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Pour Edward Snowden, "le droit à la vie privée reste menacé par d’autres programmes et autorités"
©Reuters

Dangers

Dans une tribune pour Libération, l'ancien informaticien pointe du doigt certains pays, dont la France, qui "ont exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs."

Deux ans exactement. En juin 2013, Edward Snowden, réfugié à Hong-Kong, s'apprêtait à faire trembler le monde du renseignement grâce aux données récoltées alors qu'il travaillait pour la NSA. La preuve était là : l'agence américaine surveillait les appels téléphoniques de ses concitoyens, au mépris de la loi et des liberté publiques. "Il y a eu des moments où j’ai craint que nous n’ayons mis nos confortables existences en danger pour rien – et que le public réagirait avec indifférence ou ferait preuve de cynisme face aux révélations" écrit l'ancien informaticien dans une tribune publiée ce vendredi dans Libération. "Je n’ai jamais été aussi heureux d’avoir eu tort."

"Deux ans plus tard, la différence est profonde" écrit-il, toujours réfugié en Russie. "En l’espace d’un mois, le programme intrusif de suivi des appels de la NSA a été déclaré illégal par les tribunaux et désavoué par le Congrès." Une victoire. Mais qui cache de nouveaux défis, selon Snowden.

"Si nous revenons de loin, le droit à la vie privée – socle des libertés inscrites dans la Déclaration des droits américaine – reste menacé par d’autres programmes et autorités" affirme-t-il pointant du doigt "certains des services en ligne les plus populaires au monde" qui sont ainsi "devenus les partenaires des programmes de surveillance de masse de la NSA." D'autres entreprises subiraient des pressions par les agences de renseignement pour qu'elles leur délivrent leurs données.

Car la NSA n'est pas la seule visée."En dehors des Etats-Unis, les chefs des services secrets en Australie, au Canada et en France ont exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques." La référence à la loi de renseignement, post-Charlie Hebdo, est évidente.

Mais pour Snowden, rien n'est perdu. "Les rapports de forces commencent à changer" promet-il. "Nous assistons à l’émergence d’une génération post-terreur, qui rejette une vision du monde définie par une tragédie particulière." Et de conclure : "En tant que société, nous redécouvrons que la valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège."

Lu sur Libération

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