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Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé vendredi son premier discours depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé vendredi son premier discours depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
©Ahmad Al-Rubaye / AFP

Possible escalade à venir ?

Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a averti vendredi de l'éventualité « d'une guerre totale », soulignant que « toutes les options » étaient sur la table concernant le front libanais avec Israël.

Jérôme Pellistrandi

Jérôme Pellistrandi

Le Général Jérôme Pellistrandi est Rédacteur en chef de la Revue Défense nationale.

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Farhad Khosrokhavar

Farhad Khosrokhavar

Farhad Khosrokhavar est directeur d'études à l'EHESS et chercheur au Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (Cadis, EHESS-CNRS). Il a publié de nombreux ouvrages dont La Radicalisation (Maison des sciences de l'homme, 2014), Avoir vingt ans au pays des ayatollahs, avec Amir Nikpey (Robert Laffont, 2009), Quand Al-Qaïda parle : témoignages derrière les barreaux (Grasset, 2006), et L'Islam dans les prisons (Balland, 2004).

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Jean-Charles Brisard

Jean-Charles Brisard

Jean-Charles Brisard est spécialiste du terrorisme et ancien enquêteur en chef pour les familles de victimes des attentats du 11 septembre 2001. Il est Président du Centre d'Analyse du Terrorisme (CAT) 

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Atlantico : Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a averti vendredi de l'éventualité « d'une guerre totale », soulignant que « toutes les options » étaient sur la table concernant le front libanais avec Israël. Le discours de Hassan Nasrallah peut-il raviver le djihad global et raviver la menace terroriste ?

Jérôme Pellistrandi : Le discours de Hassan Nasrallah s’apparente à une déclaration ambiguë. Il est encore trop tôt pour savoir si, derrière, cela va déclencher un engagement massif du Hezbollah pour soutenir le Hamas ou est-ce que cela s’apparente davantage à des déclarations verbales, certes très violentes à l'égard d'Israël et à l'égard des États-Unis, pour accroître la tension dans l'ensemble de la région ?

Jean-Charles Brisard : En l’état, Hassan Nasrallah a écarté l’hypothèse d’une guerre ouverte et globale contre Israël au profit d’un conflit larvé, une « guerre d’endurance et de persévérance » comme il l’a indiqué. Une stratégie attentiste qui coïncide avec les intérêts stratégiques de l’Iran qui n’a aucun intérêt à s’impliquer ouvertement dans ce conflit mais cherche à maintenir une situation de crise durable aux frontières d’Israël justifiant la présence et l’action du Hezbollah au Liban et dans la région, comme une sorte de « fond de commerce » terroriste qu’il est fondamental de préserver et de perpétuer.

Farhad Khosrokhavar : Cela dépend de deux conceptions. On peut penser à l'internationalisation du djihad selon le modèle de 2017, c'est- à- dire lorsqu’il y a eu un état « constitué » et contesté, l'Etat islamique en Irak et en Syrie, qui était derrière l’internationalisation du djihad. Ce modèle-là n'est pas concevable actuellement. En revanche, il y a un autre modèle. Il consiste à la mise en place d'un dispositif ou d’une action de manière plus ou moins autonome, par exemple en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique où des individus qui pensent que les musulmans sont malmenés puissent s'insurger, passer à l’acte et prennent un couteau ou une voiture ou un camion pour aller tuer des chrétiens ou des gens qu’ils pensent être impliqués dans cette « guerre » directement ou indirectement. Ce modèle-là est à l’œuvre et s’est multiplié en Europe.

Indépendamment du discours du chef du Hezbollah libanais, malheureusement, ce type d’attentats risquent de se multiplier s'il n'y a pas une solution directe ou indirecte au conflit à Gaza, parce que le nombre des morts s'accroît exponentiellement. On en est à presque 10.000. Même si ces chiffres peuvent être sujets à caution, il y a quand même une réalité du terrain qui montre le côté tragique de ces morts, d'une population civile qui n'a pas eu directement un rôle dans les massacres perpétrés par le Hamas en Israël. L’organisation terroriste a tué 1.400 personnes le 7 octobre. L'écrasante majorité de ces victimes sont des jeunes, des enfants, des femmes ou des personnes âgées qui n'avaient rien à voir avec la guerre.

