royaume-Uni) vient de mettre au point une « montre » [disons plutôt un laser de poignet, rebaptisé endothéliomètre] capable d’analyser les cellules sanguines à travers la peau : les cellules endothéliales semblent pouvoir indiquer l’état de santé global d’un système vasculaire, les risques de crise cardiaque, les prévisions d’accident vasculaire cérébral et tout vieillissement anormal de ces fonctions – ce qui revient à peu près à calculer et à prévoir l’heure de la mort du porteur, qui peut néanmoins prendre les mesures qui s’imposent pour enrayer cette usure prématurée grâce à une meilleure hygiène de vie…

••• PEINT’HEURES… Initiative originale de la marque italienne ToyWatch, qui s’est offert les services de Guido Daniele, une célébrité dans le Body Art (peintures sur la peau), pour transformer des mains en supports publicitaires, avec des animations à base d’icônes contemporaines et d’animaux. C’est si impressionnant qu’on en oublie de regarder la montre !


LE QUOTIDIEN DES MONTRES // Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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