Elections 2015 : pourquoi il sera difficile pour l’UMP de gagner autrement que par défaut <!-- --> | Atlantico.fr
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Victoire par KO ?
Victoire par KO ?
©Reuters

Electeurs à la découpe

Selon un sondage Odoxa dévoilé le 16 décembre, le FN arrive en tête des intentions de vote au premier tour des élections départementales avec 28 %, devançant l’UMP (25 %) et le PS (17 %). Bien que deuxième, l’UMP devrait malgré tout rafler une large majorité de départements en raison du mode de scrutin, et surtout d'une dynamique visant à punir le pouvoir en place à travers ses candidats locaux.

Philippe Goulliaud

Philippe Goulliaud

Rédacteur en chef du service politique du Figaro, il a co-écrit avec Marie-Benedicte Allaire "L'incroyable septennat" en 2002 (Fayard). 

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Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Atlantico : Qu’est-ce que peut faire l’UMP pour ne pas être amenée à gagner les élections départementales de mars puis les élections régionales de décembre uniquement "par défaut" ?

Philippe Goulliaud : L’UMP a gagné les municipales en 2014 et a su faire émerger une nouvelle génération de maires. Ce qui est apparu comme une grande victoire pour ce parti était avant tout une sanction pour le pouvoir en place. Il risque de se produire la même chose aux départementales car les élus locaux socialistes ne seront pas épargnés par le discrédit au niveau national. Ce sera donc d’abord une sanction pour le PS et ensuite un succès pour l’UMP.

Le scrutin des départementales ne favorise pas beaucoup le FN car de nombreux sortants se représentent, aussi bien à l’UMP que chez les centristes et socialistes. Ils disposent ainsi d’une petite prime à la notoriété. Le FN ne peut s’appuyer que sur ses élus municipaux qui n’ont pas eu l’occasion de se faire connaître à l’exception des maires en place. Le Front national vise surtout dans ce scrutin à s’implanter et accroître son maillage territorial.

Les élections régionales seront sans doute plus difficiles pour l’UMP car elles se dérouleront dans un an. On ne connaît pas encore le paysage politique. Les élus départementaux éliminés vont par ailleurs demander et réussir à être candidats : il va donc être difficile pour l’UMP de renouveler le paysage politique. Les régionales seront plus favorables au FN : avec 13 grandes régions ce scrutin sera très nationalisé et non pas régionalisé. C’est une carte que le FN veut jouer à fond. Ils espèrent bien gagner au moins deux régions : PACA et Nord Pas de Calais – Picardie. Si le FN gagne quelques régions ce sera l’événement et cela fera passer au second plan une éventuelle victoire de l’UMP.

Pour éviter une victoire "par défaut" l’UMP peut faire émerger une nouvelle génération d’élus départementaux afin de les former et de les préparer pour les législatives de 2017. C’est un grand enjeu. Les cantons étant désormais plus importants, les élus joueront donc désormais un rôle important dans leurs départements.

Jean Petaux : Les prochaines élections départementales vont être marquées par une série de "premières" qu’il convient de rappeler. 1) Tous les départements métropolitains et ultra-marins vont voir leur assemblée renouvelée intégralement. 2) Le mode d’élection choisi est unique au monde : binominal, d’arrondissement, majoritaire à deux tours. 3) Il y aura autant de femmes que d’hommes dans les "Conseils départementaux" (qu’on appelait depuis 220 ans : "Conseils généraux"). Ces trois "premières" pour être certaines n’en sont pas moins porteuses de conséquences hypothétiques.

