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Crypto-mine d’or en vue ? Quand le Blockchain rencontre l’univers des jeux vidéo
©KAREN BLEIER / AFP

Alliance de choix

​Si le Blockchain est associé aux crypto-monnaies comme le Bitcoin, et souffre ainsi d'une image ​dégradée, l’apparition de jeux utilisant cette technologie pourrait modifier cette image.

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte

Jean-Paul Pinte est docteur en information scientifique et technique. Maître de conférences à l'Université Catholique de Lille et expert  en cybercriminalité, il intervient en tant qu'expert au Collège Européen de la Police (CEPOL) et dans de nombreux colloques en France et à l'International.

Titulaire d'un DEA en Veille et Intelligence Compétitive, il enseigne la veille stratégique dans plusieurs Masters depuis 2003 et est spécialiste de l'Intelligence économique.

Certifié par l'Edhec et l'Inhesj  en management des risques criminels et terroristes des entreprises en 2010, il a écrit de nombreux articles et ouvrages dans ces domaines.

Il est enfin l'auteur du blog Cybercriminalite.blog créé en 2005, Lieutenant colonel de la réserve citoyenne de la Gendarmerie Nationale et réserviste citoyen de l'Education Nationale.

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​Si le Blockchain est associé aux crypto-monnaies comme le Bitcoin, et souffre ainsi d'une image ​dégradée, l’apparition de jeux utilisant cette technologie pourrait modifier cette image. En quoi ces "crypto-pets" peuvent-ils exploiter la technologie du blockchain ? Quels sont les apports de cette technologie pour ce type de jeux ?  