Nous sommes donc actuellement dans une conjoncture qui va dans le sens d'une polarisation malsaine. Même des pays en Amérique latine, par exemple, appellent leur ambassadeur d'Israël pour montrer l'étendue de leurs désapprobations par rapport à ce qu’il se passe à Gaza. Si le conflit se poursuit sur un temps long, il va y avoir d’autres réactions de cette nature, d'autant plus que les pays, surtout européens, sont quand même face à un danger plus important qu'aux Etats-Unis.

En somme, le chef du Hezbollah est un chiite. Or, la dissension entre chiites et sunnites demeure. Le discours de Nasrallah peut avoir une certaine influence au sujet de l'indignation des musulmans face à l'attaque israélienne à Gaza mais n'a pas de légitimité religieuse stricto sensu.

Jusqu’à présent, l'Arabie saoudite n'a pas montré de signes de rejet profond d'Israël au-delà d'une sorte de réticence à renouer le dialogue dans l’immédiat.

Si Israël attaque frontalement le Hezbollah au Liban, la situation va évoluer. Le Hezbollah risque de riposter. 

Est-ce qu'il y a une volonté de menacer et de susciter la peur au sein de la communauté internationale à travers ce discours de Hassan Nasrallah ?

Jérôme Pellistrandi : Cette stratégie semble être à l’œuvre à travers ce discours. Cela veut dire derrière que Téhéran souhaite aussi faire monter la tension en jouant sur plusieurs leviers. Bien sûr, le Hezbollah, mais il y a aussi le cas des Houthis au Yémen. Tout cela est extrêmement inquiétant parce que cela peut donner aussi des idées à la rue arabe, qui peut en quelque sorte se sentir légitimée pour accroître sa pression anti-israélienne et anti-occidentale.

Cela peut provoquer des mouvements de contestation et de fortes mobilisations au Proche et au Moyen-Orient.

N'y a-t-il pas une forme de chantage à travers ce discours, car le chef du Hezbollah a notamment prononcé les paroles suivantes : « Quiconque veut éviter une guerre régionale doit rapidement arrêter l'agression à Gaza ». Est-ce qu'il n'y a pas une forme de chantage, sur le plan militaire, afin de ne pas étendre le conflit ?

Jérôme Pellistrandi : Il y a une forme de chantage bien sûr à travers ce discours du chef du Hezbollah. Mais Hassan Nasrallah exonère le Hamas de ses responsabilités vis-à-vis de la situation actuelle et des attaques du 7 octobre. Le conflit a été déclenché par l'attaque terroriste du Hamas qui a obligé Israël à riposter. Le leader du Hezbollah inverse les rôles en voulant faire passer le Hamas comme victime, alors même que ce sont eux les bourreaux.

N'y a-t-il pas aussi une volonté d'afficher un discours attentiste, en précisant « vos actions détermineront nos actions » ? Est- ce qu'il n'y a pas une position attentiste actuellement de la part du Liban ou de l'Iran dans ce conflit ?

Jérôme Pellistrandi : Il y a bien une position attentiste, mais en même temps, la situation impose une obligation militaire à Tsahal. L’armée israélienne est obligée de maintenir des forces conséquentes au Sud Liban. Donc, ces déclarations qui sont à la fois provocatrices, mais en même temps, effectivement, porteuses d'ambiguïtés, ont néanmoins un effet militaire très concret en immobilisant des effectifs conséquents de Tsahal face au Sud Liban.

