Clémentine Autain se rebelle, la Nupes est au bord de la crise de nerfs; Sandrine Rousseau délire sur le darwinisme, la gauche attaque de plus en plus la science; Le Cardinal Sarah voit les chrétiens devenir une minorité persécutée en Europe <!-- --> | Atlantico.fr
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Pour sa Une, l'Obs s'intéresse à l'histoire de l'empire russe.
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : LVMH et l’Ecole polytechnique.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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«  Par idéologie, ils nient la biologie » « Les nouveaux obscurantistes » à la une du numéro double « Spécial Noël » de l’Express. « Ce que le monde doit à la France … et que ne soupçonnez pas » à la une du numéro double de Marianne. «  La folle histoire de l’empire russe » « D’Ivan le terrible à Vladimir Poutine » à la une du numéro double de l’Obs. "De Gaulle, l'interview interdite" à la une de Valeurs.

Pas de Point, ni de Challenges en kiosque, ils ont publié un numéro double la semaine dernière.

Réformer les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille

Selon l’Obs, les députés Renaissance veulent en finir avec l’élection des maires de Paris, Lyon et Marseille au suffrage indirect. « Il faut que les maires des plus grandes villes françaises puissent être élus directement, dans la transparence, à la majorité des suffrages », estime Sylvain Maillard, député de Paris et vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Dans le viseur des macronistes parisiens : la loi PLM concoctée par Gaston Defferre, maire de Marseille et ministre de l’Intérieur en 1982, qui a permis à plusieurs reprises à des maires de prendre le contrôle de l’exécutif municipal sans être majoritaires en voix… « Il faudrait que les électeurs de ces métropoles puissent voter d’une part pour élire des conseillers d’arrondissement ou de secteur et d’autre part pour des élus du conseil municipal de Paris, Lyon et Marseille. Ce dédoublement permettrait d’éviter les distorsions du découpage territorial qui fausse l’expression démocratique », souligne Sylvain Maillard. 

Autain vue par Marianne

Dans Marianne, un portrait nuancé de Clémentine Autain : «  De nombreux piliers de La France insoumise ont payé d’une excommunication immédiate le plus petit pas de côté ; cependant, Clémentine Autain peut sans crainte – mais avec un certain courage, il faut bien le dire – multiplier les bémols. « J’ai connu une existence politique avant LFI, ce qui me procure une certaine autonomie », confie l’intéressée à Marianne. « Ma parole est à la fois loyale et libre », ajoute-t-elle, reconnaissant qu’il peut exister « une tension entre les deux » positions.

« Féministe, anti-raciste, écolo, antilibérale: Autain est au carrefour de tous les combats progressistes contemporains, pour le meilleur et pour le pire. Comme l’a révélé sa gestion pour le moins intrigante de l’affaire Taha Bouhafs. »

Autain se défend d’être un élément perturbateur : « Bien des fois, je ronge mon frein et je ne dis rien. À d’autres moments, j’exprime un désaccord, une nuance. Ce qui semble aujourd’hui m’être refusé. » Elle sourit: « Comme si l’insoumission interne était inacceptable à La France insoumise... »

L’Express corrige Sandrine Rousseau

Selon Sandrine Rousseau, il existe « tout un courant en particulier en économie qui explique qu'il faut "darwiniser" la société, c’est-à-dire pour les humains comme les animaux, on doit faire en sorte que seuls les mâles les plus adaptés se reproduisent et que si les autres meurent, c'est pas très grave. » Elle, c'est Sandrine Rousseau, la député écologiste qui s'exprimait sur son sujet de prédilection, l'écoféminisme, début septembre à l'université catholique de Louvain (Belgique). 