Tous les secteurs de notre économie semblent être impactés par la technologie Blockchain qui, je le rappelle s’est fait connaître grâce au Bitcoin. Cependant beaucoup d’entreprises encore, bien que ne sachant pas ce recouvre ce concept veulent leur Blockchain, et ce quel que soit le domaine d’activité …
Ainsi, l’automobile connectée est aujourd’hui un maillon de la Blockchain. IBM décline son environnement de développement d’applications blockchain en une version « simplifiée » axée sur les projets pilotes et incitent les entreprises à l’intégrer dans leurs stratégies. L’intelligence artificielle s’associe à la Blockchain dès ce début d’année et Google travaille sur sa propre technologie Blockchain. Le Crédit Agricole, Arkéa Investments Services et BNP Paribas utilisent maintenant les technologies de la blockchain pour des cas d'usages variés mais bien concrets.
Grâce à la technologie de la « blockchain », Carrefour prétend a mis en place une traçabilité sans faille de ses produits et les industries s’apprêtent à tracer leurs matières premières.
On s’interroge aussi sur le fait que cette technologie puisse à terme révolutionner le droit d’auteur et l’authentification des diplômes par exemple et vous ne pourrez plus mentir sur vos CV. La biométrie et les preuves à l’identité n’ont bien sûr pas loupé le train de la Blockchain… Il en va de même pour la monnaie Bitcoin où il est semble difficile, voire compliqué pour ces mêmes entreprises d’expliquer le fonctionnement de cette monnaie, voire de donner approximativement le nombre de cryptomonnaies existantes à ce jour (Plus de 1300 selon cet article).
Toujours est-il que Les termes crypto-monnaies et Blockchain sont rentrés dans le dictionnaire et qu’il va falloir vivre et faire avec eux. Le monde des jeux n’a pas été cité mais il est pourtant bien présent dans les technologies Blockchain. Fin novembre 2017 apparaissait CryptoKitties, un jeu online créé au Canada, consistant à élever des chatons virtuels, les vendre ou les échanger, et les faire se reproduire pour obtenir de nouveaux chatons, eux-mêmes caractérisés par un aspect et un « patrimoine génétique » unique - le tout intégralement basé sur la blockchain Ethereum.
C’est plus de 100 000 chats virtuels qui se sont retrouvés en circulation sur la toile ! En janvier 2018, le géant chinois de la recherche Baidu a lancé Leci Gou, un jeu blockchain qui permet aux  utilisateurs de collectionner des chiots de dessin animé.
«Nous pensons que les jeux blockchain débloquent de nouvelles catégories et de nouvelles possibilités», explique Arthur Camara, un développeur d'Axiom Zen, la startup canadienne derrière CryptoKitties. "Avec Blockchain, le jeu devient soudainement ouvert, transparent, portable et extensible."
L'attrait de ces applications gamifiées n'est pas difficile à comprendre. Avec CryptoKitties, par exemple, chaque chat a son propre ADN numérique. Les chats peuvent être achetés, vendus, échangés et élevés pour créer de nouveaux chatons de bande dessinée avec une combinaison des caractéristiques et des traits de leurs parents. Des choses comme des queues, des taches et même des ailes de dragon peuvent être héritées et transmises dans la blockchain.
Dans le monde du jeu vidéo, cela signifie également que, contrairement au passé, les données[PJ1]  que sont vos personnages, votre équipement ou vos animaux de compagnie sont entièrement la propriété du joueur. Une forme de micro-transactions dans laquelle les acteurs sont aussi investis que le développeur. Les joueurs peuvent partager leurs données sur des jeux qui utilisent la même plate-forme.
Comme le précise aussi le site Usbek et Rica, Blockchains et crypto-monnaies généralisent la notion de propriété virtuelle, tout en facilitant l’échange de biens immatériels. Ce principe fait office de catalyseur et, sans surprise, l’écosystème « blockchain et jeux » se développera ainsi rapidement. Beaucoup de jeux disposeront de leur propre crypto-monnaie, mais plusieurs projets de crypto-monnaies entendent aussi devenir « la monnaie des gamers » nous rappelle aussi ce site.
Les blockchains vont aussi introduire une nouvelle forme de monétisation du jeu et faciliter les transferts de valeur dans et entre les jeux, elles vont aussi transformer, en toute logique, les jeux basés par essence sur l’argent.
Il est aussi question d’assurer le joueur de l’authenticité d’un tirage au sort en ligne est totalement aléatoire grâce à la cryptographie et les smart contracts. D’où un retour probable et rapide à la confiance dans des jeux comme le Poker où l’on pourrait déposer et retirer des fonds rapidement de façon anomyme.
Edgeless offre pour l’instant du Blackjack mais proposera un jour poker et paris sportifs, Quanta développe une ambitieuse loterie, et SmartPlay propose une roulette directement inspirée des casinos – mais dont chaque tirage est effectué sur une blockchain et donc vérifiable nous rappelle également le site Usbek et Rica.
Et il y a de plus en plus de preuves que ces jeux basés sur les blockchain sont la première fenêtre de la technologie pour des dizaines de milliers d'utilisateurs, explique Daniela Díaz Reyna, un autre développeur d'Axiom Zen. Robbie Ferguson, co-fondateur de Fuel Bros, l'équipe derrière Etherbots, affirme que les jeux sont cruciaux pour l'adoption généralisée de la technologie et des principes blockchain.
Tout ceci est maintenant facilité par des startups qui apportent la blockchain aux amateurs de jeux en ligne nous indique le site DECENTRAL et va être renforcé par la portabilité de ces jeux sur les Smartphones sachant qu’à ce jour le jeu Cryptokitties enregistre plus de 250 000 collectionneurs de chatons pour des transactions de 19 millions de dollars. Au total, près de 50 000 animaux virtuels ont été élevés par les utilisateurs. De plus, certains chats se sont vendus pour plus de 145 ether, soit l’équivalent de 110 000 dollars !!!

Quelles sont les limites de la blockchain aujourdhui, comme les cas rapportés de blocages de plusieurs jours concernant  ? Celles-ci sont elles inhérentes au mode de fonctionnement de cette technologie ? 

Pour revenir au monde des jeux, cette explosion des applications blockchain gamifiées fait craindre à certains experts que les plates-formes qui les transportent puissent gérer l'augmentation du trafic. Et les inquiétudes plus profondes au sujet des monnaies numériques, que certains critiques qualifient de peu meilleures que les systèmes de Ponzi, font que de grandes économies, de la Corée du Sud à l'Inde, renforcent les réglementations contre l'utilisation des cryptomonnaies.  Mais l'émergence même de ces animaux de compagnie alimentés par la blockchain à un moment d'incertitude apparente pour l'univers de la crypto-monnaie est un rappel que la technologie est comme un génie dans une bouteille. Alors que certains de ces jeux vont mourir, des avatars plus récents et plus avancés les remplaceront probablement, car la technologie qui les alimente ne va nulle part.

Cependant, le principal défi auquel ces jeux sont confrontés, est la durée d'attention limitée de la cryptographie elle-même.

D'un autre côté, dit Sirer, "alors qu'un jeu traditionnel pourrait s'arrêter si le créateur cesse ses activités, les jeux de blockchain resteront éternels". 

Il y a des limites techniques pourtant signale t-il  "Interagir avec la blockchain n'est pas encore simple ni direct, et les jeux réussissent dans la mesure où ils peuvent faire en sorte

que cette expérience paraisse harmonieuse pour le public", explique Sirer.

