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Michel Onfray : "mais où est donc passée la France ?"
©JOEL SAGET / AFP

ATLANTICO LITTERATI

L’écrivain-philosophe souverainiste Michel Onfray (co- fondateur de  la revue « Front populaire ») a tenu  le journal de l’année 2020. Avec « La Nef des Fous » ( Bouquins), l’essayiste  collectionne les délires que nous inflige l’époque. Stop à la bêtise ambiante !  s’insurge l’auteur, très combattif.  

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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C'est un guerrier, dit  de lui son ami Franz-Olivier Giesbert.Rien ne lui fait peur. »  Avec l’ essai ironico-sardonique qu’est « La nef des fou- Des nouvelles du Bas-Empire » (Bouquins),Michel Onfray  casse  en effet la baraque. Il ose montrer par  l’exposition d’une sorte de déchetterie de la stupidité  générale ce mal que nous fait l’accumulation des bêtises qui nous sont infligées au quotidien. « La Nef des fous » est  selon les propres termes de l’ auteur le portrait « impressionniste » d’une époque délirante : la nôtre. Pour  mieux nous faire ressentir la folie de ces fake ou vraies news,  telles que nous les ingurgitons chaque jour sur toutes les chaînes de télévision, dans la presse, à la radio et via les réseaux sociaux, le philosophe a tenu le journal de l’année 2020, relevant  et commentant chacun des dérapages qui nous sont infligés comme si tout était bel et bon.Les nouvelles du jour sont un mauvais film.Le sang coule et le verbe s’appauvrit. D’où la barbarie ambiante. Le peuple de France, submergé par ce discours délirant, cette  logorrhée débitant des slogans à longueurs de journée, finit par se taire, accablé.La majorité silencieuse ingurgite jusqu’à la nausée ces contre-vérités formatées pour notre bien. L’idéologie mène le bal. Où s’en est allé l’esprit français ? s’indigne le philosopheSous la forme d’une éphéméride, Michel Onfray accumule les perles de l’année passée. Pour ce qui est de la forme, le philosophe procède par accumulation  textuelle, comme  le fit toute sa vie  le sculpteur franco-américain Arman (1928 - 2005) avec des objets de consommation ; prises séparément ces choses qu’il nous fallait posséder hier  (cf. société de consommation) étaient laides ; assemblées  et comme pétrifiées par l’Histoire, elles avaient de l’esprit. De même les perles de 2020, entassées et enchâssées au même endroit ( ici le livre), deviennent belles à force de laideur.  L’effet d’accumulation, en art, est bluffant . Seuls face à cette somme, nous en arrivons à prendre peur. La bêtise règne donc à ce point au pays de Montaigne et de Saint-Simon ? « Notre civilisation s’effondre »,  nous avertit Michel Onfray . « Il  y a le feu au lac,  en effet », lui répondrait - si elle le pouvait- la sagesse populaire. Un jour d’ailleurs, nous pourrions nous fâcher. En attendant, nous lisons la presse, écoutons la radio, regardons les chaines d’information, assommés que nous sommes par la bêtise ambiante, concentrée en sa laideur splendide. « Michel Onfray s’était brillamment illustré en 2014 dans Le Point en se moquant de  la « fumeuse théorie du genre popularisée […] par la philosophe Judith Butler, spécialiste de la théorie « queer ».Alors que la « pensée » ( sic) décoloniale envahit le champ du savoir made in France après avoir  largement détérioré le campus américain,  l’auteur nous prie de résister. Débarrassons-nous de ces miasmes morbides, expédions ces délires dans les poubelles de l’Histoire, semble conclure Michel Onfray, toujours aussi combattif, nousalertant  au passage quant à «l’impérialisme violent» de l’islam :«Une civilisation qui veut la fin d’une autre civilisation, c’est problématique.»

Extraits

Dimanche 17 mai

Faut pas charia !

Responsable national des jeunes au Parti de gauche et conseiller politique de la France insoumise au Parlement européen, Amin Ben Ali écrit dans un tweet : « En Allemagne, en Espagne, en Grande Bretagne, ou en France, la (sic) ou (sic) les musulmans sont les plus présents, les droits LGBT sont les plus avancés. »

 Rappelons qu’en Arabie Saoudite, en Iran, au Yémen, au Soudan, en Mauritanie, au Brunei, pays où l’islam est au pouvoir, l’homosexualité est punie de mort.

Lundi 13 juillet

Encore…encore

Le New York Times ,arbitre des futures élégances françaises, annonce à ses lecteurs que désormais la rédaction écrira Black avec une majuscule et white avec une minuscule.  Un cas magnifique de discrimination raciale préconisé par la loi.

Lundi 7 décembre

Des nouvelles de Radio-Paris

A France Inter, radio d’Etat idéologique, bien que prétendument de service public, on a refusé une publicité à l’Oeuvre d’Orient parce qu’elle contient le mot « chrétien » (…) Pour faire passer sa christianophobie, la radio du service public invoque la « neutralité » du service public. J’en ris encore…

La Nef des fous –Des nouvelles du Bas Empire/Bouquins/19 euros

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