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Les 100 mots du 27 février
Les 100 mots du 27 février
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Arrêt sur idées

Les révolutions arabes ont permis aux peuples de prendre conscience que la compétence du chef de l'État pouvait être remise en cause.

La politique étrangère semble s’imposer dans le débat public français au détriment des thèmes qui sont habituellement testés avant une campagne électorale. Mais, en y regardant de plus près, les soulèvements populaires dans le monde musulman servent moins à comprendre l’époque qui se construit qu’à mettre en cause un mode d’exercice du pouvoir par le président et futur candidat.

A la fin du mois de janvier trois groupes d’idées affleuraient dans l’actualité, telle que la résument les titres à la « une » du « Monde » :

  • Une réflexion sur l’éthique des gouvernants à propos de voyages ministériels prolongeait le thème des conflits d’intérêts développé pendant l’été 2010 autour de l’affaire Woerth-Bettencourt. 
  • La question de la laïcité et, derrière elle, les problèmes posés par le multiculturalisme et le communautarisme revenait elle aussi sur l’agenda des professionnels de la politiques. Mais relevant, lui aussi, du registre sociétal (« comment vivre ensemble ») la colère des juges autour des propos présidentiels sur la récidive évacuait provisoirement le réactivation religieuse du débat sur l’identité nationale.
  • A la faveur de la préparation du G20 et du Forum de Davos, s’esquissaient des propositions sur la croissance, sur la compétitivité, sur la fiscalité. L’économie est depuis quarante ans un prétexte à positionnements idéologiques.

Rien de nouveau sur ces trois sujets qui dont l’objet de recyclages peu créatifs.  C’est donc assez logiquement qu’est apparu au début de février le thème de la sélection des élitespolitiques au sein de la droite, à gauche et chez les écologistes.

La particularité de la période récente réside dans la transformation, étonnante et très significative, du thème de l’éthique des gouvernants en une mise en cause de la compétence du chef de l’Etat. C’est la crise diplomatique entre la France et le Mexique qui a déclenché ce phénomène inédit sous la Vème République : un président accusé de ne pas être à la hauteur des évènements mondiaux. (Même François Mitterrand avait réussi à faire oublier sa vision  erronée de la réunification allemande).

Bien entendu, c’est le futur candidat qui est interpellé. Cette critique ramène les changements en cours dans le monde musulman au niveau d’un petit argument pré-électoral. Ce qui en dit long sur le manque de curiosité des élites hexagonales pour l’Histoire en train de se faire.

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