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La Chine en pleine conversion écologique
©Reuters

Atlantico Green

Plusieurs personnalités de haut niveau du gouvernement chinois étaient présentes à la 10ème édition de l’EcoForum de Guiyang, en Chine, dans ce qui s'apparente à une volonté du pays de prendre le leadership de la transition énergétique abandonné par les Etats-Unis.

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente d'Economie d'Energie et de la Fondation E5T. Elle a remporté le Women's Award de La Tribune dans la catégorie "Green Business". Elle a accompli toute sa carrière dans le secteur de l'énergie. Après huit années à la tête de Primagaz France, elle a crée Ede, la société Economie d'énergie. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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Détentrice du triste record de premier pays émetteur de C02 au monde, derrière l’Amérique, la Chine semble désormais bien déterminée à reprendre le flambeau de la lutte contre le changement climatique abandonnée par le Président américain Donald Trump, qui annonçait, il y a déjà un an, la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris, pourtant signés par l’ensemble des pays du monde. Scrutée par une communauté internationale qui pourrait enfin reprendre un peu espoir,malgré une accélération bien plus rapide que prévue du changement climatique (expliquant que le phénomène est de plus en plus évoqué comme « urgence climatique »), la Chine, qui compte plus d’habitants que l’Europe et les États Unis réunis, pourrait, en effet, déployer un plan d’action à la hauteur de ses nouvelles ambitions, affichées haut et fort, de rendre la « Chine plus belle » et d’accélérer son projet d’ « Eco-Civilisation», réaffirmé le 18 Octobre dernier lors du XIXème Congrès du Parti Communiste Chinois[1].

Cette ambition prend des allures de véritable défique hauts dirigeants et principaux décideurs chinois paraissent prêts à relever et qui s’est traduit par une charte visant à respecter les plus hauts standards internationaux en matière d’écologie. On revient de loin… car la Chine a été longtemps pointée du doigt comme destructricede l’environnement. C’est aussi bien sûr le cas des entreprises chinoises,qui souffraient d’une mauvaise image surtout dans les pays africains,du fait de leurs pratiques destructrices de l’environnement largement dénoncées. Aujourd’hui, incitées à un repositionnement,elles semblent avoir déjà commencé à intégrer qu’un engagement en matière de respect de l’environnement pourrait contribuer à redorer leur blason, d’une part, mais aussi et surtout se convertir en un élément d’accroissement de leur compétitivité, d’autre part. Cette évolution qui préfigure une nouvelle approche économique et de responsabilité sociétale des entreprises chinoises, n’est qu’une des illustrations d’une ambition politique beaucoup plus large qui vise à reconquérir une population excédée, au cours des dernières années, par des niveaux de pollution devenus insupportables, mais aussi à se lancer à la conquête de marchés internationaux avec des gigantesques projets de développement en perspective.

C’est aussi certainement la conséquence d’une opportunité politique pour occuper le siège laissé vacant par le Président des États-Unis, qui s’était déclaré « très fier » de sa décision de quitter les Accords de Paris avant de venir titiller par ses mesures protectionnistes le « made in China », mais aussi d’une véritable sensibilité du Président chinois Xi Jinping qui défend l’idée d’Eco-Civilisation (« EC ») comme une « synthèse de l’économie humaine et de la préservation de l’humanité »… le tout « à la chinoise » c’est-à-dire à marche forcée pour un déploiement qui sera sans doute d’une redoutable efficacité, car une « belle Chine » le vaut bien.

C’est dans ce contexte économico-politique que s’est tenu, il y a, à peine quelques jours, du 6 au 8 juillet dernier, l’Eco-Forum Global Annual Conference Guiyang 2018, avec un thème évocateur : « Embrasser la nouvelle ère de l’Eco-civilisation : le développement vert avec une haute priorité pour l’Écologie »

Michele Sabban (R20) et Myriam Maestroni (E5T) devant l’entrée du Palais des Congrès de Guiyang


Cette Conférence annuelle qui fêtait sa 10ème édition, avait lieu à Guiyang, capitale de la province de Guizhou. Le Guizhou est une province du Sud-Ouest de la Chine, à environ 3h de vol de Pékin ou Shanghai, réputée pour la présence de nombreux villages pittoresques, la variété de ses paysages et surtout un patchwork de 18 minorités ethniques aux coutumes ancestrales et au mode de vie traditionnel qui représentent encore un tiers de la population.

