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Dominique de Villepin rejette la main tendue de François Bayrou
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François Bayrou était jeudi soir l'invité de l’émission "Des paroles et des actes". Le candidat centriste a une nouvelle fois fait un pas en avant vers Dominique de Villepin. Mais l'ancien Premier ministre lui a opposé une fin de non-recevoir. Jean-Louis Borloo vient, lui, d'annoncer son ralliement à Nicolas Sarkozy.

(Mis à jour vendredi 9 mars à 9h55)

Jeudi soir dans l'émission Des paroles et des actes sur France 2, François Bayrou a notamment détaillé ses mesures pour réaliser l'une des priorité de son programme :diminuer la dette de France et réaliser 100 milliards d'euros d'économies.

Alliance avec Villepin : Si le candidat centriste a vivement critiqué ses deux principaux rivaux, Nicolas Sarkozy et François Hollande, il n'a pas exclu une éventuelle alliance avec Dominique de Villepin. "Je suis quelqu'un qui ne me rallie pas facilement et probablement lui non plus. Mais, il y a des points de rencontre en effet autour de ce que je crois et qu'il croit être essentiel pour l'avenir de la France", a-t-il déclaré.

François Bayrou a précisé que c'était à Dominique de Villepin de prendre sa décision : "C'est un homme ombrageux et je ne vais pas lui en faire le reproche, moi-même je le suis suffisamment. Je suis quelqu'un qui ne me rallie pas facilement et probablement lui non plus." Le candidat centriste précise bien qu'il "ne fait pas d'appel. C'est à lui de prendre une décision. Je n'ai pas à intervenir".

Mais l'heure n'est toujours pas au ralliement. L'ancien Premier ministre a une nouvelle fois rejeté la main tendue par François Bayrou en réagissant immédiatement sur Twitter :



Dominique de Villepin a annoncé lundi qu'il avait dépassé les 420 signatures, il lui reste jusqu'au 16 mars pour trouver les parrainages manquants.

De son côté, le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, vient ce vendredi matin d'apporter son soutien à Nicolas Sarkozy, qui peut selon lui "évidemment gagner" l'élection présidentielle, rapporte Reuters.

L'ancien ministre, dont le nom a été évoqué pour la direction de Veolia, a déclaré qu'il restait en politique et qu'il serait candidat aux élections législatives dans le Nord, a-t-il déclaré sur Europe 1.






Ni droite, ni gauche :
 François Bayrou a joué la carte "antisystème". Le candidat centriste a renvoyé dos à dos les deux favoris des sondages à l'élection présidentielle. "Le premier risque, en France, c'est la division, le second c'est l'illusion", a-t-il estimé.

Immigration : Sur cette questionFrançois Bayrou, a dénoncé une "imposture" sur la façon de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen d'aborder cette question. "Vous n'allez pas baisser le nombre des mariages sauf en luttant contre les faux mariages. Comment vous faites ? Parmi les droits de l'Homme, il y a le droit de se marier. Vous allez dire 'je vous interdis de vous marier avec un Allemand'", a-t-il dit avant d'accuser Nicolas Sarkozy de "viser" en réalité "l'immigration subsaharienne" ou du "Maghreb".

L'euthanasie : Concernant ce sujet le candidat centriste a jugé que le photomontage le montrant agonisant sur un lit d'hôpital dans le cadre d'une campagne "pour le droit de mourir dans la dignité", n'était pas une image "choquante", tout en renouvelant son opposition à l'euthanasie. 

Sur le plan économique : le président du Modem a annoncé qu'il supprimerait "la défiscalisation des heures supplémentaires", instaurée en 2007 à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Le candidat centriste a chiffré à 1,8 milliard d'euros le gain de cette mesure pour les finances de l'Etat. Détaillant les niches fiscales qu'il supprimerait, François Bayrou a aussi cité "la niche Copé" qui exonère d'impôt les plus-values réalisées par une entreprise lors de la vente d'une filiale, qu'il a chiffré à 6 milliards d'euros. Le président du Modem s'est aussi prononcé pour la réduction "d'une niche très peu identifiée", la déductibilité des emprunts en cas de LBO (lrachat d'une entreprise à crédit par l'endettement).

Ces trois mesures rapporteraient "une petite dizaine de milliards d'euros", et quelque dix autres milliards d'euros seraient obtenus par un rabot de 15% sur l'ensemble des autres niches fiscales.

Interrogé enfin sur le maintien du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, instauré par Nicolas Sarkozy, François Bayrou a expliqué qu'il n'appliquerait pas cette mesure "à l'aveugle". Avant d'ajouter : "Mais je pense qu'un poste sur trois, c'est possible".