Alors que les appels des dirigeants du Hamas et du Hezbollah pourraient laisser craindre une internationalisation du djihad, les divisions entre les organisations terroristes ne sont-elles pas très profondes ? Ces groupes terroristes ne sont-ils pas profondément opposés sur le plan idéologique ? 

Jean-Charles Brisard : Le socle idéologique de ces organisations est le même : ce sont des mouvements islamistes, leurs modes opératoires sont les mêmes, s’attaquer à des civils et le recours à des attaques suicides. Pour le reste, ils divergent profondément sur le plan doctrinal et stratégique. Al-Qaïda et l’Etat Islamique considèrent le Hamas comme déviant, essentiellement parce qu’il s’agit d’un mouvement nationaliste qui prétend lutter pour les intérêts du peuple palestinien, contrairement à al-Qaida et à l’EI qui inscrivent leur action dans une dimension globale, celle de la Oumma, estimant qu’il n’y a aucun intérêt qui puisse primer sur l’intérêt de l’Islam. S’ajoute une autre différence de taille sur le plan stratégique, l’alliance assumée du Hamas avec l’Iran chiite.

Farhad Khosrokhavar : Il y a effectivement des oppositions entre les différentes organisations terroristes. Mais cela ne change en rien le fait que, de manière spontanée, des individus en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, décident de prendre un couteau, par exemple, ou un camion pour foncer dans la foule et tuer des innocents lors d’un attentat terroriste. Cela dépasse presque les organisations djihadistes, cela est aussi du ressort d’une forme d’« indignation collective », surtout de la part de certains musulmans qui pensent qu'il y a un complot organisé contre les musulmans. Là, les choses deviennent beaucoup plus dangereuses. Avec cette vision, les personnes concernées estiment qu’il y a un deux poids deux mesures. La souffrance ukrainienne a créé de la sympathie, la souffrance des Gazaouis ne crée rien de tel, selon eux, et par conséquent l'Occident est complice. Des éléments de la théorie du complot interviennent également dans le sens où pour certains, tout cela serait en un sens « programmé » pour détruire l'islam. Cela peut déclencher des réactions imprévisibles et inciter au passage à l’acte et à la multiplication d’attentats chez des personnes fragiles ou qui ont d'énormes problèmes d'intégration ou qui ont le sentiment que, de toute façon, il y a une sorte d'inégalité entre les musulmans et les non-musulmans, et notamment les juifs. Par conséquent, l'action extrême, c'est- à-dire l'action terroriste, est en un sens légitime, à leurs yeux. Cela va poser un vrai problème, à mon avis, dans les semaines qui viennent pour les sociétés européennes, beaucoup plus qu'aux Etats-Unis. Au sein de la société américaine, il y a quand même une classe moyenne américaine musulmane qui ne veut pas perdre ses acquis et qui n'est pas tellement tentée par le terrorisme, d'où le nombre relativement faible d'attentats terroristes djihadistes aux Etats-Unis par rapport à l'Europe. Pourtant, la politique américaine est beaucoup plus pro-israélienne que celle de l'Europe. Les armes et les équipements de l’armée israélienne proviennent en grande partie des Etats-Unis. Le Congrès américain vient de voter près de 14 milliards de dollars d'aide à Israël, alors qu'une pause a été envisagée pour l'Ukraine. Par conséquent, les Etats-Unis pourraient être potentiellement ciblés par des attentats. Mais c'est précisément l'inverse qui se produit au niveau du djihadisme. L'Europe est la cible djihadiste parce qu'une partie importante des musulmans européens se sentent exclus, sont dans une situation économique et sociale précaire. Ils ne sont pas comme les classes moyennes américaines musulmanes qui sont intégrées, même quelquefois par le haut, dans la société américaine.

Quelle est la vision des autres organisations terroristes comme le Hezbollah, le Jihad islamique palestinien, Al-Qaïda et Daech sur les attaques du Hamas du 7 octobre et sur la stratégie du Hamas ? Quelles sont les préoccupations centrales des djihadistes contre l’Occident ?

