EURO 2024 France / Portugal : 0/0 (5/3 T.A.B) Les Bleus arrachent la qualif aux pénaltys<!-- --> | Atlantico.fr
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Les joueurs de l'équipe de France de football après leur victoire face au Portugal.
Les joueurs de l'équipe de France de football après leur victoire face au Portugal.
©FRANCK FIFE / AFP

Football

Pendant que nos politiques n'en finissent pas de nous casser les urnes, les Bleus continuent à rêver d'Euro à haute voix. Après avoir prouvé contre les Belges que le hasard avait du talent, il leur fallait se coltiner les Portugais pour rallier les demi-finales. Puisque je ne suis pas payé au kilomètre, autant tuer le suspense tout de suite : pour la bande à Deschamps, à l'issue d'un combat aussi long qu'étouffant, l'aventure continue.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Ils ont beau manquer singulièrement d'imagination et provoquer plus de bâillements que d'applaudissements, le constat est implacable : rien n'empêche, pour l'instant, les joueurs de Didier Deschamps de franchir un à un tous les obstacles... ni les adversaires, ni les critiques incessantes des sybarites et autres chantres du "beau jeu" (les mêmes qui pleuraient sur le romantisme de nos défaites il y a quelques années). Des critiques qui, au passage, n'émeuvent guère notre sélectionneur, lequel, bien assis sur son pragmatisme, semble aller jusqu'à se demander si le style de son équipe regarde vraiment ceux qui la regardent. Pour le dire autrement, Deschamps veut des résultats, il sacrifie tout sur cet autel et... il en obtient, point barre ! Et davantage que quiconque avant lui qui plus est ! Plutôt que de trancher ici le débat impossible entre ceux qui adorent aimer le style des autres et les jusqu'au-boutistes du résultat, j'invite tous ceux que cela intéresse à faire comme moi : devenez misanthrope et les autres ne vous décevront plus. Mais voyez comme je m'égare...

Tout ça pour vous expliquer que notre sélectionneur a tenu parole. D'ailleurs, c'est comme si, avant la rencontre, il avait crié haut et fort : "Dorénavant, ce sera comme d'habitude !". Joignant leurs gestes à ses intentions, ses joueurs ont d'abord disputé une partie d'échecs extrêmement prudente face à un adversaire qui, lui non plus, ne voulait pas s'exposer. Ce qui explique le côté lénifiant et soporifique du match jusqu'à ce que les Portugais appuient sur le champignon en début de seconde période. Résultat, les choses se décantaient et les Tricolores sortaient enfin le bleu de chauffe.

Les Portugais tentaient des tirs brûlants par Fernandes et Vitinha (60e, 62e, et Ronaldo 92e) ? Les Français répondaient par des occasions terriblement manquées par Kolo Muani, Camavinga et Dembélé (65e, 69e et 73e) ! Les prolongations, étouffantes et crispantes au possible, ne changeant rien à l'affaire, comment départager deux équipes qui jouent sur le fil du rasoir avec la trouille de se couper ? Par les pénaltys, bien sûr !

Une ordalie qui allait sourire aux Français, particulièrement costauds sur leurs cinq tentatives, après un échec de Joao Felix et un ultime tir victorieux de Théo Hernandez. Au-delà de mettre fin à une disette qui datait de 98 dans cet exercice, je vous laisse imaginer la liesse dans les chaumières ! Avec des cohortes de supporters en délire, des coups de klaxons comme s'il en pleuvait, et même des milliers d'orgasmes simultanés ! Une chose normalement impossible avant le divorce ! 

Et maintenant, sur l'euphorie, quelques appréciations individuelles en vrac : 

Mbappé : visiblement loin d'être à 100% de ses moyens, il n'a pas livré une grande partie en fuyant les contacts et en ralentissant régulièrement les attaques bleues. Il faut ajouter à ce constat déjà difficile des frappes trop molles qui disent beaucoup de son état de forme. Le moins que l'on puisse écrire, c'est qu'il n'est pas bon. 

Maignan : encore et toujours décisif ! Avec ses parades salvatrices face à Fernandes, Vitinha et Ronaldo, il a prouvé qu'il est bien le digne successeur de Lloris. Maignan ? Un homme à régner, assurément.  

Kanté : à part une mauvaise relance sur Conceiçao (115e), ce joueur de notoriété pudique a, comme d'habitude, tout contrôlé ou compensé. Précieux N'Golo ? Et comment ! 

Upamecano : un roc, un cap, une péninsule ! Avec des interventions propres récurrentes (excepté une passe pourrie pour Maignan, 12e), une présence rassurante et un sauvetage capital face à Leao (102e). C'est bien simple, dans les duels, sa puissance dissuasive au possible a tout emporté.

Kolo Muani : titularisé à la pointe de l'attaque, il n'a pas démérité... Mais que dire de son face à face (encore) manqué avec le gardien adverse à la 65e ? Simplement que les vautours qui obscurcissent son ciel n'ont vraisemblablement pas fini de tourner. Pour le dire autrement, depuis son terrible échec en finale de Coupe du monde, Kolo Muani semble hésiter entre malédiction et maladresse, dans des proportions difficiles à estimer.

Koundé : souvent critiqué à juste titre durant les éliminatoires, le Barcelonais met tout le monde d'accord depuis le début de l'Euro. On lui propose des costauds comme Leao ou Mendes ? Il assure encore et fait la loi dans son couloir. Désormais, il avance à visage redécouvert et c'est tant mieux.

Ronaldo : celui qui se goinfre à la table des matières du livre d'or du football a clos, hier soir, une carrière internationale riche, entre autres, de 130 buts et de 211 sélections (diantre !). Il ne s'agira pas ici d'évoquer son match (incolore et inodore) mais de saluer l'ambition unique dont il ne se sépare jamais et qui consiste à toujours vouloir faire aussi bien que lui. Bravo M. Ronaldo. Et encore merci pour tout. 

Puisque les Bleus se sont qualifiés en prouvant une nouvelle fois que la victoire consiste parfois à échapper aux malheurs, place désormais à une demi-finale de tous les possibles face à l'Espagne, difficile victorieuse de l'Allemagne.

Mon pronostic ? Pffffff... Franchement, là je n'en sais rien... Entre une Roja séduisante depuis le début de la compétition et la défense de fer des Bleus, tout peut arriver. Bien malin, donc, qui peut dire qui versera des larmes mardi prochain. Entre nous, le problème avec les larmes, qu'elles soient de joie ou de chagrin, c'est qu'elles se ressemblent toutes... comme deux gouttes d'eau.

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