L'attaque contre Hollande-Sarkozy : Au cours de l'émission, sans surprise, François Bayrou ne cesse de renvoyer dos à dos François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui ne traitent à ses yeux "aucun sujet de fond". "Le programme, pour Hollande c'est de battre Sarkozy, et pour Sarkozy c'est de battre Hollande !" 

Pour lui, dit-il à plusieurs reprises, ces deux candidats représentent "les deux risques pour la société française" : la "division" pour Nicolas Sarkozy, "l'illusion" pour François Hollande. Et "si vous me demandez droite ou gauche, c'est que vous n'avez rien compris !".


Le débat Valls-Bayrou : 

"Vous défendez le contraire de ce que vous défendiez en octobre dernier !" A l'occasion du duel avec le socialiste Manuel Valls, François Bayrou reproche à ce dernier de soutenir les propositions "coûteuses" de François Hollande, alors même que le député-maire d'Evry affirmait lors de la primaire socialiste qu"on ne pourra pas dépenser un euro de plus".

"Vous ne tiendrez pas vos promesses ! Vous ne ferez pas les 60 000 créations d'emplois dans l'éducation, vous ne ferez pas les 150 000 emplois jeunes, vous ne ferez pas l'allocation d'autonomie pour les étudiants... Le pays n'a pas les sommes nécessaires pour ce faire. (...) Cette accumulation de promesses ne correspond pas aux réalités du pays." 

Justifiant les propositions de François Hollande, Manuel Valls rétorque alors : "Dans votre projet, il n'y a aucun soutien à la croissance. Vous ne pouvez pas présenter uniquement la saignée aux Français ! (...) Votre projet, c'est zéro croissance, zéro espoir." Plus loin, le directeur de la communication de François Hollande enfonce : "Vous avez dit tout à l'heure que Nicolas Sarkozy était le candidat de la division, François Hollande celui de l'illusion. Moi je crois que vous serez celui de la stagnation".



23h10

Le candidat centriste évoque son futur gouvernement. Comme Premier ministre, il souhaite une personnalité qui connaitra l’Etat, sans orientation partisane.

Il prône "un retour aux sources de la Ve République".

23h05

"Nous allons nous retrouver dans la situation de pays qui sont obligés de couper dans les retraites", prédit François Bayrou qui regrette que l'on parle du halal. "Non je ne suis pas trop gentil", déclare-t-il également.

22h40

François Bayrou souhaite inscrire la règle d’or dans la Constitution.  "La règle d'or existe déjà d'une certaine manière, dans les traités européens, supérieurs en terme juridique à nos traités constitutionnels", estime Manuel Valls qui y est opposé.

François Bayrou a refusé de dire pour qui il appellerait à voter en cas de second tour Hollande/Sarkozy. "Un excès contre un excès, ça ne fait pas deux équilibres, ça fait un excès. Je vous ai dit que j'allais gouverner avec une majorité centrale assez large".

22h35

Sur la dette, François Bayrou estime que les hypothèses de croissance du projet PS ne sont pas bonnes. Le candidat centriste table sur 0,2% de croissance pour 2012. "Nous avons choisi des hypothèses de croissance d'institutions internationales, nous les avons pas inventées" attaque François Bayrou.

22h30

"A partir de 1997, j'ai eu le sentiment qu'en France le problème de la dette et du déficit était sous-estimé. Et je me suis fait un devoir de dire aux Français: "On vous emmène droit dans le mur"", explique Bayrou sur sa rupture avec la droite.

22h20

Manuel Valls cite plusieurs points d’accords : la niche Copé, la défiscalisation des heures supplémentaires et le fait de ne pas systématiquement appliquer le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Le porte-parole de François Hollande interroge Bayrou sur le retour au "sens de la morale, de l'éthique". Il rappelle que Bayrou disait en 2007 être loin du "programme" de Royal, mais loin des "valeurs" de Sarkozy.

Bayrou attaque Manuel Valls sur le programme de François Hollande : "Vous ne ferez pas les 60 000 créations d'emplois, les 150 000 emplois jeunes, l'allocation d'autonomie pour les étudiants".

"Vous ne pouvez pas présenter la saignée aux Français", rétorque Manuel Valls à François Bayrou. "Dans votre projet, il y a aucun soutien à la croissance, zéro croissance et donc zéro espoir", dit-il encore.

François Bayrou s’en prend aux socialistes en les accusant d’avoir creusé la dette, Manuel Valls lui fait remarquer qu’il a aussi été au gouvernement sous Balladur et sous Juppé.