Pull vert, fines montures et voix posée, elle poursuit avec légèreté : « Donc, c'est vraiment un libéralisme sauvage. C'est le début entre Ricardo et Smith [...] sur le fait que Ricardo s’oppose, par exemple, aux lois sur les pauvres parce qu'il dit "les pauvres doivent mourir" ; c'est aussi ce que fait Malthus qui dit "laissons-les mourir !" Et tout cela est inspiré des théories de Darwin […] qui en fait dit "qu'il faut opérer une sorte de sélection naturelle dans l'espèce humaine comme dans le règne animal et dans cette sélection naturelle, les femmes sont cantonnées au rôle de reproductrice. C'est à ce moment-là qu'elles deviennent des ventres et reproduisent la force detravail et servent avant tout à cela". » Le barbu Charles Darwin, depuis sa mort, reste, à n'en pas douter, l'homme qui s'est le plus retourné dans sa tombe tant sa fameuse théorie de l'évolution, publiée en 1859, a été ainsi dévoyée. Cette date n'est pas anodine puisque Thomas Malthus comme David Ricardo sont morts bien avant (1834 pour le premier et 1823 pour le second). L'actuelle économiste en chef d'Europe Ecologie - Les Verts n'hésite donc pas à professer un hasardeux anachronisme qui ferait bondir tout historien Malthus et Ricardo reposant depuis belle lurette à six pieds sous terre auraient eu du mal à s'inspirer du texte de Darwin. Et au-delà de se prendre les pieds dans le tapis des dates, celle qui donnait cette année encore des cours à l'université de Lille n'hésite pas à tordre les propos de Darwin, de quoi se mettre également à dos les biologistes comme Pierre-Henri Gouyon. « Le plus gros écueil de ceux qui citent Darwin sans l'avoir lu est d'affirmer comme Sandrine Rousseau que la nature nous donne des leçons de morale, assure ce professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et spécialiste de l'évolution. C'est une erreur gravissime d'aller chercher dans la nature une explication des comportements humains. »

La gauche contre la science

Dans l’Express, on lira l’intéressante interview de Jerry Coyne : "Les attaques contre la science venant de la gauche sont inquiétantes ». Le célèbre biologiste, professeur émérite à l’université de Chicago, appelle à ne pas confondre science et idéologie.

« Mes principaux adversaires venant de la droite sont les créationnistes, les antivax et les climatosceptiques. Techniquement, plus de la moitié des Américains restent créationnistes. 40 % d’entre eux continuent à adhérer à un créationnisme biblique littéral. 33 % pensent que l’homme a évolué depuis des millions d’années, mais que Dieu a guidé cette évolution, une affirmation qui correspond à la théorie du "dessein intelligent". Seuls 22 % des Américains adhèrent à la théorie de l’évolution, estimant que Dieu n’a rien à voir dans ce phénomène. (…) Contrairement aux créationnistes, les mouvements climatosceptiques et antivax n’ont, eux, pas réussi à corrompre la science et les programmes scolaires »

Jerry Coyne explique : « A l’inverse, les attaques contre la science venant de la gauche ont lieu à l’intérieur du système éducatif. C’est à mes yeux plus inquiétant, car ce qui est aujourd’hui enseigné – ou pas enseigné - dans les écoles aura une grande influence sur nos connaissances dans le futur. »

La Nupes survivra-t-elle à 2023 ?

L’Express s’interroge sur l’avenir de la Nupes. Pour l’eurodéputé EELV David Cormand, proche de la nouvelle patronne des écologistes Marine Tondelier. « La Nupes est un accord électoral qui n’a pas gagné. Ce fut une bonne stratégie défensive mais pas offensive, c’est-à-dire qui n’a pas eu vocation à être majoritaire", sabre Si la Nupes n’a pas vraiment perdu, elle n’a rien gagné non plus. "La seule question qui vaille depuis les législatives, interroge un cadre socialiste, c’est de savoir si l’on est dans un esprit de conquête. Ce n’est pas le sentiment que l’on donne. »

Le socialiste Olivier Faure, « bien que bousculé par ses soutiens en interne qui ne souhaitent pas d’une liste Nupes aux européennes, faute d’une ligne partagée sur la question, espère encore et toujours un accord pour le scrutin. "Si les socialistes y vont seuls, les écolos aussi, les insoumis et les cocos aussi… Chacun fera son score, au mieux 10 ou 12 pour les écologistes, et à la fin on en restera au duel Le Pen-Macron", plaide un fidèle du socialiste. »