En ouverture de ce Forum les autorités avaient choisi de mettre à l’honneur l’ethnie Dong, dont le grand chant figure depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

Cette année, le forum, hissé depuis 5 ans au rang d’événement national, et qui accueillait plusieurs centaines de personnes, dont des personnalités chinoises et internationales de premier rang, prenait des allures d’événement à ne pas rater…  En effet, au cœur d’une région souvent qualifiée de « Suisse chinoise », avec des lieux sublimes comme les chutes de Huangguoshu, les Grottes du Dragon, les grottes de Zhijin ou encore les Monts Danxia, dont certains classés au patrimoine naturel de l’humanité, et plus de 50% de surface boisée, Guiyang a su capitaliser sur sa longueur d’avance en matière d’écologie.

Confortée par un taux de croissance légèrement supérieur à la moyenne chinoise sur les cinq dernières années, cette province a su s’imposer et devenir une vitrine permettant de démontrer qu’il y a moyen de concilier écologie, innovation et croissance… En cela elle constitue donc aussi une parfaite illustration que le pari, au cœur de la nouvelle dynamique éco-politique, lancée par le Président chinois Xi Jinping, en Octobre dernier, lors du 19ème Congrès du Parti, peut se relever. Ce même pari qui s’impose désormais à tout le peuple chinois sous ce terme d’Eco-civilisation (« EC »), vient d’ailleurs d’être inscrit, dans la Constitution chinoise (dans le cadre d’une révision constitutionnelle approuvée, en mars 2018 par l’Assemblée Populaire Nationale, par 2958 voix « pour », deux « contre » et trois abstentions, actant la pensée du Président). On peut difficilement rêver d’un cadre politique plus porteur pour imposer la stratégie définissant la feuille de route jusqu’en 2030et ainsi déployer la mise en œuvre des Accords de Paris.

Visant à renforcer le message du Président, le Forum a été lancé par Madame Sun Chunlan,en sa qualité de Vice-Présidente de la Chine et membre du Bureau Politique du Comité Central du CPC(et d’ailleurs l’une des deux seules femmes du Bureau composé de 25 membres).  Il revenait à cette dernière l’honneur de lancer la Conférence face à une salle gigantesque et totalement comble. Elle a d’abord, de façon très protocolaire, transmis un message du Président Xi Jinping, dont ressortait notamment l’idée que la « construction de la civilisation écologique et d’une belle Chine devaient faire partie du rêve chinois » et qu’aller vers la « nouvelle ère de l’EC » revenait à acter que « notre planète était unique et pouvait survivre sans l’homme, tandis que l’inverse n’était pas du tout vrai ». A cela s’ajoutait un autre parti pris clé pour cette « Eco-Civilisation»,à savoir l’intégration basée sur l’idée que « la protection de la nature doit aller de pair avec la croissance économique dans un esprit de protection de la nature », et qu’ « il y avait urgence à promouvoir le développement durable au niveau global ».

Madame Sun Chunlan, Vice-Présidente de la Chine et membre du Bureau Politique du Comité Central du CPC

Après avoir respectueusement porté le message du Président Xi Jinping, qui apportait son total soutien au Forum, la Vice-Présidente, poursuivit, en son nom en expliquant que « l’édification de l’EC concernait l’avenir de l’humanité et était partagé par tous les pays du monde », car il s’agissait de « promouvoir le développement durable au niveau global ». Elle n’hésita pas à rappeler que « l’Eco Forum de Guiyang, renforcé par l’écosystèmede la région, avait pour but de contribuer à marcher vers une nouvelle ère et en approfondissant la coopération afin de faire avancer la Chine ».A n’en pas douter, le nombre d’invités de tous horizons et de pays assistants ou intervenants venaient corroborer ce propos qui interpellait par sa détermination et son enthousiasme.

Parmi ceux-ci et pour n’en citer que quelques-uns, dont la simple présence ou témoignage semblaient venir soutenir cette nouvelle dynamique chinoise, figurait notamment Antonio Guttierrez, Secrétaire Général des Nations Unies qui affirma : « Le changement climatique avance plus vite que ce qui a été initialement prévu »[2].

En résonnance avec cette affirmation, invitant le monde et en l’occurrence la Chine, à accélérer, Olafur Ragnar Grimsson, l’ex-Président de l’Islande témoignait de son expérience des glaciers polaires qui, en fondant, provoquaient des dégâts climatiques extrêmes. Il rappelait que si un quart de ces glaciers fondait, le niveau de la mer monterait de 2 mètres et changerait la physionomie des côtes et des villes côtières dans le monde, et regrettait que les Accords de Paris aient semblé oublier que 70% de la surface de notre planète était composé d’eau, de mers et d’océans.Il ajouta que le monde devait commencer à « remercier la Chine pour le rôle de pilotage planétaire qu’elle joue, d’autant que jusque-là on n’avait pas l’habitude de la prendre en compte » et l’encourageait à « organiser un sommet mondial de la Civilisation Écologique », considérant qu’aujourd’hui c’était le « pays le mieux placé pour le faire et ainsi envoyer un message important au monde ».