22h10

Son idée de gouvernement d'union nationale est la même que celle de Dominique de Villepin, François Bayrou salue le combat de l’ancien Premier ministre.

Sur un éventuel ralliement avec le candidat socialiste, il réplique : "Mon projet n'est pas de rallier François Hollande, il est de le battre."

22h

Sur l’éducation, le candidat centriste revient sur la proposition de François Hollande de créer 60 000 postes d’enseignants et affirme que "personne ne créera" ces postes.

Il dit vouloir lutter contre la violence à l’école en mettant les élèves violents dans des "collèges hors les murs pour les remettre d'aplomb et proposer des rattrapages à ces élèves déstabilisés et qui déstabilisent".

"Il y a un moyen de lutter contre la violence, c'est que les enfants apprennent la langue, apprennent à parler, à exprimer les choses, cela doit être 50% du temps scolaire en primaire : la lecture, l'écriture, la langue française" estime-t-il.

21h55

Sur la fin de vie, Francois Bayrou estime que la loi Leonetti n’est "pas bien appliquée, mais répond à toutes ces questions : pas d'acharnement thérapeutique, on vous demande de votre avis ou celui de vos proches si vous êtes inconscient".

21h50

Sur l’immigration légale, François Bayrou estime que les chiffres présentés par ses concurrents sont de "l’imposture". "Sur les 200 000 entrées, 70 000 sont en provenance de l'Union européenne. Mais il y a trop d'immigrés clandestins et d'enfants immigrés non-intégrés".


Le candidat centriste s’est prononcé pour un ISF "intégré dans l’impôt sur le revenu", il le veut "plus juste et plus large, et (qui) rapporte plus".

21h35

François Bayrou propose la reconstruction "d’un commissariat aux plans" pour revenir à "une stratégie nationale de production". Parmi les secteurs dans lesquels il faut investir, François Bayrou cite "la pharmacie, l’aéronautique, l’automobile voire le textile".

Le candidat centriste souhaite revenir sur la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires. Il estime aussi que "le travail est sous-payé en France".

François Bayrou est pour la mise en place de la règle d'or budgétaire, qu'il "défend depuis 10 ans". Quant au "made in France", il a défendu une "stratégie nationale de production", basée sur les fleurons de la France : "Ariane, Airbus, le TGV, Areva !"

21h20

François Bayrou prévoit 50 milliards d’économies, 20 milliards concernent l’Etat, 20 milliards concernent la sécurité sociale et 10 milliards les collectivités territoriales. Le candidat centriste dit exclure le gel des salaires des fonctionnaires. "Le blocage à 0% des dépenses publiques permet de sortir du déficit en deux ans", affirme François Bayrou.

Il souhaite par exemple créer un "sas" avec des médecins de ville pour "aiguiller" les patients, soit "2 milliards d’économies à la Sécurité sociale", estime-t-il.

Sur le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, le candidat centriste explique "qu’il ne faut pas le faire à l’aveugle", mais il ne reviendra pas sur le système. "Il faut économiser des postes là où on peut réorganiser l'action de l'Etat", souligne-t-il.

Selon lui, "les démonstrations arithmétiques acrobatiques de Nicolas Sarkozy ne tiennent pas la route."

21h10

Dès le début de l’émission, François Bayrou tente de se démarquer de ses deux principaux concurrents, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Selon lui, Nicolas Sarkozy ferait courir le risque de la "division" en France et accuse le candidat socialiste de bercer le pays "d’illusions".

Il explique détester les "barnums", les gros rassemblements politiques sur le modèle de ceux de ses deux concurrents. Il estime qu’ils sont "stupides".

Le candidat a défendu le centrisme : "la seule fois où le centre a accédé au pouvoir suprême (avec Giscard), c'est quand il s'est affiché dans un camp." Mais il a "créé la surprise en réunissant des forces qui étaient de droite et de gauche"".


François Bayrou succède à Nicolas Sarokzy sur le plateau de "Des paroles et des actes". Le candidat du MoDem espère toujours atteindre le second tour de la présidentielle. Une tâche ardue pour le candidat centriste qui stagne dans les sondages. Aujourd’hui placé 4e dans les intentions de vote, François Bayrou a déjà reçu le soutien de 18 sénateurs centristes. "François Bayrou se tient à l'écart des propos clivants, de la culture des antagonismes. Il a vocation à rassembler les Français au-delà des frontières partisanes. A ses côtés, nous voulons remettre la France et l'Europe d'aplomb", affirment ces sénateurs.

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