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Impensable au pays de la SNCF : le PDG de la société ferroviaire allemande pourrait perdre son poste à cause des retards répétés de ses trains
©Reuters

Il n'est pas excusé pour la gêne occasionnée

La mauvaise coordination des importants travaux des chemins de fer allemands met la Deutsche Bahn dans l'embarras auprès de l'Etat et des autres entreprises ferroviaires qui exploitent le réseau.

Les Allemands en ont par-dessus la tête : leurs trains ont accumulé cette année 174,63 millions de minutes de retard. La situation n'est pas neuve mais elle s'empire visiblement, et tend progressivement à faire partie du paysage allemand. Au mois de janvier, moins de 77% des trains sont arrivés à l'heure ; depuis 2009, les retards ont globalement augmenté de 30%, selon les informations du journal Handelsblatt.

En cause : les travaux d'entretien et d'aménagement de grande ampleur, qui s'intensifient avec l'arrivée de l'été, et qui s'étendent déjà sur 33 000 kilomètres de chemin de fer. C'est que le directeur général de la Deutsche Bahn est ambitieux : Rüdiger Grube souhaite moderniser le réseau en profondeur, et le montant estimé s'élève à 60 milliards de dollars – pour l'instant.

Seulement, les défauts de coordination s'amoncellent. La fusion des unités d'ingénierie nationale et internationale de la société a pris plus de temps que prévu, et les 5 900 ingénieurs et architectes concernés découvrent à peine leur nouvelle organisation qu'on leur demande d'entreprendre le plus gros entretien du réseau depuis des décennies. Autrement dit, l'ambition semble avoir donné à Grube des yeux plus gros que le ventre, qui pourraient lui coûter sa réélection en 2017.

41 sociétés ferroviaires en colère

Mais les Allemands ne sont pas simplement mécontents, ils souhaitent également être indemnisés. 37% du fret et 29% des voyageurs empruntent d'autres compagnies de train, mais qui roulent sur les mêmes rails : ces dernières exigent une indemnisation des retards qu'ils subissent sans les avoir causés. Elles sont rejointes par les opérateurs internationaux, dont le français Transdev qui révèle que moins de 50% de ses trains Munich-Salzbourg sont à l'heure.

Au total, plusieurs dizaines de sociétés pourraient attaquer la Deutsche Bahn en justice. Alors l'entreprise publique allemande ferait-elle mieux de temporiser ses travaux pour permettre au trafic de revenir à la normale ? A vrai dire, le contrat qui la lie à l'Etat conditionne ses subventions à la réalisation des objectifs de modernisation, qui semblent parfois inatteignables : 875 ponts doivent être remis en état d'ici 2019. Bref, la Deutsche Bahn se retrouve entre le marteau et l'enclume, à l'heure où les cars longue distance prennent des parts de marché croissantes.

Vérité en-deçà du Rhin, erreur au-delà

Alors, un PDG de l'entreprise publique de transport ferroviaire qui est menacé par les retards, est-ce envisageable en France ? Guillaume Pepy, l'actuel président de la SNCF, est en fonctions depuis 2008, mais les scores de l'entreprise française ne valident pas tout à fait le stéréotype du retard fréquent. Récemment, le Figaro a obtenu des données très précises sur les moyennes de ponctualité.

On y apprend que les lignes les plus ponctuelles sont tenues par la SNCF, et que neuf des dix qui accusent les plus gros retards sont gérées par Eurostar (dont la SNCF, malgré tout, est actionnaire à hauteur de 55% du capital). Mais dans le cas de ces derniers, les chiffres sont éloquents : 62,5% des trains arrivant à Marseille ont moins de cinq minutes de retard, et moins de 70% pour les gares de Paris Gare du Nord, Disneyland Resort, Moutiers Salins et Londres St-Pancras.

"En moyenne, 91,2% des lignes TGV observées ont été ponctuelles (jusqu'à cinq minutes de retard, NDLR). Un chiffre bien supérieur aux moyennes du Thalys (86,8%) et d'Eurostar (74,18%)." Le capital de Thalys également est tenu à 60% par la SNCF.

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