D’Yves Leterme, ex-Premier Ministre du Royaume de Belgique à Hatoyama Yukio, ex-premier ministre du Japon -qui n’hésita pas à citer Mo Tzu, philosophe chinois, qui prônait que « Pratiquer la vertu d'humanité (ren), consistait à s'employer à promouvoir l'intérêt général et à supprimer ce qui nuit à l'intérêt général », en passant par Fatih Birol, nouveau président de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), on pouvait relever une certaine pointe d’optimisme face à la nouvelle vision et au rôle que la Chine semblait vouloir prendre en matière de lutte contre le changement climatique.

Il est vrai que l’effort de la Chine, largement salué, arrive à point nommé face au manque de volonté politique américain et aux difficultés de mise en œuvre des Accords de Paris, qui, pour être menés à bien, demandent à être transposés dans les cadres juridiques et économiques des différents pays. Ceciest, bien sûr, un exercice plus périlleux que dans un système « à la chinoise » avec déjà plus de 40 règlements publiés et actions continues menées en faveur de la protection de la qualité de l’air, de l’eau et du sol (qui certes en ont grand besoin).

Ainsi, Sun Chunlan s’exprima assez longuement en usant de métaphores en résonnance avec l’imaginaire collectif du pays du Soleil Levant (soleil malheureusement effacé d’un ciel envahi de nuages pesant comme de lourds couvercles sur la plupart des grandes villes dont l’hyper-croissance a donné lieu à de l’hyper-pollution). Elle affirma avec beaucoup de véhémence que la Chine était totalement déterminée à renforcer la coopération et à capitaliser sur les acquis permettant d’édifier une Eco-Civilisation sur la base d’un agenda 2030 pour construire un « monde propre et beau ». Elle rappela que « quand la nature est bien nous sommes bien, et inversement quand la nature va mal l’homme va mal » (d’ailleurs l’après-midi une session du forum était dédiée à la question de la santé et du climat).La qualité de l’expression n’est sans doute pas à négliger car il est à parier qu’il s’agit de toucher un inconscient collectif, marqué par le problème de la pollution des villes, mais pas encore toujours partout sensibilisé à la question plus globale du changement climatique et de ses conséquences. Cette approche n’empêche d’ailleurs en rien de rappeler les premiers résultats encourageants obtenus par la Chine en matière de lutte contre la menace climatique.

Certains de ces résultats viennent d’ailleurs d’être reconnus par une récente étude publiée dans le journal Nature Geoscience. Publiés par une équipe dirigée par des chercheurs de l’Université de l’Est Anglia (University of West Anglia -UEA-), au Royaume Uni, cette étude montre qu’après deux décennies d’augmentation rapide, le niveau d’émissions de CO2 de la Chine est en retrait de 4,2% sur la période 2013-2016. Selon Dabo Guan, professeur en Economie du Changement Climatique à l’UEA, « en tant que premier émetteur et industriel du monde, ce renversement donne lieu à un optimisme prudent parmi ceux qui souhaitent stabiliser le climat de la planète ». Le Professeur Dabo Guan et ses collègues disent que la chute du niveau d’émissions est largement liée au changement de la structure de l’économie, avec une évolution rapide de l’industrie vers des secteurs de pointe en termes de technique, et à un déclin de la part du charbon pour produire de l’énergie, ainsi qu’à une meilleure efficacité énergétique conjuguée à une utilisation des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, ont également contribué à cette baisse. De fait, la Chine qui s’était engagée à commencer à réduire ses émissions de CO2 à partir de 2030, semble déjà avoir atteint son objectif, bien qu’il soit encore tôt pour crier totalement victoire et qu’il convienne donc de rester prudent.

De fait, la Chine, pays des paradoxes, affiche des résultats à faire pâlir d’envie de nombreux pays notamment en matière de développement des énergies renouvelables et un succès remarquable en matière de marchés locaux et régionaux de trading du CO2, ou plus généralement de finance verte,d’un côté. La Chine continue de l’autre côté d’être encore fortement dépendante du charbon dans sa production électrique, et ce, bien que le gouvernement ait récemment donné des directives pour réduire l’utilisation du charbon à 4 milliards de tonnes par an, ce qui permettrait de réduire sa part dans le mix énergétique de 64% en 2015 à 58% en 2020... Par ailleurs,il ne faut pas non plus oublier trop vite les investissements en centrales fonctionnant au charbon à l’extérieur de la Chine (particulièrement active en ce sens dans les Balkans).

