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Festival du film francophone d'Angoulême, un carton plein
©Capture d'écran

Carton plein

Le festival du film francophone se tenait à Angoulême du 20 au 25 août. Un petit festival qui monte et attire de plus en plus de spectateurs et personnalités du cinéma.

Dominique Poncet

Dominique Poncet

Dominique Poncet est est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Une sélection meilleure d’année en année, des avant-premières de plus en plus prestigieuses, un public de plus en plus nombreux

(plus de 40 OOO spectateurs cette année en 5 jours, un record ! ), un maillage médiatique de plus en plus serré, et  une nette augmentation des visites amicales et surprises de stars,… Plus ça va, plus… ça va au Festival du film francophone d’Angoulême !  Et pourtant, quand en 2008, Marie-France Brière et Dominique Besnehard , tous les deux autant amoureux du cinéma que de la langue française décident de créer un festival de ciné francophone, la dernière semaine d’août,  dans la capitale de la « pantoufle » encore désertée à ce moment là de l’été, personne -ou presque -n’y croit. Lieu -une ville belle, mais comme endormie-, date – période estivale-, infrastructure -Peu de salles de ciné-…Les obstacles semblent nombreux. Mais rien n’arrête les valeureux ! Marie France Brière et Dominique Besnehard se retroussent les manches, font le tour des distributeurs,  sortent leur carnet d’adresses et pallient leur manque de moyens par leur ingéniosité et leur savoir-faire. Ils mettent au point non seulement la formule de leur festival  (dix films en compétition, des avant-premières, un hommage à un réalisateur, la mise en avant de la production cinématographique d’un pays francophone.) mais aussi son esprit. Le F.F.A. sera populaire, convivial et « élitaire pour tous ». Les « Angoumoisins »  auront d’ailleurs leur prix… Malgré les pronostics de certains, la première édition est un succès, public, critique. 

Douze années plus tard, le F.F.A. est devenu incontournable. Cinéastes, acteurs, producteurs, distributeurs, désormais, tout le monde veut être sur l’affiche. Toujours précédés d’une présentation, parfois faite par l’un des deux créateurs du festival qui se dépensent sans compter, les films en compétition sont  désormais projetés cinq fois à tour de rôle dans les cinq cinémas de la ville (dont deux multiplexes). Les files d’attente s’allongent, les stars se bousculent, mais l’ambiance du début n’a pas changé, à la fois cinéphilique et bon enfant. Le public est toujours roi. Un plaisir pour les amateurs de bons films, une aubaine pour les chasseurs d’autographes.

 Commencée avec la projection en avant-première de Mon Chien Stupide adapté du roman éponyme de John Fante par Yvan Attal 

( une variation autour d’un mari et père quinquagénaire, à la fois drôle, juste, ironique et mélancolique), clôturée avec  la projection du Regard de Charles ( un  bouleversant documentaire sur Charles Aznavour où l’on découvre à quel point cet artiste était un citoyen du monde), 2019 va rester comme un très bon cru. La sélection avait mis les réalisatrices femmes à l’honneur. Ce sont elles que le public et le jury présidé cette année par Jackie Bisset ont, logiquement, récompensées.  La récompense suprême, Le Valois de diamant, est allée à Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, un bijou d’animation – oh ! la délicatesse de l‘aquarelle dessins, oh ! l’interprétation des comédiens, oh ! la beauté de la musique, signée Alexis Rault- qui raconte l’espoir, l’amour et les rêves de liberté dans un Kaboul détruit et terrorisé par les talibans.

Parmi les autres prix, le Valois du scénario et celui du public sont allés à Papicha, le premier long métrage de Mounia Meddour, qui raconte avec une énergie et une sensualité  folles la résistance des femmes face à la violence islamiste dans l’Alger des années 90. Sa comédienne principale, formidable de détermination, de courage et de rage a par ailleurs obtenu le Valois de la meilleure actrice, un prix qu’elle a partagé avec Nina Meurice, prodigieuse d’intensité douce dans Camille, de Boris Lojkine, un  portrait sensible et passionnant de la photographe de presse Camille Lepage, assassinée en Centre Afrique en 2014.  Des femmes encore, récompensées, par Le Valois de la mise en scène qui est allé à la comédienne Hafzia Herzi pour « Tu mérites un amour », et aussi par celui des Etudiants francophones remis  à Maryam Touzani pour son Adam, une belle histoire autour de la maternité et de la solidarité féminine dans le Maroc d’aujourd’hui.

 Le seul homme à figurer dans ce palmarès est Anthony Bajon. Déjà Ours d’argent à Berlin pour sa performance dans La Prière de Cédric Kahn, ce  jeune acteur de 25 ans a raflé le Valois du meilleur acteur pour Au nom de la terre, le premier long métrage d’Edouard Bergeon  sur le mal-être des paysans français.

Au cours de la cérémonie de clôture du festival, Jackie Bisset  a avoué, avec humour et élégance que les discussions pour la distribution des prix avaient été assez animées. Ce qui n’est pas surprenant au vu de la qualité de cette sélection 2019. Entre autres regrets, celui que Benoit Magimel ne figure pas dans le palmarès. Sa prestation de père paumé devant son fils transgenre  dans « Lola vers la mer » de Laurent Micheli touche en plein cœur. Avis aux amateurs, le film sort le 20 novembre.

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