A voir également au cinéma : La Sirène de Sepideh Farsi ; Vers un avenir radieux de Nanni Moretti ; Elle s’appelle Barbara de Sergio Tréfaut<!-- --> | Atlantico.fr
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La Sirène de Sepideh Farsi .
La Sirène de Sepideh Farsi .
©Culture Tops

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Et aussi : Ruby, l’ado Kraken de Kirk DeMicco ; Passages de Ira Sachs ; Vera de Tizza Covi & Rainer Frimmel.

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Antoine Le Fur pour Culture-Tops

Antoine Le Fur pour Culture-Tops

Antoine Le Fur est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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La Sirène de Sepideh Farsi - Animation 

1980, dans le Sud de l’Iran. Les habitants de la ville d’Abadan résistent comme ils peuvent au siège des Irakiens. Omid est un jeune garçon de quatorze ans qui a décidé de rester sur place. Mais l’étau se resserre et l’adolescent prend alors la décision de sauver ceux qu’il aime en fuyant la ville à bord d’un bateau abandonné…

Sepideh Farsi est une cinéaste à l’univers fascinant. Après avoir réalisé plusieurs drames (Le Regard, Red Rose, Demain je traverse) ainsi qu’un documentaire (Téhéran sans autorisation), elle signe avec La Sirène, un magnifique film d’animation autour de la guerre entre l’Iran et l’Irak, qui a commencé en 1979 et qui a duré près de dix ans. Visuellement impressionnant, ce nouveau long-métrage de Sepideh Farsi a des résonnances particulières avec ce qu’il se passe actuellement en Iran. Un film fort.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

Vers un avenir radieux de Nanni Moretti - Avec Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Mathieu Amalric…

Alors qu’il commence à tourner son nouveau film censé se dérouler à Rome en 1956, au moment où l’armée soviétique envahit Budapest, provoquant la stupéfaction du PCI (le Parti Communiste Italien), Giovanni, cinéaste italien renommé (Nanni Moretti, tel qu’en lui même, posé, têtu et pince-sans-rire ), est dans la panade : sa femme (Margherita Buy, géniale comme d’habitude) veut le quitter; son producteur français, à la fois  véreux et ruiné (Mathieu Amalric, grandiose), disparait soudainement; et sa fille, à peine trentenaire, le délaisse pour aller câliner son nouvel amoureux, un sexagénaire polonais. Pour couronner le tout, réalisant qu’il est dépassé dans une époque qu’il ne comprend plus, Giovanni envisage sérieusement de revoir sa manière de penser et de « faire », seul moyen, selon lui, d’arriver à mener tout son petit monde vers « un avenir radieux », en dépit de tous les vents qui s’obstinent à être contraires…

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"Indiana Jones et le cadran de la destinée" : Harrison Ford ressort pour la cinquième fois de son armoire, le chapeau et le fouet de l’archéologue. Ce nouveau volet, signé James Mangold, est dans l’ensemble très réussi

Pour son seizième film (visuellement splendide), Nanni Moretti a concocté une fable bien dans sa manière : politique, mélancolique, « drôlissime » et en plus, ici, délicieusement foutraque; une fable dont le héros (qu’il interprète) lui ressemble beaucoup, notamment dans ses façons de se foutre pas mal des modes (comme celle de faire produire ses films par Netflix,  au risque d’y perdre son âme et sa liberté), de ne rien céder de ses convictions (politiques et artistiques), et d’intervenir à tout bout de champ sur tous les sujets qui le chiffonnent, quitte à passer, tant pis, pour le roi des casse-pieds !  

Bien qu’il s’apprête, dans deux mois, à changer de dizaine (il aura 70 ans en août),  Nanni Moretti ne change pas : il est toujours aussi ancré à gauche et a toujours la même ironie et aime toujours aussi follement le cinéma.  Ah si, tout de même, ce détail, de taille :  il a troqué, ici, sa Vespa  pour une trottinette. Pour lui, sans doute, une sacrée (r)évolution !  A moins que ce ne soit encore un de ces clins d’œil dont ce blagueur invétéré a le secret…. 

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

Elle s’appelle Barbara de Sergio Tréfaut - Avec Joana Bernardo, Hugo Bentes, Lola Duenas …

Barbara (Joana Bernardo) a suivi en Irak son époux, devenu combattant de Daech. Trois ans après son arrivée dans le pays, sa vie a radicalement changé. Mère de deux enfants et enceinte d’un troisième, elle est désormais détenue dans un camp de prisonniers djihadistes. Après l’exécution de son mari, la jeune femme s’apprête à être jugée par les tribunaux du pays…

Signé du Brésilien Sérgio Tréfaut (Paraiso), Elle s’appelle Barbara est un film d’une grande sobriété sur les femmes de djihadistes. Rejetant le romanesque pour un minimalisme particulièrement adapté, le long-métrage suit pas à pas une jeune fille, à peine sortie de l’adolescence, dans l’attente de son procès. Même si le film manque parfois de rythme, il mérite le détour pour la performance incroyable de la jeune Joana Bernardo, dont c’est ici le premier rôle au cinéma. Et, on l’espère, pas le dernier.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

