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Dégradation de l’image de Nicolas Sarkozy : 61% des Français considèrent qu’il les inquiète et 58% qu’il les met en colère
©Reuters

Aura présidentielle

Selon un sondage exclusif IFOP-Atlantico, Nicolas Sarkozy parvient à réunir 80% des électeurs des Républicains, qui lui trouvent une certaine aura présidentielle. Toutefois, depuis son retour dans l'arène politique, de plus en plus de Français le trouvent inquiétant (+10 points) et éprouvent de la colère envers l’ancien chef de l’Etat (+8points).

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer de ce sondage ?

Jérôme Fourquet : On observe une dégradation assez marquée de l'image du Président des Républicains Nicolas Sarkozy, et ce tant auprès des Français que des sympathisants Les Républicains. Cela fait suite à un mouvement d'érosion alors que son image était excellente au moment de sa conquête du pouvoir en 2006-2007, image qui n'a cessé de se dégrader depuis lors.

Cependant, en dépit de cette baisse assez marquée, l'image de Nicolas Sarkozy demeure relativement bonne chez les électeurs de droite : il dispose encore auprès de cette base stratégique des atouts importants en termes d'image, alors qu'une primaire sera organisée en novembre prochain. 

Cette dégradation s'explique dans un premier temps par l'usure du pouvoir, comme l'évolution de ces résultats depuis sa première campagne présidentielle le montre. Et cette dégradation s'est poursuivie après son échec en 2012. 

Dans le détail, auprès du grand public, seuls 41% des Français pensent que Nicolas Sarkozy a l'étoffe d'un Président. On peut se dire que c'est une base de résistance qui demeure importante, mais c'est une baisse de 11 points par rapport à septembre 2014, au moment où il fait son retour dans la vie politique. Depuis lors, son parcours ne lui a pas permis de redorer son blason. Sur cet item important, si 41% n'est pas un mauvais score en soi, gardons en tête que Nicolas Sarkozy a déjà exercé le pouvoir et malgré tout, 6 Français sur 10 lui dénient cette stature présidentielle.

Il n'y a plus qu'un tiers des Français qui pensent qu'il a envie de changer les choses contre 45% au moment de son retour en politique (-11 points). Cette baisse est un mauvais point lorsque l'on sait que pour l'emporter en 2007 et dans une certaine mesure aujourd'hui, Nicolas Sarkozy avait opté pour discours porté sur la "rupture". Pendant toute cette période où il aurait pu proposer un projet d'alternance, ce but là n'a pas été atteint. La baisse est plus importante encore par rapport à février 2007, où 72% des Français le créditaient de vraiment vouloir changer les choses, et où le discours de rupture avait donc bien imprimé. 

Sur le fait de tenir ses engagements, une qualité importante pour quelqu'un qui prône le changement, et qui a déjà exercé le pouvoir, nous ne sommes plus qu'à un quart des Français contre 36% en septembre 2014. Sur sa capacité à comprendre les problèmes des gens, il est à 23%, soit 10 points de moins qu'à son retour en politique. 

Sur des propositions comme "il vous inquiète", il gagne aussi 10 points : on savait que beaucoup de ses conseillers lui avaient suggéré d'apparaître comme quelqu'un de plus rassurant, consensuel, et il a effectivement tenu un discours dans ce sens en disant qu'il fallait "rassembler la droite", qu'il ne voulait pas cliver, qu'il était prêt à prendre sur lui et à accepter un certain nombre de désidératas d'autres ténors de la droite. Pourtant, 61% des Français considèrent qu'il est inquiétant. Enfin sur la dimension d'honnêteté, nous ne sommes plus qu'à 22% (-7 points par rapport à septembre 2014). L'enquête a été faite après sa mise en examen, mais ce n'est pas pour autant sur cet item là que la dégradation est la plus forte.

Et chez les sympathisants Républicains ?

Il y a des points de résistance chez les sympathisants de sa famille politique qui lui sont intéressants en termes de stratégie. Ainsi, 80% d'entre-eux estiment qu'il a l'étoffe d'un Président de la République. Et on sait que cet électorat est très mobilisé pour tourner la page "François Hollande", et remettre un "vrai" Président à l’Élysée. Ces électeurs sont aussi dans l'attente d'un grand changement, et 72% d'entre-eux pensent qu'il pourrait en être à l'origine. De même, il est sympathique pour 69% des sympathisants Républicains, ce qui explique les foules qu'il réussit à déplacer lorsqu'il est en meeting ou lors des séances de dédicace de son livre : il y a un lien toujours visible avec les électeurs de droite. Sur sa capacité à tenir ses engagements, 4 électeurs sur 10 de droite, cœur de campagne de la primaire ne pensent pas qu'il en est capable. Sur les dimensions stratégiques comme "changer les choses", il perd 16 points chez ses électeurs, sur le fait de tenir ses engagements il perd 17 points, et sur la proximité il perd 20 points... 

Cette période récente n'a pas été bénéfique à l'ancien Président de la République. Nicolas Sarkozy est revenu dans l'arène politique en septembre 2014 pour reconquérir le cœur des électeurs de droite, et des Français au sens large. Depuis lors, il n'a de cesse de travailler sa stature de présidentiable, de rassembleur, de candidat de l'alternance, et pour autant son image s'est dégradé depuis ce retour.

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