Nobel de chimie : la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna récompensées<!-- --> | Atlantico.fr
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Prix Nobel de chimie Emmanuelle Charpentier Jennifer Doudna ciseaux moléculaires
Prix Nobel de chimie Emmanuelle Charpentier Jennifer Doudna ciseaux moléculaires
©MIGUEL RIOPA / AFP

"Ciseaux moléculaires"

Les deux généticiennes Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont mis au point des "ciseaux moléculaires" qui sont capables de modifier les gènes humains. Cette percée biomédicale est révolutionnaire.

Le prix Nobel de chimie 2020 a été attribué ce mercredi 7 octobre à la Française Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna. Ces deux généticiennes ont mis au point des "ciseaux moléculaires" capables de modifier les gènes humains.

Cette récompense leur a été décernée pour "le développement d’une méthode d’édition des gènes", avec "un outil pour réécrire le code de la vie", selon les précisions du jury. 

Respectivement directrice du centre de recherche Max Planck pour la Science des pathogènes à Berlin et professeur à l'Université Berkeley en Californie, les deux lauréates deviennent les sixième et septième femmes à remporter un Nobel de chimie depuis 1901.

En juin 2012, les deux généticiennes et des collègues ont détaillé dans la revue Science un nouvel outil capable de simplifier la modification du génome. Ce mécanisme, Crispr/Cas9, est surnommé "ciseaux moléculaires".

La thérapie génique permet d'insérer un gène "normal" dans les cellules qui ont un gène défaillant. 

Cette méthode Crispr va en réalité plus loin. Cet outil a la capacité de modifier un gène existant. Il est facile d’emploi, peu coûteux, et permet aux scientifiques d’aller couper l’ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares. 

Crispr-Cas9 permet d'inhiber, de modifier ou de remplacer un ou plusieurs gènes directement dans une cellule ou un organisme, avec une précision et une rapidité inégalées jusque-là. La technologie fonctionne sur des bactéries, des plantes, des animaux et des êtres humains.

Dès la paruttion de l'article scientifique de Charpentier et Doudna en 2012, des chercheurs du monde entier se sont emparés de la technologie. Les applications sont nombreuses. De premiers essais cliniques sur l'homme ont démarré récemment pour traiter des maladies du sang ou des cancers.

La découverte était citée depuis plusieurs années comme nobélisable. Elle fait malheureusement l’objet de disputes de brevets avec le chercheur américain d’origine chinoise Feng Zhang.  

En agronomie, Crispr-Cas9 a été utilisé pour créer des variétés de riz ou de blé spéciales qui sont capables de résister à des champignons, des bactéries ou à des pesticides. Des chercheurs ont également démontré qu'ils pouvaient rendre des moustiques résistants au paludisme.

La technique est encore loin d'être infaillible et fait craindre son détournement par des "apprentis-sorciers". Un scientifique chinois a fait scandale récemment en l'utilisant sur des embryons humains au cours d'une fécondation in vitro qui a donné naissance à des jumelles.

Sud-Ouest

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