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Comment vaincre la voix intérieure qui sabote vos bonnes résolutions pour 2015
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Bonnes feuilles

Vous avez tous en vous un Grand Moi qui ne demande qu'à s'exprimer, alors que votre saboteur intérieur veut vous limiter et vous culpabiliser. Extrait de "Libérez votre Grand Moi !", de Pauline Charneau, publié aux Editions Du Moment (2/2).

Pauline  Charneau

Pauline Charneau

Pauline Charneau est Coach Professionnelle Certifiée (ACC, CPCC) et partage ses découvertes sur son blog Passion Coaching (paulinecharneau.com). Elle collabore aussi à plusieurs projets de l'Université Paris-Dauphine. Elle a auparavant occupé pendant une vingtaine d'années différents postes de management au sein de groupes bancaires inter nationaux. Elle est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, de l'Université Paris-Dauphine et de l'ESSEC.

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Entrée en scène du saboteur

En coaching, nous appelons cette voix le « saboteur ». J’aime que cette voix soit personnifiée, car si vous l’écoutez bien, elle a, en effet, une personnalité complète, distincte de la vôtre, qui, une fois que vous en avez appréhendé les caractéristiques, peut être mise à distance et observée sereinement. Je demande donc souvent à mes clients d’en faire le portrait – vous pourrez en retrouver certains sur mon blog[1]. Mais avant de lui donner forme, il est utile de comprendre comment il est né en nous. Et j’insiste une fois encore sur le fait qu’il est distinct de nous, comme une sorte de parasite qui se nourrit de nos talents depuis toujours. Certains coaches aiment d’ailleurs à parler des saboteurs, au pluriel. Quant à moi, je le vois unique, mais doté d’un grand pouvoir d’adaptation, qui le rend pareil au caméléon. Il est cohérent, constant, il grandit avec nous, se renforce par nos échecs et nos victoires, s’adapte à chaque situation nouvelle en se nourrissant de la connaissance qu’il a de nous. Il ne peut donc être qu’un.

Attention ! Vous qui allez penser, à la lecture de ce chapitre, que vous n’avez pas de saboteur, sachez déjà que sa grande ruse lui permet souvent de ne pas être démasqué. Et comme il a été nourri au même lait que vous, c’est un merveilleux rhétoricien qui a votre intelligence et votre brillance.

La meilleure façon de comprendre de quoi est fait votre saboteur est de l’observer depuis sa naissance, c’est-à-dire la vôtre. Avant de commencer cette exploration dans le temps, je vous propose un petit exercice :

Rappelez-vous la dernière fois que vous avez renoncé à une entreprise, aussi modeste soit-elle : changer de coupe de cheveux, créer une société, repeindre votre salon, organiser un voyage pour les prochaines vacances, demander une augmentation à votre patron ou vous mettre à un nouveau sport.

Notez sur un papier ce à quoi vous avez renoncé, et les raisons qui vous y ont poussé, avec le plus de détails possible, et en toute honnêteté. Vous êtes en conversation avec vous-même, personne ne vous jugera. Gardez ces notes, nous y reviendrons.

Avant de vous parler plus de votre saboteur, je voudrais partager avec vous quelques réflexions liminaires.

Pour notre éducation, nos parents ont été mus par des motivations conscientes et inconscientes qu’il ne m’appartient ni d’analyser ni de juger et que je considère comme données. Chacun est libre de creuser l’histoire familiale, au travers par exemple d’un travail psychanalytique mais, en tant que coach et que personne, je considère que cette démarche, aussi intéressante soit-elle intellectuellement, n’est que d’un faible secours pour avancer sur le chemin de l’épanouissement. Ma posture de coach, qui correspond à ma philosophie, est de considérer qu’il n’y a rien à réparer dans nos vies. Il y a à les prendre là où elles sont, avec leurs bagages plus ou moins lourds, plus ou moins utiles, que l’on peut choisir d’alléger, et à les mener sur le bon chemin. Je vais donc évoquer l’enfance en ce qu’elle explique l’enfance de notre saboteur. Je vais parler de nos parents, de nos enseignants et montrer comment ils ont participé à la bonne santé de ce saboteur. Mais cela sans jugement, et sans même l’idée qu’ils auraient pu faire autrement. Ce que je vais évoquer fait tout simplement partie de notre culture, et l’accepter est un premier pas vers la conscience de l’existence du saboteur.

L’universalité du saboteur est discutable. Aux coaches, on apprend qu’il est en chaque être humain. Le concept est né aux États-Unis et les coaches européens avec qui j’ai pu échanger sont très familiers du concept. En revanche, je ne pourrais affirmer que cette notion soit communément admise, même sous une autre appellation, chez certains peuples asiatiques. J’ai lu sous la plume de Jon Kabat-Zinn la narration d’une scène au cours de laquelle il avait fait allusion à notre manque d’estime de soi-même – self-esteem en anglais – dans une conversation avec le Dalaï-lama. Alors que celui-ci parle un anglais parfait, il s’est fait traduire la phrase plusieurs fois en tibétain, comme s’il n’en comprenait pas le sens. Quand il l’eut finalement saisi, il sembla très attristé d’apprendre que tant de gens en Amérique se tenaient en si peu d’estime 1. Il semblerait que pour les Tibétains l’amour de soi soit une évidence. Dans ces conditions, sans doute très peu de place est faite au saboteur, et voilà de quoi nous réjouir : des peuples entiers vivent sans lui, même dans la plus grande adversité !

Ce que notre société « développée » ne nous a pas permis d’atteindre spontanément, nous pouvons sans doute l’obtenir par l’observation, la réflexion et la volonté, puisque cela existe ailleurs.



[1] http://paulinecharneau.com/2013/07/16/saboteur-n1/

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