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"Je m'appelle Momo" une jolie idée menée avec brio et talent
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D’après « LA VIE DEVANT SOI » de ROMAIN GARY (EMILE AJAR) Mise en scène : CEDRIC BECU Avec : L’ensemble JEU DE QUATRE : Rémy GUIRIMAND (Guitare), Marie Estelle HASSANEEN (Flûte), Caroline MICHEL (Chant)

Catherine Bonte de Cuniac pour Culture-Tops

Catherine Bonte de Cuniac pour Culture-Tops

Catherine Bonte de Cuniac est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THÈME

Le dénommé Mohamed, dit Momo, vit dans le très cosmopolite quartier de Belleville dans les années 60. Son univers est balisé par « une vieille juive qui tombe en ruine, des enfants de putes, des prostituées, des maquereaux très chics, des dealers et un vieux docteur juif, bien connu pour sa charité chrétienne. »

Tout en accompagnant Madame Rosa dans ses derniers jours, Momo cherche des réponses à sa vie qui va un peu de travers. Ses questionnement sont ceux d’un enfant ou d’un adolescent, mais également ceux de n’importe quel être humain souhaitant donner un sens à son existence.

C’est à partir de Je m'appelle Momo, oeuvre d'Émile Ajar - alias Romain Gary - que nous est proposée en  alternance des extraits du roman, des chansons ou des musiques qui entrent en résonance avec le texte.

POINTS FORTS

Une jolie idée menée avec brio et talent que cette illustration musicale et théâtrale du roman. Elle constitue comme une ponctuation poétique qui viendrait mettre en valeur les moments les plus marquants.

La mise en scène est sobre, le décor en noir et blanc se situe chez Madame Rosa. Il y a cependant des éclairs de couleurs dans les moments de folie, qui tranchent avec les costumes gris passe partout et un ensemble plutôt dépouillé.

Pour ne pas tomber dans le monologue, un registre à trois se met en place pour incarner le narrateur : Momo est indifféremment un guitariste, une flûtiste, ou une chanteuse. Ces musiciens racontent, miment, évoquent l’univers de Madame Rosa et de Momo le préféré de ses protégés.

Les acteurs excellent chacun dans leur registre, se présentant Indifféremment en comédiens, musiciens, chanteurs. Ils se renvoient la balle et affichent une belle complicité. Ils forment des tableaux visuellement très esthétiques.

Rire, émotion, nostalgie, chagrin rythment ce spectacle.

QUELQUES RÉSERVES

Ce parti pris musical est un peu risqué, trop de séquences musicales tentent à rompre finalement  la structure et la cohésion du texte réaliste et sobre d’Ajar…

ENCORE UN MOT...

Un beau spectacle plein d’émotion  plus musical que théâtral, qui peut redonner envie de se replonger dans le roman. Momo,  j’arrive !

UNE PHRASE

« J’étais tellement heureux que je voulais mourir, parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu’il est là. »

« La vie c’est pas un truc pour tout le monde. »

L'AUTEUR

Romain Gary, ici sous le pseudonyme d’Emile Ajar, est à ce jour le seul auteur double lauréat du Prix Goncourt (1956, 1975), au prix d’une mystification aussi réussie que retentissante. Romain Gary a rencontré de son vivant d’importants succès littéraires, avec Les racines du ciel (prix Goncourt en 1956), son extraordinaire biographie La promesse de l’aube (1960) ou La vie devant soi (prix Goncourt 1975).

Romain Gary, d’origine juive russe, s’installa avec sa mère en Pologne (1921) puis en France (1928). Résistant, il servit dans la France libre comme aviateur et ne démentit jamais son gaullisme. L’après-guerre le vit successivement diplomate, réalisateur, scénariste, traducteur. Il s’est donné la mort en 1980 mais sa notoriété reste intacte et nombre de lecteurs découvrent encore aujourd’hui cette importante une figure de la littérature française de la seconde moitié du 20ème siècle.

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