Comment la Nasa se bat pour sauvegarder le peu de vaisseaux qu'il lui reste<!-- --> | Atlantico.fr
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La réduction vient d'une baisse du budget de la NASA après Apollo, mais aussi du fait de mener des projets plus complexes, donc plus chers. L'agence américaine garde un avenir prometteur à condition que la volonté politique soit toujours là.
La réduction vient d'une baisse du budget de la NASA après Apollo, mais aussi du fait de mener des projets plus complexes, donc plus chers. L'agence américaine garde un avenir prometteur à condition que la volonté politique soit toujours là.
©CHANDRA X-RAY OBSERVATORY CENTER / NASA

Vers l'infini et au delà

Si la NASA a connu des années de gloire dans les années 70-90, elle est désormais en difficulté. Les missions qu'elle continue de mener sont de moins en moins nombreuses et sont réduites en terme de temps.

Olivier Sanguy

Olivier Sanguy

Olivier Sanguy est spécialiste de l’astronautique et rédacteur en chef du site d’actualités spatiales de la Cité de l’espace à Toulouse.

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Atlantico : Les vaisseaux lancés par la NASA dans l’espace sont de moins en moins nombreux et leurs missions se réduisent d’année en année. Où en est le géant spatial dans sa conquête du ciel ? Les heures de gloire de l’agence sont elles passées ou l’avenir est encore prometteur ?

Olivier Sanguy : Ce que vous appelez les heures de gloire correspondent à la période de la course à l'espace où la guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS fut un puissant moteur puisque ces deux blocs utilisaient le spatial pour démontrer leur dominance en plus de faire de la science. Sur l'élan d'Apollo, de nombreuses missions d'exploration furent menées. La réduction vient d'une baisse du budget de la NASA après Apollo, mais aussi du fait de mener des projets plus complexes, donc plus chers. L'agence américaine garde un avenir prometteur à condition que la volonté politique soit toujours là : en tant qu'agence fédérale, son budget est voté par le Congrès américain. Pour l'instant, la NASA reste le plus gros budget spatial civil.

Est-ce que le budget de la NASA est utilisé de la même manière qu’il y a 30 ans ? Est-ce que ça peut expliquer la baisse du nombre de missions spatiales ?

Non, l'ère Apollo où l'essentiel était pour le programme lunaire habité est révolu. La NASA s'occupe aussi d'observation de la Terre avec la surveillance du changement climatique comme une des priorités. Avec un budget baissé, mais stabilisé depuis quelques années, il a fallu arbitrer pour financer tous les programmes. Ceci dit comme évoqué, si on fait moins de missions qu'au début, ce n'est pas qu'une question budgétaire : les missions sont moins nombreuses mais plus complexes et aussi, étant donné qu'il y en a moins qui échouent, cela induit moins de sondes ou satellites à renvoyer. Mais il est vrai que le nombre de missions d'exploration des planètes, Mars mis à part, est en baisse.

La diminution du nombre de vaisseaux spatiaux envoyés par la NASA dans l’espace a-t-elle un impact sur la recherche scientifique ? 

Forcément puisqu'il y a moins de données pour les scientifiques avec moins de sondes. Attention toutefois, les engins modernes récoltent considérablement plus de données qu'avant. Par exemple, avec la mission Rosetta de l'ESA pour la comète 67P, les scientifiques estiment qu'ils ont 10 ans de travail devant eux ! C'est encore un choix politique. Financer moins de missions, c'est prendre le risque de moins irriguer en recherche de pointe le circuit universitaire et scientifique et donc de diminuer un moteur d'excellence pourtant reconnu.

Dans ces circonstances de diminution des missions spatiales de la NASA, est-elle en danger de perte de sa première place mondiale ? Quels sont ses concurrents ?

La NASA garde une place de leader pour le moment. L'ESA sait faire beaucoup avec un budget 5 fois moindre. La Russie garde son importance, mais resté limitée par un budget restreint. En revanche, la Chine affiche des ambitions qui vont des lancements de satellites aux vols habités avec station spatiale en passant par des robots lunaires et bientôt martiens. S'agissant d'agences spatiales, le terme concurrence est peut-être un peu trop à connotation commerciale. Une émulation certes, mais avec une indéniable composante géopolitique. Et ce même s'il y a coopération, car le pays qui possède une avance spatiale est en position de force lorsqu'il s'agit de définir les termes de cette coopération.

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