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Budget 2022 : la cagnotte, le retour ?
©ERIC PIERMONT / AFP

Petits vices (électoraux) entre amis

L'OCDE vient d'annoncer des chiffres encourageants pour la croissance de l'année 2021 : à savoir + 5,9% pour la France. Quelles seront les conséquences de ce rebond sur le projet de budget 2022 ? Celui qui aura pour mission de faciliter l'élection du candidat sortant…

Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Dans un univers sanitaire encore très incertain, l'OCDE a pris son risque et table sur un vif rebond de la croissance française. On revient ainsi à la métaphore du rebond en " V " alors que nombre de secteurs sont encore dans des difficultés pour le moins triennales comme c'est le cas notamment pour l'aéronautique, l'automobile, le tourisme.

Pour ma part, je reste attaché à l'idée d'une reprise figurée par la lettre " K " où des secteurs décollent tandis que d'autres s'affaissent dans la durée.

Retenons donc, ici, l'hypothèse – optimiste - de 6% de croissance en 2021. Cela aura une traduction mécanique favorable sur les finances publiques avec près de 55 Mds de rentrées fiscales additionnelles à comparer avec les 75 Mds de manque à gagner sur l'exercice budgétaire 2020.

Depuis son élection, le Chef de l'État n'a guère brillé par une éventuelle trajectoire vertueuse des finances publiques. Il n'a cessé de copier son mentor, à savoir son prédécesseur François Hollande, et a sérieusement alourdi la dette avant même les 20 points de PIB que la Covid-19 a ajouté au tableau décidément révélateur d'un laxisme fautif.

La dette publique française vient de l'empilement de nos déficits budgétaires depuis 1974. Ce sont ceux-ci qui forment la variable de rang 1, la dette n'étant qu'un lourd corollaire de rang 2.

S'agissant du PLF pour 2022, il devrait donc bénéficier des effets du plan de relance ( dont le calendrier est clairement plus politique que purement économique… ) et des rentrées fiscales additionnelles.

L'évidence s'impose : les obsessions électorales du président Macron ne permettront pas de tenir un cap rigoureux. 

A l'inverse, certains élus de sa majorité qui ne désespèrent pas de se représenter à la députation vont nous chanter la ritournelle de la " cagnotte " qu'un certain Jacques Chirac, inspiré par son collaborateur d'alors Jean-François Cirelli ( actuel président de Blackrock France & Benelux ) avait su glisser, tel un savon, sur la planche budgétaire de Lionel Jospin et de Florence Parly.

Oui, les excédents budgétaires vont être dédiés ( ou dilapidés ? ) face à la pression sociétale qui induira des multiples demandes pécuniaires.

Et comme l'a écrit, il y a plusieurs décennies, Mancur Olson dans " Logique de l'action collective ", le président Macron pensera à son sort davantage qu'à l'intérêt général contrairement au budget crédible qu'avait porté ( PLF 2012 ) la ministre Valérie Pécresse sur instructions du Président Nicolas Sarkozy.

Ce serrage de vis ayant eu pour effet de détourner nombre de professions libérales qui eurent alors l'idée insolite, voire franchement saugrenue, d'écouter les caisses de promesses de l'élu de Tulle. Donc, Emmanuel Macron sait comment s'y prendre pour berner mais cela risque de ne pas suffire…

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