Ruby, l’ado Kraken de Kirk DeMicco - Animation 

Âgée de 16 ans, Ruby Gillman est aussi maladroite qu’adorable. Au lycée Oceanside, où elle donne des cours de soutien en maths à un jeune skater dont elle est secrètement amoureuse, elle tente de trouver sa place.  Mais elle n’y arrive pas car sa mère la surprotège. Par exemple :  Ruby rêve d’aller se baigner dans l’océan avec ses camarades de classe, mais on le lui interdit. Un jour, elle désobéit. En entrant dans l’eau, elle découvre qu’elle nage et respire comme un poisson et qu’en fait, elle est la descendante directe de la lignée des reines guerrières Kraken, ce qui la destine à monter sur le trône dont elle ne savait pas qu’il était, jusque là, occupé par sa grand-mère. A cette occasion, Ruby apprend que les Kraken ont pour mission de protéger les océans du monde entier de la cupidité de leurs ennemies jurées, les sirènes. Quand elle revient sur terre et retourne au lycée, l’adolescente, qui a repris allure humaine, découvre que Chelsea, la nouvelle élève, la plus jolie et la plus populaire de toutes, se trouve être une… sirène.

Les studios Dreamworks n’ont pas perdu de temps. Six mois à peine après la sortie du Chat Potté 2, qui avait fait un carton au box-office, ils reviennent sur le grand écran avec ce film d’aventure à rebondissements (signé Faryn Pearl et Kirk DeMicco, le réalisateur des Croods et de Vivo) qui met en scène une adorable adolescente appartenant à une famille aquatique à laquelle, jusqu’à présent, les contes avaient toujours fait des monstres  méchants. Un changement d’emploi inattendu et bienvenu pour ces créatures marines dotées de spectaculaires tentacules, ici pas trop effrayantes. Les pré-ados et ados devraient se régaler à ce film  au scénario bien ficelé, réalisé dans un graphisme aussi coloré que élégant. Les adultes ne devraient pas s’ y ennuyer non plus, d’autant qu’il combine plusieurs genres avec humour.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

Passages de Ira Sachs - Avec Franz Rogowski, Adèle Exarchopoulos…

Tomas (Franz Rogowski) et Martin (Ben Whishaw) sont mariés et filent le parfait amour. Mais leur équilibre conjugal vacille le jour où Tomas se rapproche d’une femme, Agathe (Adèle Exarchopoulos). Entre cette dernière et son époux, il va devoir faire un choix…

Cinéaste discret, Ira Sachs s’est construit en seulement quelques films (Married Life, Brooklyn Village…), une solide réputation dans le cinéma américain contemporain. Après le Portugal dans Frankie, son dernier film, le réalisateur pose cette fois sa caméra à Paris pour filmer un trio amoureux à la sauce « bobos du onzième arrondissement ». Malgré son sujet de départ assez séduisant, Passages manque cruellement de chair et peine à évoluer, en raison d’un scénario assez paresseux. Un rendez-vous parisien manqué pour Ira Sachs malgré la cinégénie évidente du trio Franz Rogowski / Adèle Exarchopoulos / Ben Whishaw.

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

Vera de Tizza Covi & Rainer Frimmel - Avec Vera Gemma, Daniel de Palma, Sebastian Dascalu…

Véra Gemma, actrice blonde platine au chapeau de cow-boy vissé sur la tête, mène difficilement sa carrière, dans l’ombre de son père, Giuliano Gemma, une icône du 7ème art italien des années 60, désormais disparue. Dans le petit monde du cinéma et du showbiz, cette femme extravagante au cœur tendre et naïf  et à l’ allure de « trans », vit au jour le jour, enchainant avec lassitude et mélancolie les relations superficielles et les promesses non tenues. Un jour, à la suite d’un accident de la route dans un quartier populaire de Rome, elle rencontre un jeune garçon de 8 ans et son père. Elle croit alors enfin pouvoir tisser des liens solides avec eux…

Il est difficile de ne pas succomber au charme étrange et captivant de ce film -  présenté à la dernière Mostra de Venise -  dont on ne sait trop s’il appartient au documentaire ou à la fiction,  Véra Gemma interprétant  elle-même son propre personnage de fille paumée de Giuliano Gemma (une star italienne du western spaghetti, ayant réellement existé), mais dans une histoire « fictionnalisée », où toutes les scènes ont été écrites et jouées pour la caméra. C’est d’autant plus troublant  qu’il en est de même pour les autres protagonistes du film, dont l’intrépide Asia Argento (amie de Véra dans la vie et également une « fille de… », à cette différence près, qu’elle a trouvé sa place en tant qu’actrice dans le cinéma international). On ne spoliera pas la fin de cette comédie dramatique, douce et mélancolique. On dira qu’on en sort ému, en se demandant si son scénario s’inspire d’histoires réellement arrivées à Vera. Troublant et attachant.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

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