Valeurs fait parler De Gaulle

Valeurs actuelles utilise des propos du Général de Gaulle qui répondent à des questions d’aujourd’hui. Sur le Brexit : « Notre plus grand ennemi héréditaire, ce n’était pas l’Allemagne, c’était l’Angleterre. Depuis la guerre de Cent Ans jusqu’à Fachoda, elle n’a guerre cessé de lutter contre nous… Elle a fait systématiquement bloc avec l’Amérique… Elle n’est pas portée naturellement à nous vouloir du bien. »

Sur les coupures d’électricité et le nucléaire : « Il est saisissant de constater ce que sont les réalisations françaises quand on s’en donne la peine! Nous avons décidé d’avoir ce qu’il nous faut. Et d’autant mieux, et d’autant plus, que cette puissance nucléaire, comme on dit, est liée directement à l’énergie atomique elle-même, qui est, comme vous le savez tous, le fond de l’activité de demain. »

Sur les médias : « L’information est attachée: au pittoresque (l’anecdote est préférée à l’exposé de la vérité); au pessimisme (la catastrophe, le massacre, le crime, sont préférés à ce qui marche bien); à l’individualisme (le cas isolé, surtout s’il est malveillant ou désobligeant, l’intérêt particulier, surtout s’il est virulent, sont préférés à l’intérêt général et à l’attitude du plus grand nombre).

Le cardinal Sarah et le christianisme européen

En juillet 2022, le cardinal Robert Sarah était à la une de Paris Match. Cette semaine c’est Valeurs qui l’interroge (6 pages). Il exprime son inquiétude pour l’avenir du christianisme européen : « Aucune civilisation n’a les promesses de la vie éternelle! Oui l’Occident chrétien peut mourir » Et il estime que « Désormais, la barbarie matérialiste est dans les coeurs et les esprits. Il se peut que le christianisme européen soit finalement réduit à une toute petite minorité, tolérée si elle se tait, persécutée si elle ose parler ».

Mais le cardinal garde de l’espoir : « Le christianisme européen peut aussi  se réveiller et de nombreux signes semblent l’indiquer. Au coeur du désert spirituel de la société contemporaine, nous voyons se former des oasis réunissant des familles autour de paroisses vivantes et de monastères fervents. » Mais Robert Sarah évoque aussi « l’avancée de l’islam » qui « révèle en creux la tiédeur des chrétiens. »

Start-up : la crise

Pour l’Express « la vague de froid qui enrhume la tech américaine depuis des mois commence à se propager chez nous. Alors qu’outre-Atlantique les sociétés sortaient les plans d’urgence dès le début d’année (avec des coupes saignantes dans les effectifs), les levées de fonds en Europe étaient encore dynamiques pendant les six premiers mois de 2022. Et la France résiste avec une belle énergie puisqu’elle finira l’année avec un total de fonds levés de 13 milliards de dollars, soit 17 % de plus qu’en 2021. »

« Mais l’air fraîchit aussi sur le Vieux Continent. Dès le mois d’août, les levées de fonds des start-up européennes ont piqué du nez. Au troisième trimestre, elles avaient chuté de 40 % par rapport à l’année précédente. ».

« La courbe de valorisation des jeunes pousses européennes donne d’ailleurs le vertige : en 2022, elle a perdu 400 milliards d’euros, révèle le rapport de fonds de capital-risque Atomico. »

LVMH et l’Ecole polytechnique

L’Express évoque la « véritable guerre de communication et d’influence se joue entre les partisans et les opposants au projet d’implantation d’un centre de recherche LVMH sur un terrain jouxtant l’Ecole polytechnique, à Palaiseau (Essonne). Les synergies prévues entre le groupe de Bernard Arnault et l’X divisent le petit monde des polytechniciens. Le 8 novembre dernier, le Conseil d’administration de l’école a rendu un avis positif avec 19 voix pour, 4 voix contre et 1 abstention. "Ce projet s’inscrit totalement dans la droite ligne de la stratégie de développement suivie par l’Institut polytechnique de Paris et nous permettra d’accentuer notre visibilité sur le plan international en termes de recherche et d’innovation" se félicite son président Eric Labaye. 