Jean-Charles Brisard : En dépit de leurs divergences profondes avec le Hamas, toutes les organisations djihadistes, d’al-Qaïda à l’Etat Islamique, se retrouvent aujourd’hui sur la même ligne s’agissant de la rhétorique antisémite, qui est un élément central de leur propagande et un levier traditionnel de mobilisation et d’action djihadiste. Mais cette convergence d’opportunités individuelles ne créée pas pour autant une convergence globale de ces organisations, et il est très peu probable de voir émerger un front uni djihadiste face à Israël.

Farhad Khosrokhavar : En réalité, pour le Hamas, ce qui prime avant tout, c'est de montrer qu'il existe. Ces dernières années, avec le rapprochement de l'Arabie saoudite des Emirats arabes unis avec Israël, les Palestiniens et notamment et surtout le Hamas ont le sentiment d’être totalement délaissés. Il n'y a plus de solidarité arabe à leur égard et par conséquent, ils sont isolés. Pour une organisation comme Hamas, le fait de relancer la guerre, même une guerre disproportionnée, ils savent très bien que face à Israël, ils ne font pas le poids sur le moyen terme et même le court terme. Le Hamas a eu quelques jours de répit et d'initiative. Le Hamas pense que les attaques du 7 octobre ont fait reculer le rapprochement entre les pays arabes et Israël. Le Hamas crée une situation où la question palestinienne, et notamment la question politique des deux Etats, revient sur le tapis, même si Israël ne veut absolument pas en entendre parler, même si le Hamas a été encouragé, en quelque sorte, dans sa naissance et dans son développement, par Netanyahu et par la droite israélienne, qui voulait faire diversion à la solution des deux Etats.

Il y a un vrai problème palestinien qui se pose. La solution est politique et non pas militaire. Mais le Hamas ne prend absolument pas en considération les souffrances des Gazaouis, qui sont prisonniers d'un côté de l’ascendant de cette organisation et, de l'autre côté, d’Israël qui ne veut absolument pas entendre parler de leur autonomie. Les Gazaouis sont prisonniers de cette situation. Et le Hamas pense, et c'est là son côté inhumain, que la souffrance des Gazaouis, en un sens, est nécessaire pour faire prendre conscience au monde que le problème palestinien demeure entier et qu'il faut l'aborder autrement. Le Hamas fait fi de la souffrance des Palestiniens. Israël souhaite annihiler le Hamas, son élite et ses capacités militaires pour avoir la paix pendant quelques années. Cette situation est malheureusement génératrice du terrorisme et encourage le djihadisme notamment en Europe.

Le Hezbollah n'a pas intérêt à élargir le front mais quelles sont peut-être les forces en présence militaires, du côté de l'Iran et du Hezbollah libanais ?

Jérôme Pellistrandi : Le Hezbollah est un proto-Etat au sein du Liban. Ce mouvement est assez autonome dans sa manière de gérer la crise. Il est peu probable que les Etats-Unis frappent le Hezbollah de manière directe sur le territoire libanais alors que, en quelque sorte, Téhéran se met en seconde ligne dans le conflit par un proxy intermédiaire, en évitant le risque d'un affrontement direct avec les Etats-Unis. Parce que dans la réalité, la puissance militaire iranienne serait balayée par la puissance militaire américaine. En fait, le Hezbollah est trop gros pour être neutralisé mais n’est pas assez puissant pour constituer une menace directe contre les intérêts et la sécurité des Etats-Unis.

Les différents acteurs de cette crise et de ce conflit avancent chaque jour à l'aveugle. Tout va dépendre de l'évolution de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, s'il y a des résultats rapides qui permettent de neutraliser une grande partie du Hamas. Si en revanche Tsahal s’enlise, cela va aboutir à des scénarios que personne ne sera en mesure de maîtriser.

Est-ce que le rôle de l'Iran, du Liban, de la Turquie et si le conflit à Gaza perdurait sur une longue période, pourraient également raviver le djihad global ?

