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Phobie des toilettes : comment réagir quand votre enfant ne veut plus faire caca
©BEHROUZ MEHRI / AFP

Solutions efficaces

Les enfants éprouvent souvent des difficultés pour faire leurs besoins et développent une phobie des toilettes. Ce phénomène qui touche de nombreux enfants peut concerner, pour des raisons différentes, les petits et les plus grands. Voici des réponses pour surmonter ces problèmes.

Sylvain Berdah

Sylvain Berdah

Sylvain Berdah est pédopsychiatre en profession libérale exerçant à Paris.

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Atlantico : Comment expliquer que les enfants peuvent avoir peur d'aller aux toilettes ? Cette phobie enfantine peut-elle se pérenniser ?

Sylvain Berdah :Un symptôme est à analyser en fonction de l’âge et de la structure de la personnalité du sujet. 
Un symptôme a une raison d’être, une fonction : il sert à calmer l’angoisse, voir à la supprimer.
Pour bien comprendre les choses, il faut savoir quelle valeur les matières fécales possèdent pour le petit enfant. A l’âge  où l’on demande à l’enfant d’aller au pot, celui-ci pense que ses matières fécales font partie de lui-même, de son corps. Il peut avoir une certaine crainte à perdre son caca dans le pot. C’est pourquoi il faut à ce moment le féliciter, valoriser, le remercier de ce « cadeau »(Freud). Les enfants psychotiques ont souvent plus de mal à être propres que les autres car pour eux les selles sont partie intégrante de leur corps et cela les plonge dans une à angoisse très intense, dite de morcellement,très difficile à réduire. 

Quels sont les risques pour la santé ?

Chez l’enfant plus grand, non psychotique, il peut se produire des phobies d’aller aux toilettes publiques, école ou dans un endroit non familier. L’extérieur est est alors perçu comme un lieu hostile voire agressif, d’autant que l’enfant sait alors que les matières fécales sont « sales » ,contiennent des microbes, « ceux des autres, donc très agressifs. » Chez les enfants à la structuration plutôt obsessionnelle, ils ne voudront pas donner, « se lâcher  ».
Au maximum, ce seront des enfants encoprétiques qui feront dans leur culotte, à l’école. Ce symptôme comporte également une part d’agressivité à l’égard de la mère. On retrouvera dans certaines constipations notamment celles qui surviennent chez certaines personnes,  lors de séjours hors de chez elles,la même signification mais atténuée. 
Dans le même sens encore, mais cette fois d’une exceptionnelle gravité, la non moins exceptionnelle constipation de cette jeune fille en Angleterre. 
Quant aux complications médicales ,somatiques ,il s’agit souvent de fécalomes, amas de matières fécales durcies, voire calcifiées qui stagnent dans le gros intestin et qui nécessitent des manœuvres invasives , agressives pour les retirer. 
Il peut s’agir de fausses diarrhées de constipation.

Comment aider alors les enfants (petits ou grands) pour vaincre cette angoisse ?

Pour venir à bout de tous ces différents symptômes, il convient d’instituer différentes sortes de psychothérapies, conduites avec patience et bienveillance en apportant également de l’aide à l’entourage car ce symptôme ,souvent intrinsèquement agressif peut susciter un contre-investissement de même nature lui même pouvant contribuer à entretenir le problème. 

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