Mais tout le monde n’est pas d’accord : « Les membres du collectif "Polytechnique n’est pas à vendre" à la tête de la fronde contre le projet, ne l’entendent pas de cette oreille. "Est-ce vraiment le rôle de cette école, largement financée par des fonds publics et dont la vocation est de servir l’intérêt général que de s’allier avec un groupe de luxe dont les produits s’adressent à une toute petite partie de la population ?", dénonce son porte-parole Matthieu Lequesne, qui avait déjà participé à la mobilisation contre l’implantation d’un centre d’innovation de Total au sein du campus de l’X. Après deux ans de polémiques, le pétrolier avait fini par renoncer.

Les soudeurs américains d’EDF

L’Express fait un constat alarmant : « Comme beaucoup de cols-bleus, dans une France qui cherche aujourd’hui à revitaliser son industrie après l’avoir laissé dépérir, le soudeur français est devenu une espèce rare, donc convoitée. EDF ne dira pas le contraire. Confronté à une lourde charge de travaux sur son parc nucléaire avec les opérations de maintenance ainsi que la réparation des circuits touchés par des microfissures - le fameux phénomène de corrosion sous contrainte -, l’électricien n’a eu d’autre choix que de s’attacher les services d’une centaine de soudeurs américains à la fin de l’été pour assumer ce surplus de labeur. Inédit et révélateur des tensions sous-jacentes sur le métier. A plus long terme, les chantiers des futurs EPR souhaités par l’exécutif vont aussi faire augmenter le besoin de soudeurs ». D’où la création d’une Haute Ecole de formation aux métiers du soudage de Cherbourg (Hefais). 

Etranger

Laïcité et islamisme

Répondant aux questions de l’Express à l’occasion du 117e anniversaire de la loi de 1905, l’écrivain et intellectuel algérien Boualem Sansal n’est pas optimiste : «La laïcité à la française est partout critiquée. Ceux qui le font ne sont pas toujours fondés à le faire. La France est certes le seul pays au monde à s’être doté d’une telle loi ; et peut-être aurait-elle pu faire sans, puisque son contenu est déjà dans la Constitution et les lois de la République. (…) Depuis une quarantaine d’années, l’installation rapide et massive en France et en Europe de communautés musulmanes issues des ex-colonies européennes et de plus en plus de l’Asie du sud a profondément modifié la donne et la loi sur la laïcité est peu à peu devenue un sujet de discorde qui, faute d’un traitement adéquat en temps et lieu, a mené au radicalisme, au communautarisme, puis au séparatisme et mènera demain à la guerre civile et à la partition si l’on en croit les propos de plusieurs hauts responsables politiques et d’éminents intellectuels français. Je partage cette analyse. »

Etats-Unis : des universités en crise

Selon l’Express, depuis le début de la pandémie de Covid-19, le nombre d’inscrits baisse, et de nombreuses facultés américaines ferment.

Au total, on compte environ 1,5 million d’inscrits en moins qu’avant la pandémie. Rien qu’en premier cycle, le nombre d’étudiants est près de 7 % plus bas qu’à la rentrée 2019.

Le montant annuel de la scolarité (chambre et pension comprises) dans un établissement privé s’élève en moyenne à plus de 55 000 dollars, selon l’association College Board.

Près de 200 établissements ont fermé sur la dernière décennie, soit quatre fois plus que pendant la décennie précédente, selon le Wall Street Journal. Et ce n’est qu’un début.

Les parcs nationaux du Chili

L’Obs propose de découvrir les dix-sept parcs nationaux situés au sud du Chili, « où des dizaines d’espèces se réapproprient des territoires dévastés par l’homme. Il s’agit d’un des plus ambitieux efforts de conservation jamais entrepris, en bonne partie grâce à des millionnaires américaines, qui ont racheté puis donné ces terres à l’Etat ».

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