Il parait, néanmoins, tout aussi important, pour essayer de mieux appréhender la réalité du discours, de souligner que les Chinois semblent bien avoir acté le principe d’une croissance économique respectueuse de la nature (qualifiée de « véritable trésor », constitué de « vertes collines », d’ « eaux limpides et cristallines » et de « ciel bleu ») et de l’homme… Une idée forte issue de la COP 21, et qui, en Europe a tardé à émerger, car l’écologie a trop longtemps été associée à l’idée de décroissance. Cette approche revient, bien sûr, à encourager les secteurs des énergies propres, de l’efficacité énergétique et, plus généralement, des technologies associées à la qualité de l’environnement (eau, air, sols, etc) et à une économie verte, voire régénérative. A cette approche vient se superposer une volonté d’application des lois sur la protection de l’environnement, avec des menaces de représailles et de dommages et intérêts pour les contrevenants.

Dans ce contexte, et pour être plus concrets, rappelons que la Chine s’illustre par de véritables records en matière d’investissements verts porteurs de croissance économique durable.

Ainsi la Chine est-elle désormais devenue la première puissance mondiale en matière de production d’énergie renouvelable… et ce n’est pas fini ! Elle a prévu de doubler ses capacités en matière de solaire photovoltaïque d’ici à 2020, après s’être distinguée comme le pays ayant installé deux fois plus de capacités de production que la plupart des pays réunis sur la seule année 2016, ce qui rendrait son parc solaire 5 fois plus important que celui des États-Unis. En ce qui concerne sa capacité de production éolienne, elle n’est pas non plus en reste car elle est déjà supérieure à la totalité de la capacité européenne.

En matière de mobilité propre, là encore, la Chine sera probablement en pointe également avec des décisions déjà claires de sortir des véhicules thermiques. Rappelons que la Chine vend annuellement plus que l’Europe et les États-Unis réunis. D’ailleurs, lors du dernier salon de l’automobile à Pékin, en avril dernier, on a bien senti que cet immense pays pourrait sans doute devenir le leader absolu des véhicules électriques. Volvo, ancien fleuron suédois, passé sous contrôle du constructeur chinois Geely, depuis 2010, a annoncé son objectif de réaliser 50% de ses ventes avec des véhicules à énergie nouvelles d’ici à 2025. Il faut dire que le pays a tout pour réussir ce virage et développer la totalité de la filière : un gigantesque marché intérieur de près d’1,4 milliards d’habitants, des métaux rares indispensables au fonctionnement de ces nouveaux moteurs, des capacités industrielles dont celles nécessaires à la fabrication de batteries électriques et un vivier de main d’œuvre et de compétences sans égal. Bref, les Chinois semblent avoir parfaitement compris qu’ils pourraient parfaitement revendiquer l’industrie automobile du futur, fortement « encouragés » dès à présent par le Président Xi Jinping en personne. Ce dernier a d’ailleurs imposé à tous les constructeurs de réaliser dès 2019, 10% de leurs ventes avec des voitures hybrides ou électriques tout en exigeant des quotas plus restrictifs que partout ailleurs dans le monde, y compris ceux en vigueur en Californie, pour les véhicules trop énergétivores. Ceci  fut une véritable leçon en matière de capacité de faire d’une pierre trois coups : un énorme marché à la clé pour les entreprises nationales, une solution concrète pour réduire la pollution et rendre le ciel des villes encombrées « plus bleu », et une position de filière industrielle prédominante.

Pour rester dans le transport, il convient de rappeler que la Chine a investi plus de 360 milliards de dollars pour construire le premier réseau de lignes à grande vitesse dans le monde. Avec plus de 22.000 kilomètres de lignes, celui-ci permet de desservir la plupart de grandes villes chinoises autour de huit grands axes. Un chiffre qui est supérieur à la somme de tous les réseaux du reste du monde et qui laisse rêveur bon nombre de pays occidentaux.

Au-delà de ces marchés caractéristiques de l’économie verte, une priorité absolue semble être donnée à l’économie régénérative, avec des mesures déjà prises pour stopper la construction de 150 centrales au charbon et des lois en faveur d’une économie circulaire permettant de recycler les déchets.

Ces différentes dimensions ont également vocation à lutter contre la pauvreté également affichée comme un enjeu prioritaire pour un pays, qui, bien que premier émetteur de CO2 au monde,continue à afficher des émissions par habitant environ deux fois inférieures aux émissions américaines (de l’ordre de 16 tonnes par an et par habitant pour les Etats-Unis en 2013 contre un peu plus de 7 tonnes pour le Chinois, notamment à cause de la part du charbon dans le mix énergétique).

