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Nos amis les bêtes et le mystérieux pouvoir de l'empathie : c'est prouvé, les animaux peuvent nous soigner
©Petras Malukas / AFP

Bonnes feuilles

Comment se fait-il qu’une personne guérisse et qu’une autre pas ? Comment se fait-il que l’une survive vingt ans à un cancer alors que l’autre est emportée en quelques mois ? Quel est cet élan qui rassemble les ressources de notre organisme pour que s’opère la guérison ? C’est l’objet de ce livre : explorer le pouvoir de l’esprit sur le corps. Extrait de "Les Pouvoirs de l'esprit sur le corps" de Patrick Clervoy aux éditions Odile Jacob (2/2).

Patrick Clervoy

Patrick Clervoy

Patrick Clervoy est médecin psychiatre, professeur agrégé du Val-de-Grâce.

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L’empathie est une capacité universelle et extraordinaire à la fois. Cette capacité est présente chez tous les mammifères sociaux. On observe même de l’empathie entre animaux différents. Cela explique les capacités thérapeutiques des chevaux, des dauphins, des chats et des chiens. Des personnes blessées m’ont raconté que, au moment où elles retrouvaient leur domicile, alors que leur chien ne pouvait voir le pansement caché par leur vêtement, l’animal venait renifler l’endroit précis qui avait été blessé. Une femme qui avait été agressée m’a confié que, lorsqu’elle était rentrée chez elle, ses animaux avaient montré une agitation inhabituelle. Elle s’était mise sur son fauteuil pour se reposer. Son perroquet était venu sur elle et avait fait l’inventaire systématique des endroits où elle avait reçu les coups, au visage, sur le torse et sur les bras. L’oiseau lui parlait en même temps qu’il frottait doucement l’endroit avec son bec. Elle avait éprouvé un apaisement en se faisant la remarque que l’animal était aussi doux et attentif qu’un infirmier.

Les capacités thérapeutiques des animaux sont utilisées pour soigner des enfants autistes et des personnes souffrant d’état de stress post-traumatiques. Elles sont aussi utilisées dans des unités de soins palliatifs. Les chats sont des animaux qui accompagnent les personnes en fin de vie et apaisent leur agonie. Ils s’installent au pied ou à côté du mourant. De temps à autre ils ronronnent, et aussitôt que la personne est morte, ils se lèvent calmement et s’en vont.

Les mécanismes de l’empathie

Toute notre existence est prise dans l’empathie. Le champ d’influence de cette capacité représente celui de notre conscience. Notre représentation du monde se construit en deux temps : les organes des sens nous apportent des informations sur notre état intérieur et notre environnement, puis les mécanismes de l’empathie établissent une correspondance entre ces différentes informations. Ce que nous ressentons est mis en parallèle avec ce que nous percevons de ce que ressentent les autres. Secondairement, en fonction de son rôle et de ses activités, chaque individu apprend à refouler cette capacité. Chez nous, les primates humains, certains hommes ont une capacité d’empathie plus développée que d’autres. L’empathie est plus forte chez les enfants, chez les femmes, chez les personnes anxieuses ou maniaco-dépressives. L’empathie n’est absente chez l’être humain que lorsque celui-ci a appris à la neutraliser. Il faut rester indulgent envers ceux qui n’éprouvent pas d’empathie. On peut comprendre que pour se protéger, des personnes trop sensibles, ou d’autres qui ont trop souffert, soient parvenues à se déconnecter de cette singulière sensibilité à ce que ressent autrui. Car poussée à l’extrême, l’empathie peut être défavorable à la santé Elle est la cause du burn-out des soignants. L’empathie provoque une usure liée à la contrainte à rester trop longtemps à proximité de personnes qui souffrent. Dans les hôpitaux, on voit surtout des burn-out dans les unités d’urgence et de soins intensifs, dans les unités de cancérologie et de soins palliatifs. L’empathie, cette capacité à ressentir en soi ce dont souffre une autre personne, est aussi à l’origine de phénomènes d’épuisement chez les sauveteurs et les volontaires de l’aide humanitaire. Mais l’empathie est, au départ, une capacité formidable : ce mécanisme est à la base du processus qui permet à une personne d’en soigner une autre et de produire une guérison.

Extrait de "Les Pouvoirs de l'esprit sur le corps" de Patrick Clervoy aux éditions Odile Jacob 

"Les Pouvoirs de l'esprit sur le corps" de Patrick Clervoy

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