Des technologies comme Hashgraph sont en phase de supplanter voire d'améliorer la chaîne de blocs selon la société texane Swirlds qui présente ses faiblesses dans cet article.

C'est tout d'abord l'algorithme de consensus de la blockchain qui est pointé du doigt. Les membres d'une communauté n'étant pas, par essence, tous dignes de confiance, il introduit le mécanisme de preuve de travail (proof of work). Pour valider une transaction, un "mineur" doit résoudre un problème mathématique complexe.

Le travail de minage étant rémunéré (en cryptomonnaies) est devenu un business en soi. Dans cette optique, des acteurs se sont fédérés autour de plateformes de serveurs pour mutualiser leur puissance de calcul d'où des des problèmes d'ordre écologiques, le minage étant particulièrement énergivore. La concentration du pouvoir entre quelques mains soulève, elle, des risques en matière de sécurité et d'équité signale  Mance Harmon, CEO de Swirlds.  Les mineurs peuvent, en effet, influencer l'ordre de passage et privilégier telle transaction plutôt que telle autre. La blockchain ne peut donc garantir le principe du "premier arrivé premier servi", l'ordonnancement des transactions dépendant du travail de minage.

La blockchain présente, par ailleurs, un problème de performance. Le bitcoin est limité à 7 transactions par seconde. "Un volume d'échanges très faible par rapport à ce que peuvent proposer les technologies centralisées", note sur le même site Guillermo Blanco, fondateur de Ledgerfrance.com, un cabinet de conseil en DLT (pour Distributed Ledger Technologies).  "Par comparaison, Visa gère 11 000 transactions par seconde." Enfin, la sécurité de la blockchain est mise en cause puisqu'elle augmente proportionnellement avec le nombre de nœuds du réseau. Les "cybercasses" contre les plateformes de crypto-devises Mt.Gox en 2014, et Youbit en décembre dernier, ont également laissé des traces.

Une autre référence nous rappelle aussi quelques limites de la technologie Blockchain :

  • La blockchain ne remplace pas complètement les intermédiaires

  • Les projets qui s'articulent autour d'une blockchain ne sont pas infaillibles

  • Certaines blockchains sont gourmandes en énergie

  • La blockchain n'est théoriquement pas invulnérable aux attaques 

On peut enfin citer l'absence de supervision réglementaire, un déficit de compétences techniques dans certaines entreprises, ainsi que parfois une incompatibilité avec les systèmes informatiques existants.

Quelles sont les autres applications qui pourraient utiliser le blockchain ? Cette technologie est-elle donc faite pour durer, bien au delà des cryptomonnaies ? 

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle (définition de Blockchain France). Autrement dit, la blockchain est un grand cahier d'ordres centralisés, qui se gère automatiquement, sans intermédiaire. 
Aussi, nous l'avons vu plus haut tous les domaines de notre société commencent à toucher et à  tester la  technologie Blockchain comme la santé, l'éducation, la sécurité, le paiement en ligne, le recrutement,etc.  Signalée comme la plus grande révolution depuis Internet la blockchain est la première technologie d’infrastructure de données totalement ouverte et non contrôlée par une seule entité. Le champ d'innovation reste donc très vaste.  "S’il est aujourd’hui inenvisageable d’échanger en ligne de l’argent, des informations ou des services sans passer un organisme centralisé, des experts nous prédisent qu’en 2020, il suffira d’un clic sur des applications blockchain pour s’en passer" (Source).
Sans aller jusqu'à penser que la Blockchain serait une technologie de passage comme nous avons pu le connaître au début d'Internet avec Netscape et autres de ce type, il faut reconnaître à la Blockchain des atouts qui ne font que débuter quant à leur mise en place dans notre monde. Il y a aussi de quoi innover avec cette technologie même si d'autres sont déjà sur le pont pour parfaire ses faiblesses et il faut reconnaître que notre société en a besoin, je le pense vraiment.
Gérer des micro-contrats à la demande, des registres recensant les propriétés physiques (cadastres) ou  intellectuels, voire encore le vote électronique. Authentifier des produits de luxe, lutter contre la contrefaçon, tracer l'origine des biens et des individus, orchestrer des interactions entre micro-producteurs d'énergie, gérer et partager des contrats d'assurance en toute sécurité, sont autant de développements à venir ou en cours qui se coupleront à des objets connectés qui pourraient demain nous bloquer parfois l'accès à certaines objets ou données de notre vie personnelle environnante. 

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