Pour ce qui concerne le point 1) on peut imaginer que les élections des 22 et 29 mars 2015 ayant un caractère national (tous les électeurs français seront appelés à voter ce qui n’était pas le cas jusqu’alors pour désigner les "conseillers généraux" : renouvellement pour la moitié des cantons de chaque département, tous les trois ans…) la participation pourrait être plus élevée qu’à l’accoutumée du fait d’une "dramatisation médiatique" plus importante que lors des consultations départementales antérieures. Mais, à l’inverse, la crise profonde qui frappe la relation "électeurs – élus" depuis 2012 peut générer un "vote avec les pieds" (autre manière de désigner "l’abstention") jamais atteint pour une élection certes territorialisée mais d’envergure nationale.

Pour le deuxième point (le mode de scrutin). La nouveauté de ce système va forcément surprendre les électeurs. Pour bien comprendre "comment ça marche" rien de tel qu’un exemple concret. Pour un département comme la Gironde (le plus grand de France en superficie), le nombre de cantons va passer de 63 à 33. Il y a donc eu, en Gironde comme dans tous les autres 100 départements français, un "redécoupage" dont le principal critère a été d’ordre démographique : chaque nouveau canton ne devait pas avoir une population supérieure ou inférieure à 20% de la population du "canton moyen" dans un même département. Ce redécoupage accroît le nombre de cantons urbains et réduit celui des cantons ruraux. En zone urbaine l’électeur, ignorant très largement dans quel canton il résidait jusqu’alors, ne sera que faiblement impacté par ce changement territorial. En zone rurale il en ira autrement… L’abstention risque donc d’être plus forte qu’à l’ordinaire en zone rurale du fait de cette "désorientation spatio-électorale". Chaque canton va devoir élire deux "Conseillers départementaux" désormais.

En Gironde donc, il y aura 2 fois 33 élus soit 66 "Conseillers départementaux" dorénavant : 3 de plus qu’aujourd’hui. On pourrait ainsi penser que la majorité au sein de ce département sera de 34 élus (33 + 1) sur 66. En réalité si cette proposition est juste elle n’est pas précise. Car dans chaque canton, le système majoritaire fera qu’il y aura 2 ou 0 élus pour une même coalition de candidatures. Chaque "binôme" sera "insécable". Autrement dit au premier tour (majorité absolue des suffrages exprimés) ou au second tour (majorité relative), le "ticket vainqueur" emportera les 2 sièges. En conséquence de quoi, pour revenir à la Gironde, le parti ou la coalition de partis qui aura "empoché" 17 cantons sur 33 sera en position de gagner la présidence du département avec 34 élus sur 66. A condition (ce qui n’est pas certain) que les 34 "conseillers départementaux" soient unis et soudés. D’ores et déjà on peut imaginer ce que sera l’ambiance par exemple entre les élus PS et ceux d’EELV qui se seront éventuellement trouvés associés dans certains cantons afin de former une "paire" destinée à l’emporter en pratiquant "l’Union" mais qui conduira, au final, à faire que les écologistes seront des "faiseurs de président" (ou des "défaiseurs") avec leurs quelques élus en situation de "charnière" pour faire élire (ou pas) un président socialiste par exemple. On conçoit alors la capacité de négociation qui sera celle de cette éventuelle minorité de blocage à même de faire "monter les enchères" à un niveau assez élevé !

Pour le troisième point : la parité mécanique "femmes / hommes" va changer singulièrement la donne et modifier sensiblement la physionomie des assemblées départementales. Actuellement en Gironde, 12 femmes siègent au Conseil général. Elles seront 21 de plus en avril 2015. A contrario, l'assemblée qui compte 51 hommes en retrouvera seulement 33 soit 18 de moins. Ce changement est considérable. Il impactera non seulement les stratégies ultérieures des élus mais il aura aussi un effet direct sur les relations à l’intérieur des formations politiques elles-mêmes. Au sein de chaque canton le "ticket mixte" élu sera le champ clos de quelques belles bagarres internes pour savoir qui de "Monsieur" ou de "Madame" prendra le leadership de la paire ainsi constituée…

