EURO 2024 : France/Autriche : 1/0 Les Bleus commencent par une courte et douloureuse victoire<!-- --> | Atlantico.fr
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L'attaquant français n°15 Marcus Thuram lors du match de football l'Autriche et la France à la Duesseldorf Arena, en Allemagne, le 17 juin 2024.
L'attaquant français n°15 Marcus Thuram lors du match de football l'Autriche et la France à la Duesseldorf Arena, en Allemagne, le 17 juin 2024.
©PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

En difficulté

Comme lors du dernier Euro, les Bleus ont bénéficié d'un but contre son camp pour dominer l'Autriche. Si la prestation d'ensemble n'a pas soulevé les enthousiasmes, la vilaine blessure d'Mbappé suscite, elle, de grosses inquiétudes.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Pendant que la France souffre de troubles de l'élection et que vous prenez toujours plus de médicaments, les Bleus, quarante ans après le triomphe de Platini, entament l'Euro 2024... Maintenant que j'y songe, je me dis que l'Euro 84 est vraiment l'une de mes premières madeleines de Proust... À dire vrai, en ce mois de juin 84, ce n'est pas que le football est entré dans ma vie, c'est moi qui suis entré dans la sienne en poussant en grand les portes du téléviseur familial. Oui, c'est là que j'ai vu sourdre ma passion pour le football, soit un mal merveilleusement inguérissable doublé d'une histoire d'amour à l'issue incertaine... ce qui est le propre de toutes les histoires d'amour, d'ailleurs. Mais voyez comme je m'égare, je ne vais tout de même pas vous raconter l'histoire de ma vie... ce serait trop long, et pas toujours vrai. Tout cela pour vous dire que pour leur entrée en lice dans cette compétition majuscule, les Bleus n'avaient qu'un but : ne pas faire la politique de l'Autriche.
Et c'est ce qu'ils ont fait. 
Certes, sans soulever les grands enthousiasmes... sans s'éviter quelques frayeurs... mais sans jamais se départir de la rigueur et de la "bonne urgence" qui permettent d'éviter les pièges régulièrement tendus aux favoris (voir nos amis belges). S'il faut évidemment noter le manque d'efficacité offensive de l'ensemble et les nombreuses occasions manquées, il faut aussi souligner l'acuité de Didier Deschamps concernant son milieu de terrain : en titularisant un Rabiot qu'on disait cacochyme et en rappelant un Kanté soudainement privé de désert, le sélectionneur a visé plus que juste puisque le premier a été omniprésent et le second particulièrement précieux. Mais j'y reviendrai un peu plus loin.
Le déroulé du match ? Du grand classique : une ouverture du score méritée, consécutive à la domination Bleue et à un centre/frappe d'Mbappé sur la gauche (mais je pourrais aussi bien écrire à droite, vous vous en fichez) et détourné dans son propre but par le malheureux Wöber (38e). De quoi se donner l'élan nécessaire pour stériliser les tentatives adverses (Baumgartner, 36e, et Sabitzer, 97e) mais aussi de regretter qu'Mbappé (55e), Griezmann (66e), Thuram (66e) ou encore Giroud (95e) ne doublent la mise... 
Tout ça pour vous dire que si l'équipe de France n'a pas brillé, elle a au moins assuré l'essentiel face à un adversaire aussi rugueux que coriace qui n'avait concédé qu'une défaite en un an et demi.
Et maintenant, quelques appréciations individuelles, toutes françaises, et deux chiffres : 
Kanté : à peine revenu, il est déjà "LA" bonne surprise de la soirée (ça me rappelle mon ex-femme : je croyais qu'elle attendait des jumeaux mais, heureusement, c'était un fibrome !). Le voir galoper pour trois, récupérer autant de ballons (9) ou encore sauver les meubles en fin de partie est juste un régal. Ngolo ? L'homme du match.
Rabiot : préservé depuis le début de la préparation, le Turinois a livré 70 minutes de très haut niveau. Aussi bon dans la projection que dans la récupération ou l'impact, il n'a pas été rassurant, il a été impressionnant.
Mbappé : aussi actif que maladroit, il a manqué deux occasions énormes face à Pentz mais aussi fait la différence sur l'ouverture du score. En quittant le terrain sur une vilaine fracture du nez, il a prouvé, si besoin était, que le football prête à contusion. Et si son Euro était terminé ?
Griezmann : en deçà de ses standards habituels dans le jeu comme dans ses choix et particulièrement maladroit sur ses coups de pied arrêtés, sa prestation pose question : soit il n'est pas à son meilleur niveau et c'est inquiétant... soit il digère la préparation et il va monter en puissance... Affaire à suivre.
Thuram : plus présent en salle de presse que dans la surface adverse, il n'a pas offert de solutions à ses partenaires et perdu beaucoup trop de ballons. On me dit qu'il défend... Bon, d'accord... Mais avec un tir en pivot et une frappe trop molle, je rétorque qu'il n'a jamais pesé sur le match.
Les chiffres : 
18, comme le nombre de fautes commises par les Autrichiens.
22, comme les tacles commis par les mêmes. 
Quand on vous dit qu'ils sont rugueux...
Et maintenant ? Comme le disait Gilbert... Eh bien maintenant, marcher sur les traces de Platini passera par un deuxième match où il s'agira d'affronter les Pays-Bas, coleaders de la poule. Ce sera vendredi et certainement sans Kylian Mbappé. Une absence majuscule qui imposera à Didier Deschamps de repenser l'organisation de son onze et qui invitera les joueurs de l'équipe de France à tisser d'autres liens. Pour le dire autrement, les Bleus ne devront faire qu'un. Mbappé étant indisponible, reste à savoir lequel.

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