Bitcoin : le New York Times s’attaque au mystère de la création de la monnaie virtuelle et lui déniche un nouveau père potentiel<!-- --> | Atlantico.fr
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Qui est le mystérieux Satoshi Nakamoto ?
Qui est le mystérieux Satoshi Nakamoto ?
©Reuters

Argent virtuel

Créé en 2007 par un mystérieux personnage répondant au nom de Satoshi Nakamoto, le bitcoin suscite aujourd'hui la curiosité du grand public. De nombreuses hypothèses ont été formulées concernant l'identité de son inventeur.

L'origine du bitcoin demeure un des grands mystères de l'ère du digital. En quelques années, la monnaie virtuelle est passée de l'ombre à la lumière. "Autrefois sujet ésotérique discuté uniquement par des mathématiciens, des cryptographes, des prédicateurs d'une fin du monde prochaine et le théoricien de la conspiration occasionnelle, le bitcoin fait aujourd'hui la Une dans le monde entier et est un sujet de premier plan, sujet de débats même au sein du monde de la finance", explique Joram Borenstein pour les Echos.

Tout commence en 1999. "Un certain Wei Dai imagine pour la première fois un concept de crypto-monnaie, le b-money. En 2005, Nick Szabo pousse le concept un peu plus loin avec le bitgold. Mais c'est en 2007 que l'aventure Bitcoin débute réellement. Un mystérieux Japonais se faisant appeler Satoshi Nakatomo décide alors d'améliorer ces deux concepts", rapporte Gentside.

L'homme est discret. Très discret, même. "Il contacte les utilisateurs de la monnaie par e-mail, mais jamais par téléphone ou en personne", explique Nathaniel Popper, journaliste au New York Times et auteur d'un livre sur l'histoire du Bitcoin. En 2011, poursuit-il, alors que la technologie commence à prendre son essor, Satoshi disparaît.

Au final, personne ne connait la véritable identité de Satoshi Nakotomo, ni s'il s'agissait bien d'une seule et même personne.

NDe nombreuses controverses sur l'identité du créateur du bictoin, qui répond au pseudonyme de Satoshi Nakamoto, continuent d'agiter la toile. Pour Benoist Rousseau, directeur d'une société de conseils en informatique et chercheur, il est vain d'essayer de cerner un individu seul. "Beaucoup de gens cherchent à mettre un visage sur l’inventeur du bitcoin. C’est peine perdu à mon avis. Il s’agit plutôt d’un groupe de créateurs que d’une personne physique précise, à l’image des Anonymous. Mais ceux qui sont à l’origine des premiers bitcoins, s’ils ne les ont pas revendus, peuvent avoir un trésor de guerre de plusieurs centaines de millions de dollars, ce qui doit aussi les inciter à une grande discrétion", estime-t-il.

Plusieurs hypothèses ont été formulées par des observateurs. Nathaniel Popper, lui, est persuadé qu'il s'agit de Nick Szabo, qui a joué un rôle important dans le développement des bictoins. L'homme a toujours démenti, mais son passé rend cette hypothèse crédible : "On peut faire remonter l’origine conceptuelle des bitcoins au milieu des années 1990, les principes fondamentaux du Bitcoin ont été développés dans une communauté en ligne connu sous le nom de Cypherpunks, un groupe de militants anarchistes favorable à la liberté numérique. Et Nick Szabo en était un des membres éminents", raconte Benoist Rousseau.

Nathaniel Popper le sait, "il pourrait être impossible de prouver l'identité de Satoshi". Et de toute façon, "ça n'a plus d'importance pour le futur de Bitcoin", puisque depuis que le mystérieux créateur s'est envolé en 2011, la plus grande part du code du programme a été réécrite par un groupe de programmeurs dont l'identité est connue.

Mais savoir de qui il s'agirait permettrait de mieux comprendre la génèse du projet. "Le logiciel n'est pas apparu spontanément, comme on le pense parfois, mais s'est construit sur les idées de plusieurs personnes pendant des décennies", écrit M. Popper. Parmi ces personnes, Nick Szabo est l'une des rares, avec Wei Dai, Hal Finney, Adam Back, et David Chaum, à avoir réellement travaillé sur le sujet avant Bitcoin. "Nick Szabo est un universitaire exceptionnellement brillant à l'intersection de l'informatique, le droit et l'économie. Il a inventé Bitgold, il a inventé les contrats intelligents. Le terme « génie » est approprié", écrivait en décembre 2013 le chercheur Skye Grey.

"Il y a plein de parrallèles" entre le travail de Satoshi et celui de Szabo, a admis ce dernier lors d'une courte -et unique- entrevue avec le journaliste du New York Times. "Ca me parait étrange, et ça parait étrange à beaucoup d'autre personnes", ajoute-t-il.

L'homme, indique M. Popper, est encore très proche du milieu. Début 2014, il a rejoint Vaurum, une start-up de Palo Alto spécialisée... dans le Bitcoin. Son but est de construire un meilleur système d'échange. Après son arrivée, Szabo a réorienté la société pour qu'elle tire mieux partie des capacités du bitcoin à gérer des transactions financières capables de s'exécuter d'elles-mêmes. Le rôle de Nick Szabo a été tenu secret un temps. Lorsqu'il a été éventé, fin 2014, celui-ci a préféré quitter l'entreprise.

"Pendant qu'il était dans l'entreprise, le niveau de ses connaissances sur les arcanes du systèmes a conduit plusieurs de ses collègues à conclure qu'il était très certainement impliqué dans la création de Bitcoin, même s'il ne l'avait pas entièrement bati lui-même", écrit le New York TImes.

Aujourd'hui, au caractère opaque de la création du bitcoin s'ajoute une réputation sulfureuse. Pour le magazine Gentside, sa volatilité – le Bitcoin est passé de 4,15 euros en février 2011 à 697 euros en janvier 2014 – l'anonymat qu'il permet – la monnaie peut servir pour du blanchiment d'argent – et les conditions de stockage – c'est au particulier de sécuriser son argent – concentrent l'essentiel des polémiques. De plus, "il n’y a pas de statut juridique précis pour le bitcoin au niveau international. C’est au cas par cas. Il est interdit dans certains pays comme la Thaïlande ou la Russie. Certaines sociétés l’acceptent comme moyen de paiement mais pour des transactions à faibles montants. Le fisc américain tente de fiscaliser le bitcoin. Son statut est pour le moment assez flou, il a besoin de reconnaissance officielle pour perdurer, paradoxe pour le bitcoin qui se veut indépendant", précise Benoist Rousseau.

Lu sur le New York Times

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