De tout cela, de ces nouveautés, de ces incertitudes, de ces apprentissages plus ou moins douloureux que va-t-il sortir des urnes ? Très difficile à dire. L’UMP, pas plus que les autres formations politiques, ne saurait gagner sur un programme national unique. Depuis 2013 l’UMP dispose de 27 présidences de Conseils généraux sur 101. L’UDF et l’UDI président 13 départements ; les Radicaux de gauche en dirigent 4 ; le PCF 2 et le PS préside tous les autres soit 55. Le PS a donc tout à perdre dans cette séquence électorale du fait d’une loi simple : plus on remet de gains en jeu plus on est susceptible de voir son capital diminuer. Chaque département constituera sans doute un cas particulier, mais, compte tenu de l’abstention prévisible, compte tenu des "premières" évoquées plus haut, ce qui dominera dans cette consultation sera un vote structuré sur des thèmes et des enjeux nationaux. Et, là encore, le PS aborde cette consultation dans le plus mauvais des contextes pour lui : une élection intermédiaire propice au grand jeu du défoulement dans le secret de l’isoloir. Si l’UMP et le Centre ne sont pas à même de conquérir 30 départements dans un tel contexte, ce sera un échec pour eux.

Pour ce qui concerne les futures régionales, prévues à une date très inhabituelle en France (en dehors des référendums de 1988 et de 1992, ce sera la première fois qu’une élection nationale aura lieu en novembre ou décembre depuis la première présidentielle au suffrage universel en 1965), il est encore bien trop tôt pour se prononcer. Mais les différentes simulations envisagent seulement 3 ou 4 régions sur les 20 métropolitaines qu’il préside actuellement qui pourraient demeurer gérées par le PS  (Ile-de-France, Bretagne et la nouvelle "super-région" : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes). Là encore ce changement de couleur de la carte des régions françaises (qui redeviendrait quasiment, en nombre au moins, celle de 1992 où deux seules régions étaient "à gauche" alors, Limousin - PS - et Nord-Pas-de-Calais - Verts -), serait considéré comme un véritable avertissement négatif, une sorte de "carton jaune" pour la majorité présidentielle et parlementaire, prélude au "carton rouge" de 2017 comme le furent les régionales de 1992 avant la déroute législative de 1993 pour le PS. Mais, une fois encore, il faudra se garder de transposer les situations et de considérer que les mêmes causes (ou presque les mêmes) pourront produire les mêmes résultats…

Le parti dirigé par Nicolas Sarkozy a-t-il vraiment les moyens d’éviter cette victoire en demi-teinte ?

Jean Petaux : Pas vraiment et c’est en ce sens que ces victoires attendues aux départementales et aux régionales de 2015 peuvent ressembler à des leurres faisant croire aux vainqueurs qu’ils ont gagné par la qualité de leurs propositions et l’adhésion massive qu’ils auront su générer. Sans réaliser qu’une large part de leur victoire tiendra à une abstention massive de l’électorat de gauche, à une poussée tout aussi forte du FN risquant même dans certains cas d’entrainer une mobilisation de l’électorat de gauche au profit des candidatures UMP, UDI ou MODEM pour faire obstacle aux candidats "bleu-marines") et surtout à une dépression lourde du soutien à la gauche gouvernementale. Le parti dirigé par Nicolas Sarkozy court ici le risque propre au champion grisé par la facilité du succès. Il s’ensuivra une absence de travail sur les grands enjeux politiques nationaux et européens pour 2017, la reconstitution de "fiefs territoriaux" comparables à ceux que le PS a connus dans les années 1990 et 2000 avec des "barons provinciaux" dotés d’une puissance matérielle forte qui chercheront rapidement à peser de tout leur poids dans les instances organisationnelles nationales du parti vainqueur.

Pour éviter cela Nicolas Sarkozy doit accélérer son entreprise de rénovation du parti, de "la cave au grenier" comme il l’a dit. Il doit prendre ces futurs "grands élus" de vitesse et leur imposer un tempo national qui conduira à ce que les thèmes développés aux départementales et aux régionales soient les mêmes que ceux qu’il entendra mettre en avant, pour lui-même d’abord dans la compétition des primaires en 2016, et ensuite pour la présidentielle de 2017 proprement dite.

