« June » d’Emmanuelle de Boysson : La muse méconnue d’Henry Miller et d’Anaïs Nin. Une passionnante étude de caractère<!-- --> | Atlantico.fr
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Le livre « June » d’Emmanuelle de Boysson est à découvrir aux éditions Calmann-Lévy.
Le livre « June » d’Emmanuelle de Boysson est à découvrir aux éditions Calmann-Lévy.
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ATLANTI-CULTURE

Le livre « June » d’Emmanuelle de Boysson est à découvrir aux éditions Calmann-Lévy.

Nicolas Gaudemet, pour Culture Tops

Nicolas Gaudemet, pour Culture Tops

Nicolas Gaudemet est chroniqueur pour Culture-Tops.

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Thème

Emmanuelle de Boysson explore la vie de June Manfield, des taxi-dancings de Broadway jusqu’à sa retraite en Arizona, en passant par les transatlantiques et l’asile psychiatrique. June Manfield, seconde femme et muse oubliée d’Henry Miller, lui a permis de révéler son talent d’écrivain. Elle a également inspiré Anaïs Nin et son Journal.

Points forts

Emmanuelle de Boysson fait surgir le New-York de la Prohibition et le Paris de l’Entre-deux guerres avec vivacité grâce à sa documentation et sa fluidité de style.

Elle nous dévoile un pan majeur de l’histoire littéraire américaine de manière originale en racontant, avec le point de vue passionné et jaloux de June, l’éclosion des talents sulfureux d’Henry Miller et d’Anaïs Nin.

Son roman est aussi une passionnante étude de caractère, celle d’une personnalité oubliée, romanesque, affabulatrice et torturée, aux amours débridées.

Enfin, l’habileté d’Emmanuelle de Boysson à introduire de la fiction tout en respectant les événements historiques et l’intégrité des personnages principaux nous permet une immersion complète.

Points faibles

Difficile de trouver un point faible, surtout lorsque l’on sait qu’Emmanuelle de Boysson a été victime d’un infarctus qui a décalé la sortie du roman.

En deux mots...

La vie tourmentée de June Manfield, muse méconnue d’Henry Miller et d’Anaïs Nin.

Un extrait...

La vie, c’est quatre cent quarante chevaux de vapeur enfermés dans un moteur de deux cylindres.
June opine, bien qu’elle ait souvent entendu ses grandes théories. Après un café, Henry et Michael déclarent qu’ils vont fouiner dans les bacs des bouquinistes, à la recherche de vieux livres, et elle descend de son côté le boulevard Raspail. La perspective du dîner l’effraie. Anaïs est riche, brillante. Elle craint de ne pas être à la hauteur, de manquer de repartie, d’être incapable de mots d’esprit. L’envie de se rendre dans le café où elle était allée fumer du haschich avec Jane la démange. Elle flâne rue de Sèvres et entre dans une parfumerie, un peu honteuse de sa cape qui a traîné dans la boue, de ses godillots dont les lacets pendouillent. Parfumée d’effluves de jasmin, de senteurs boisées, elle se laisse tenter par Shalimar et cette nouvelle crème de visage Secret de Bonne Femme, qui nourrirait en profondeur la peau. Cent francs, c’est beaucoup. Elle s’en fiche, se fait plaisir. Rue Bonaparte, elle lève les yeux vers le cinquième étage où, dans la chambre rouge, Henry l’avait aimée toute la nuit. 

L'auteur

Journaliste, romancière, essayiste, cofondatrice du prix de la Closerie des Lilas et plus récemment du prix Le Temps retrouvé, Emmanuelle de Boysson signe avec June son onzième roman.

Parmi ses nombreux ouvrages citons Les Grandes Bourgeoises, Éditions Jean-Claude Lattès, 2006 ;  Les Secrets des couples qui durent, 5 tomes, Presses de la Renaissance, 2008 ; Le temps des femmes aux éditions Flammarion, 3 tomes en 2011, 2012 et 2013; Les Années Solex, Éditions Héloïse  d'Ormesson, 2017 ; Que tout soit à la joie, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2019 ; Je ne vis que pour toi, Calmann-Lévy, 2020.

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