Enfin, il y a sans doute derrière pareille ambition un enjeu géo-politico-stratégique qui n’en devient que mieux visible à travers les faramineux projets de nouvelles routes de la soie, aujourd’hui mieux connus sous l’initiative « One belt, one road ».  Avec des investissements déjà annoncés et flirtant avec la barre des 1.000 milliards de dollars, ces projets qui ambitionnaient à l’origine de tracer des lignes de transport terrestre et maritime impliquant près d’une centaine d’états, semble désormais inclure une portée économique (of course !), mais également culturelle, touristique et sans doute diplomatique.

Bref, le gouvernement chinois semble bien décidé à promouvoir un environnementalisme politique, avec des moyens de mise en œuvre dépassant de loin le cadre de l’action possible des gouvernements occidentaux. Sans doute cela inclura aussi bien sûr une gouvernance en adéquation avec un cadre plus global tel celui proposé par les Droits et Devoirs de l’Humanité (DDHU) présentés par Corinne Lepage et déjà signés par de nombreuses organisations dans le monde.

Dans ce contexte de nature à nourrir la motivation et l’optimisme de la Vice-Présidente, on comprend mieux que Sun Chunlan n’ait pas hésité à conclure son propos, certainement très optimiste, par un puissant vœu formulé comme une nouvelle internationale de l’Eco-Civilisation :« Unissons nos efforts pour construire une planète belle et propre » et en souhaitant à tous « bonne santé et bonheur » et bien sûr un grand succès à cette nouvelle édition de l’EcoForum de Guiyang… en attendant celle de l’année prochaine.

La  ville de Guiyang  a vibré sous des slogans écologiques affichés sur tous les murs de la ville


La Fondation E5T (www.e5T.fr), fondée en 2011, par Madame Myriam Maestroni, a organisé avec Madame DaianaBoismoreau, Déléguée Générale, aux côtés de Club Génération CEO présidée par Madame Pauline Houl, la première édition des Universités E5T en Chine dans le cadre du 10ème anniversaire de l’Eco Forum de Guiyang, dans la province de Guizhou. A cette occasion, une délégation française a voyagé, invitée par le gouvernement chinois. Cette délégation était notamment composée, en plus des organisateurs par Madame Michèle Sabban, Présidente du R20 Paris -organisation créée par Arnold Schwarzenegger-  (www.regions20.org ) et à la tête de l’initiative du Fonds Vert pour les Femmes et Madame Natacha Illic, Madame Corinne Lepage, ex-ministre, ex-députée européen, co-présidente du MENE (Mouvement des Entreprises de la Nouvelle Économie, www.mene.org, Monsieur Nicolas Imbert, Président de Green Cross France et Territoires (www.gcft.fr ).

Rappelons que la Fondation E5T organise la 6ème édition de ses Universités E5T du 28 au 30 Août prochains à La Rochelle. Le thème, cette année sera : La Transition Energétique : l’affaire de tous ? Près de 100 experts se succèderont à la tribune pour apporter des éléments de réponse. Inscriptions ouvertes sur le site.


[1] Extrait du discours du Président Xi Jinping à l’occasion du XIXème Congrès du PCC en Octobre dernier : « L'édification d'une civilisation écologique a remporté des succès notables. Le Parti et le pays tout entier ont déployé de grands efforts pour promouvoir l'édification d'une civilisation écologique, si bien que l'application du concept de développement vert est devenue un acte conscient et une initiative des masses, et que la négligence de la protection de l'environnement a été sensiblement corrigée. La mise en place d'un système de civilisation écologique a été accélérée ; la stratégie des régions à fonctions spécifiques s'est perfectionnée progressivement ; les projets pilotes de création de parcs nationaux ont bien progressé. La promotion efficace concernant les économies de ressources naturelles dans tous les domaines a donné des résultats très positifs, permettant ainsi de faire baisser considérablement l'intensité de la consommation d'énergies et de ressources naturelles. Les projets importants de protection et de régénération des écosystèmes ont progressé sans à-coup, et le taux de couverture forestière du pays s'est élevé continuellement. Grâce aux efforts consentis, l'environnement s'est amélioré sensiblement. Par ailleurs, en incitant à la coopération internationale pour réagir aux changements climatiques, notre pays est devenu un important acteur, contributeur, et exemple à suivre pour l'édification de la civilisation écologique à l'échelle mondiale ».
[2]”Climate change is moving faster than initially estimated”

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