En dehors de ses vœux pour la nouvelle année, Nicolas Sarkozy est jusqu’à présent resté en réserve, notamment médiatique, même si le président de l’UMP a prévu quelques déplacements en janvier et une rencontre avec les nouveaux militants du parti le 10 janvier. Comment peut-il contribuer à ce que les victoires annoncés de l’UMP lors de ces deux élections ne soient pas éclipsées par le score probablement très fort du FN et la débâcle attendue du PS ? La mise en place d’un nouveau parti remplaçant l’UMP pourrait-t-elle y contribuer ?

Jean Petaux : Nicolas Sarkozy aime surprendre et pratique volontiers l’art du contre-pied. On ne l’entend plus en effet. Son conseiller en stratégie Pierre Giacometti est un adepte de la "rareté de la parole", reprenant ainsi un des thèmes favoris de Jacques Pilhan, le "gourou" communicationnel de Mitterrand puis de Chirac. Si Nicolas Sarkozy adopte cette ligne (ce qui serait radicalement nouveau pour cet adepte du "tout micro") il faut s’attendre à ce qu’il mette à profit cette période de silence pour accumuler des ressources (d’aucuns diraient des "munitions") destinées à frapper vite et fort lors d’une offensive éclair dont il choisira la forme, la tactique et le moment. Alors, bien sûr, un nouveau parti, une nouvelle charte graphique, une autre manière de faire vivre l’organisation, une structure entièrement destinée à ce qu’il l’emporte aux primaires sans contestation possible ni sur l’ampleur de l’ouverture ni sur celle de son score, tout cela est dans l’ordre du possible en effet. Et, de la même manière que Nicolas Sarkozy n’a pas eu d’autre choix (du fait de l’affaire Bygmalion et du "fusible Copé" qui a grillé) que de revenir dans le jeu de la présidence de l’UMP (alors qu’il n’en avait nulle envie), de la manière comparable n’aura-t-il d’autre choix que de tout changer dans l’ancienne maison UMP s’il veut "challenger" en 2017… Au risque de mécontenter les plus fidèles "grognards" attachés à l’ancien parti par exemple.

Philippe Goulliaud : Nicolas Sarkozy peut remettre le parti en ordre. L’UMP a beaucoup souffert de la bagarre entre François Fillon et Jean-François Copé et d’une absence d’incarnation à sa tête. Une maison qui fonctionne peut aider les candidats de l’UMP. Le but premier de Nicolas Sarkozy est de montrer que le parti existe et qu’il peut être dans une opposition forte et résolue en avançant des idées et des propositions, ce qui manque cruellement actuellement aussi bien à la droite qu’à la gauche. Pour le président de l’UMP, l’enjeu est par ailleurs aussi personnel : celui de montrer que le parti gagne toutes les élections depuis qu’il a été élu.

Les ambitions présidentielles des Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand et autres Bruno Le Maire peuvent-elles toutefois être un frein et parasiter la vie du parti dès 2015 en attendant la primaire, en 2016 ?

Jean Petaux : Votre question pose un des principaux problèmes auxquels la droite républicaine va être confrontée dans les deux ans à venir. Tout va dépendre de la manière avec laquelle les primaires vont être organisées. Jusque dans leurs moindres détails. Si on prend la "jurisprudence" du PS en 2006 d’abord, en 2011 ensuite, il y a matière à enseignement.