Farhad Khosrokhavar : L'Iran actuellement ne veut pas d'une guerre directe avec Israël. Le mouvement de protestation suite à la mort de Mahsa Amini, de septembre 2022 jusqu'à mars 2023, a montré que le régime iranien n'a pas de légitimité au sein de la société civile. Ouvrir un front de guerre avec Israël serait la reproduction, non pas d'un modèle similaire à la Révolution française, mais du modèle russe - tsariste, à savoir que la guerre va aboutir au renversement du régime. Le pouvoir iranien, à mon sens, est très conscient de son impopularité et de son illégitimité. Le régime iranien a peur de se lancer dans une guerre. Mais il se trouve que si la situation l'accule à s'engager, il n'aura pas le choix.

Il y a une illusion de toute puissance qui est cultivée par l'armée des gardiens de la révolution en Iran. Cela les amène à penser qu’ils sont capables de renverser Israël, de mettre fin à l'existence d'Israël. Cette illusion peut prendre le dessus.

En d'autres termes, l'éventualité d'une guerre généralisée où interviendrait l'Iran est objectivement faible et subjectivement indéterminée. Cela peut se produire dans le cadre d’une conjoncture particulière et au moment où le pouvoir iranien se sentira obligé d'intervenir, ne serait-ce que pour défendre le Hezbollah libanais. Parce que la relation entre l'Iran et le Hezbollah au Liban est une relation existentielle. Le Hezbollah a été porté sur les fonts baptismaux, au début, par l'Iran. Après, il s'est autonomisé. Mais les liens et les attaches sont extrêmement forts et très profonds. Une autre éventualité concerne le cas d’une attaque d’Israël sur les installations nucléaires iraniennes. Israël peut être tenté par la généralisation de la guerre, sachant que les Etats-Unis seront dans l’obligation de les suivre. Si Israël bombarde les installations nucléaires iraniennes et que l'Iran riposte en envoyant des missiles sur Tel Aviv et sur d'autres villes israéliennes, il est évident que les Etats-Unis ne sauraient rester indifférents. Donc, ils seraient obligés d'intervenir. Netanyahou pourrait aussi être tenté de neutraliser l'ennemi iranien.

Concernant la Turquie, les dirigeants de ce pays ont un discours très radical. Mais cette rhétorique ne débouchera pas sur une action militaire concrète. La Turquie fait partie de l'OTAN, qu'on le veuille ou non. Ce pays sait très bien que son économie est tributaire de celle de l'Occident, que le tourisme turc, s’il se tarit, peut faire plonger l'économie du pays et entraîner une crise majeure.

La Turquie va se cantonner aux déclarations tonitruantes de la part d’Erdogan contre Israël mais il n’ira pas au-delà.

Quid de la menace terroriste en France au regard de ce contexte ?

Jean-Charles Brisard : La menace terroriste était déjà très importante avant les attaques terroristes du Hamas en Israël, tant la menace endogène que la menace exogène qui s’accroit à la faveur de la reconstitution progressive de capacités de projection de la menace de la part de l’Etat Islamique et dans une moindre mesure d’al-Qaïda, dont les menaces contre la France ont cependant été récemment renouvelées et sont susceptibles d’inspirer des passages à l’acte. Depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël, cette menace s’est accrue. Les conséquences de ce conflit sont déjà palpables. Le nombre d’actes antisémites a atteint un niveau historique. Le nombre de signalements pour apologie du terrorisme est également très important. Certains pans de la classe politique ont pris fait et cause, ouvertement ou non, pour le Hamas, confondant les intérêts de cette organisation avec ceux du peuple palestinien, et refusant de condamner et de qualifier leurs actes pour ce qu’ils sont, des actes terroristes. En réalité, ce débat sémantique en apparence cache un relativisme évident de leur part des actes du Hamas et surtout un antisémitisme latent, susceptible d’alimenter la menace terroriste.

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