France / Pologne : le trio magique Giroud, Mbappé & Lloris fait oublier les quelques défaillances bleues <!-- --> | Atlantico.fr
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La France a battu la Pologne lors de la Coupe du monde 2022 et affrontera l'Angleterre en quarts de finale.
La France a battu la Pologne lors de la Coupe du monde 2022 et affrontera l'Angleterre en quarts de finale.
©FRANCK FIFE / AFP

Coupe du monde

Portés par un Mbappé des grands soirs et un Giroud historique, les Bleus ont su rectifier le tir après une première période inaccomplie. Samedi, pour leur troisième quart de finale consécutif en Coupe du Monde, ils défieront l'Angleterre de Kane et Rashford.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Quand vient l'heure tant attendue des matchs à élimination directe et qu'une autre compétition commence, il suffit d'un peu d'imagination, ou de quelques verres d'alcool, pour se figurer la Coupe du Monde comme une véritable course de côtes... Une course dans laquelle chaque match qui sépare les prétendants de la victoire finale serait un col à franchir dont la pente s'avérerait chaque fois plus glissante et dont le dénivelé serait chaque fois plus prononcé... À la lecture de cette comparaison, qui en vaut bien une autre, et en voyant s'avancer la Pologne de Lewandowski et Szczesny à l'occasion d'un 8e de finale ourlé de toutes les espérances, une seule question prévalait : fallait-il s'en faire une montagne ? 

Si l'on se fie au résultat, la réponse est non... Si l'on se fie au déroulé du match, la réponse est un tantinet moins catégorique... Pourquoi ? Pour deux raisons dont une seule serait suffisante... D'abord parce que la défense française n'a pas, cette fois encore, donné toutes les garanties dans l'engagement, la concentration ou dans la rigueur... Ensuite parce que personne n'oubliera la mollesse de l'ensemble au cœur de la première période et encore moins la triple occasion franche que se sont procurée les Polonais à la 38e minute... Le genre de séquence à même de vous faire décoller du canapé, de gueuler sur le gosse qui passe devant l'écran au moment où il ne faut pas et de changer totalement la face d'un match jusque-là dominé par les Bleus. 

Seulement, comme souvent dans ce sport décidément étrange qu'est le football, c'est au moment où l'équipe de France avait le plus de mal à corriger le brouillon de son jeu qu'elle allait ouvrir le score juste avant de regagner les vestiaires. Nous étions à la 43e minute, Mbappé venait de recevoir le ballon avant de lancer l'implacable Giroud au cœur de la défense adverse... Un contrôle et une frappe croisée du gauche plus tard, la joie avait choisi son camp et le plus dur était fait. Non seulement ce but permettait aux Bleus de respirer, mais il obligeait les Polonais à se livrer et à ouvrir le jeu en créant typiquement les espaces dont Kylian Mbappé aime tant se goinfrer... Laissant alors les autres se charger de l'utile, ce dernier allait se contenter de l'agréable en inscrivant un doublé retentissant sur deux intérieurs du pied parfaitement masqués (un à droite, sur un service de Giroud puis un à gauche, 74e et 91e)... Posant ainsi Les scellés sur ce qui restait d'une rencontre que ses coéquipiers allaient terminer en roue libre. Pardon ? Et le pénalty par Lewandowski à la toute fin des arrêts de jeu ? Oui... Bon... Si vous insistez... Moi, j'aurais tendance à l'assimiler à un pourboire de dictateur mais je vous laisse libre de votre jugement. 

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Évidemment, au moment de louanger ceux qui ont su peser plus que les autres sur le résultat, trois noms et des chiffres qui ne parlent pas, mais hurlent, s'imposent immédiatement : 

9, comme le nombre de buts inscrits par Mbappé en Coupe du Monde (soit le même total que Messi et un but de plus que Ronaldo). Désormais craint comme la peste bubonique, il est, pour l'instant, LE joueur de la compétition.

52, comme le nombre de buts marqués par Giroud en Bleu (qui devance Thierry Henry et reste désormais seul recordman en sélection). Hier soir, son but n'a pas seulement soulagé tout un pays, il lui a aussi permis de découvrir l'homérique.

142, soit le nombre de sélections d'Hugo Lloris, nouveau recordman en la matière (ex aequo avec Lilian Thuram), un chiffre qui dit tout de la constance et de la régularité de celui qui a déjà pris l'habitude de la postérité.

Si vous ajoutez à ce bilan chiffré les bonnes prestations de la paire Varane/Upamecano, les colmatages incessants et les compensations de Rabiot, vous comprendrez que les Bleus, parfois sur un fil en première mi-temps, ont su rectifier le tir pour retrouver les quarts de finale de la Coupe du Monde pour la troisième édition de suite. Une vraie performance. Pardon ? Je vais un peu vite en besogne en passant sous silence les difficultés de Koundé et l'apport offensif insuffisant d'Hernandez ? C'est vrai, mais que voulez-vous, quand je sors d'un match avec trois amis de plus, je tombe obligatoirement dans la mansuétude.

Maintenant que tous les rêves sont permis et que la France ne peut plus avancer masquée, bien malin qui peut savoir jusqu'où peut aller cette équipe multigénérationnelle composée de vieux qui vont droit dans le mûr, de cadors madrés ou encore de jeunes qui n'ont même pas eu besoin d'attendre pour être expérimentés...

En attendant de pouvoir questionner le destin contre l'Angleterre ou de suggestionner le hasard, une chose est certaine : du haut de cette curieuse pyramide des âges, deux siècles nous contemplent.

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