En 2006 les primaires sont faussement ouvertes avec un système d’adhésion au PS à "tarif réduit" (à 20 €). 75.000 personnes vont ainsi s’acquitter d’un "cens électoral" pour pouvoir voter à ces premières primaires "semi-ouvertes". Ségolène Royal l’emporte largement sur ses deux concurrents qu’on pensait pourtant largement favoris face à elle. L’un et l’autre, Fabius et DSK, avaient des réseaux forts et structurés au sein du PS, des "notables locaux" à même de relayer leurs messages, etc. La victoire de Ségolène Royal a surpris par son ampleur et elle n’a pas été contestée. Mais sa base électorale était trop faible. Il y a bien eu une forme d’adhésion "hors appareil" qui s’est traduite par la dynamique de "Désir d’avenir" mais cela n’a pas été suffisant. Quand il a fallu, en janvier 2007, au sortir de la "trêve des confiseurs" fusionner l’équipe Royal et l’équipe dirigeante nationale du PS, la greffe n’a pas pris. Les quelques erreurs communicationnelles de Ségolène Royal, dûment montées en épingle par ses chers "camarades" ont précipité très vite sa chute dans les sondages face à un Nicolas Sarkozy adoubé par les siens avec un score quasi-soviétique et en état de grâce et de lévitation à partir de janvier 2007 quand Jacques Chirac disait encore à Alain Juppé, en parlant du candidat officiel de l’UMP : "Il va se planter, c’est sûr !...".

A l’automne 2011, les primaires PS ont une toute autre allure. D’abord par le nombre des candidats : 6 (dont le président du PRG). Ensuite par la masse des électeurs (3 millions !... : c’est le chiffre que voudrait atteindre Alain Juppé pour les primaires de la droite en 2016). Par son retentissement médiatique aussi. Les deux débats organisés par les chaines de télévision ont rassemblé chacun plus de 8 millions de téléspectateurs. Presque comme s’il s’agissait de débats "présidentiels". Avec une telle rampe de lancement, le vainqueur n’a pas eu de mal à rassembler et à passer à la phase finale de la compétition contre un Nicolas Sarkozy vite empêtré et surtout tellement seul parce que lâché par nombre de ses courtisans d’hier.

Pour la droite, en 2016, si elle parvient à créer une dynamique incontestable et incontestée, si tous les candidats potentiels sont, en quelque sorte, "soudés" entre eux par un "contrat de primaires", autrement dit s’ils se rangent, comme aux USA d’ailleurs après que la "convention nationale" ait permis l’adoubement quasi-sacramentel du gagnant de la course à l’investiture dans des primaires autrement plus violentes qu’en France, si les candidats de la droite se rangent donc tous derrière le vainqueur et reforment en un seul et même mouvement tactique une "légion" solide et cohésive, alors les affrontements, les ambitions personnelles, les querelles d’égo et les frustrations individuelles seront en quelque sorte amorties, atténuées jusqu’à disparaitre en vertu d’une loi quasi-anthropologique : "le chef sera reconnu comme chef parce qu’il aura dominé tous les autres et tous les autres y auront trouvé leur compte". Mais, à l’inverse, s’il plane sur les conditions du choix du chef, sur les circonstances qui auront été celles de sa prise de pouvoir, l’ombre du soupçon, la trace d’une violence symbolique et la ravageuse suspicion de la félonie alors celui qui croira avoir gagné courra les plus grands dangers. Ses vaincus ne l’auront été que le temps de se retourner contre lui et tous ceux qui n’auront pas voulu s’affronter à lui en profiteront pour le faire, profitant d’une faiblesse structurelle et ontologique : celle d’une élection tronquée parce que réputée truquée.

Philippe Goulliaud : Il ne sera pas simple de faire oublier les querelles de personnes. Le vrai débat pour la primaire commencera en 2016 mais il est évident que 2015 sera une année où chacun regardera l’autre et essaiera de pousser son avantage. On peut penser que la bagarre handicapera les candidats UMP aux départementales et régionales mais cela peut aussi leur donner un avantage : si les candidats locaux reçoivent le soutien de personnalités de renom ils pourront ensuite en bénéficier lors de leur campagne.

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