Aurélien Véron : “Première priorité quand on est un électeur libéral, lutter contre le Nouveau Front populaire”<!-- --> | Atlantico.fr
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Des affiches électorales pendant les élections européennes, dans l'est de la France, le 4 juin 2024.
Des affiches électorales pendant les élections européennes, dans l'est de la France, le 4 juin 2024.
©SÉBASTIEN BOZON / AFP

Élections législatives

Pour Aurélien Véron, élu au Conseil de Paris, la tentation du RN devrait, elle aussi, être écartée.

Aurélien Véron

Aurélien Véron

Aurélien Véron est président du Parti Libéral Démocrate et auteur du livre Le grand contournement. Il plaide pour passer de l'Etat providence, qu'il juge ruineux et infantilisant, à une société de confiance bâtie sur l'autonomie des citoyens et la liberté. Un projet qui pourrait se concrétiser par un Etat moins dispendieux et recentré sur ses missions régaliennes ; une "flat tax", et l'ouverture des assurances sociales à la concurrence ; le recours systématique aux référendums ; une autonomie totale des écoles ; l'instauration d'un marché encadré du cannabis.

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Atlantico : Pour qui voter aux élections législatives, quand on est un électeur libéral, au regard de ce que sont les programmes économiques proposés ? Au-delà des seuls programmes économiques, qui sont les candidats les plus susceptibles de convaincre un électeur libéral, notamment en matière de libertés publiques et individuelles ?

Aurélien Véron : Si vous avez la chance d’avoir l’un des 70 candidats étiquetés Nouvelle Energie dans votre circonscription, le choix est simple. Votez pour lui qui porte clairement les couleurs de la liberté. L’avenir de la droite se trouve là. Autrement, à chacun de se faire son opinion en fonction de la ligne des candidats en présence.

Première priorité, lutter contre le Nouveau Front Populaire. Son programme de contrôle des médias et d’extorsion des créateurs de richesse mènerait mécaniquement la France au niveau du Venezuela de Chavez. Ensuite, la tentation du RN doit être écartée. Si cette formation aborde depuis longtemps des thèmes chers au coeur d’un large électorat, ses réponses sont démagogiques et dangereuses. Son programme économique d’inspiration socialiste nous promet de poursuivre le déclassement en cours, voire de l’accélérer.

Parmi les autres candidats en lice, écartez le plus dépensier avec l’argent public, le plus attaché au renforcement des normes et des règlementations. Apportez votre bulletin au candidat le plus favorable au travail, au mérite, à l’esprit d’entreprise, à l’innovation par l’investissement et la concurrence, à la réforme de l’Etat qui doit se recentrer sur ses missions régaliennes, en particulier la sécurité. 

Emmanuel Macron a très souvent été présenté comme le candidat porteur d’une vision libérale en France. Dans quelle mesure peut-on dire qu’il l’a été… et dans quelle mesure peut-on aussi dire que c’est une erreur d’analyse ?

Emmanuel Macron a enthousiasmé les créateurs de start-ups qui l’ont trouvé sensible à leurs enjeux. Ils ont d’ailleurs largement contribué à son arrivée à l’Elysée et ont été récompensés par le concept de la “Start-up Nation” dont on attend toujours le contenu. Sa réforme modeste mais appréciable du Code du Travail a séduit de nombreux employeurs. Le développement de l’alternance va dans le bon sens même si l’enseignement professionnel et technique reste le parent pauvre du pays malgré les besoins considérables de main-d’oeuvre qualifiée. Sa politique du “quoi qu’il en coûte” a également joué en sa faveur pendant la crise Covid. Tout ceci ne fait pas de Jupiter un libéral. Sa politique énergétique démarrant avec la fermeture de Fessenheim et l’annonce de la fermeture  de la moitié du parc nucléaire a mis en danger nos entreprises. Sa navigation au gré des sondages et des rencontres a commencé à plomber les espoirs des entrepreneurs. 

Il n’a pas réformé l’Etat, plus bureaucratique que jamais. Il n’a pas introduit une forte dose de capitalisation dans la composition de la retraite. Il n’a pas sabré dans les normes et les réglementations ni mis fin aux derniers grands monopoles publics. Il n’a pas libéré le foncier de ses contraintes qui alimentent la pénurie de logements. La dépense publique n’a jamais été si importante, ni la dette aussi menaçante. Jamais le pays n’a été aussi centralisé. Bref, difficile de déceler des traces de libéralisme chez ce dirigeant omniprésent et qui décide tout dans son palais.

Qu’est-ce qui se rapproche le plus, dans notre environnement français (où le libre-échange ne parvient pas à convaincre, notamment) à un programme libéral pour les prochaines élections législatives ?

Abreuvés par 50 ans de cadeaux à crédit, un grand nombre d’électeurs ne comprennent pas les réalités budgétaires et ne  s’y intéressent pas. La recherche de boucs émissaires pour expliquer notre déclassement aboutit même à une opposition au libre-échange alors que nos secteurs de pointe, à haute valeur ajoutée, se développent grâce à la conquête de marchés à l’export. Il ne s’agit pas de laisser les frontières ouvertes à tous les vents, notamment aux produits chinois ultra-subventionnés. Mais nous devons tirer avantage de marchés matures comme l’Europe et l’Amérique du Nord par des accords dont nous sortirons gagnants. 

David Lisnard est seul à reprendre ces thèmes avec Nouvelle Energie. Le maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France doit maintenant vulgariser ces principes de manière très concrète afin que les Français saisissent l’intérêt de ses propositions pour leur avenir et celui de leurs enfants.

N’excluons pas un scénario rendu probable compte tenu de l’instabilité à venir. La remontée brutale des taux obligerait l’Etat et les collectivités territoriales à mettre fin à leur vie à crédit. Les Français découvriront que leur ivresse dépensière vieille d’un demi siècle a mis leur destin dans les mains des retraités américains qui peuvent demain siffler la fin de la gabegie et nous obliger au retour brutal sur Terre.

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