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Geoffroy Lejeune, nouveau directeur du JDD.
Geoffroy Lejeune, nouveau directeur du JDD.
©JOEL SAGET / AFP

Un métier pas comme les autres

Ainsi l’a voulu son actionnaire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les journalistes du JDD ont fait grève pendant quatre semaines.  Ils entendaient ainsi protester contre l’arrivée à leur tête de Geoffroy Lejeune, lui-même fraîchement débarqué de Valeurs Actuelles parce que trop à droite.

Vincent Bolloré propriétaire du journal a tenu bon. Et il a eu gain de cause. Geoffroy Lejeune dirige dorénavant le JDD qui vient de reparaître. Et dans le dernier numéro de ce journal, on trouve des signatures aussi tranchées que celles de Charlotte d’Ornellas, Pascal Praud et Eric Naulleau.

Un journal n’appartient pas, on peut le regretter, à ses journalistes, mais à son propriétaire. Certes, écrire dans un journal n’est pas un métier comme les autres. Ce n’est pas la même chose que d’être chef de rayon ou ouvrier chez Renault.

La gauche toute entière s’est mobilisée derrière les grévistes du JDD. Il y avait là une forme évidente d’hypocrisie car elle ne pouvait pas ignorer à qui appartient le JDD. Le métier de journaliste obéit hélas aux lois du marché. C’est ainsi et il ne peut en être autrement.

Ce n’est pas demain la veille que les journaux appartiendront à ceux qui y travaillent. Mais comme elle le fait souvent, la gauche reste fidèle à un geste qui se veut beau : il est bon de taper sur les milliardaires.

Parfois, ce fut le cas au Matin de Paris où j’ai collaboré, une grève peut tuer un journal. Nous n’avons aucune sympathie particulière pour Vincent Bolloré, mais il reste préférable qu’un journal lui appartienne plutôt à l’Etat.

Sous les régimes nazi et stalinien, il n’y avait pas de clause de conscience pour les journalistes. Ceux des JDD qui ont décidé de partir en ont profité, elle était très confortable : deux mois de salaire par année d’ancienneté

PS : Pour être juste et complet, notons qu’il y a aussi des milliardaires de gauche, Patrick Drahi qui soutient Libération ou Xavier Niel, propriétaire du Monde.

Autre pièce à rajouter à ce dossier complexe, Rodolphe Saadé, propriétaire de La Tribune et de La Provence a flairé la bonne aubaine. Il va sortir un journal hebdomadaire. Mais comme il le sait incapable de rivaliser avec le JDD, il le publiera le samedi. Malin non ? 

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