Valeurs Actuelles voit Sarkozy en Attila de la droite; Olivier Marleix Macron en social démocrate; Jean-Luc Mélenchon disserte sur la nature dans l’Obs, l’émir du Qatar sur ses réussites dans le Point; Marianne dézingue Maastricht <!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Immigration, Darmanin dit oui aux quotas, Borne dit non

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Un « grand entretien avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani » à la Une du Point. Tandis que l’Express, l’Obs et Valeurs consacrent leur couverture à la reine Elisabeth II. Challenges s’intéresse à « La Nouvelle Angleterre ». Marianne revient 30 ans en arrière sur « Le piège de Maastricht » et demande « Peut-on s’en libérer ? »

Sarko, Attila de la droite

Valeurs s’intéresse à la position de Sarkozy au sein de la droite : « Après avoir orchestré un travail de sape contre Valérie Pécresse et soutenu Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy a ébranlé sa famille politique. Au point que le créateur des Républicains y est devenu persona non grata. »

« Durant la campagne présidentielle et jusqu’aux élections législatives, Nicolas Sarkozy a mis sa famille au supplice. Pour Valérie Pécresse, la candidate LR, ce fut un véritable chemin de croix. Pendant plusieurs mois l’ex-chef de l’Etat orchestre un travail de sape contre son ancienne ministre. Par un refus de la soutenir. Par des piques assassines dans le Figaro. (…) Il lui reproche de ne pas l’appeler pour lui demander conseil et de ne lui avoir envoyé qu’un simple SMS pour lui présenter ses meilleurs voeux. »

« Cette année on a vécu les premières universités d’été où le nom de Sarkozy n’a pas été prononcé » confie Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains. Sauf une fois pour le siffler, comme si le parrain était devenu paria. »

Mais Sarkozy continue à recevoir des visites et le fait savoir. L’hebdo évoque ainsi le déjeuner de Sarkozy avec Zemmour, le 6 septembre dernier, en rappelant que les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans. Et en soulignant que les deux hommes avaient convenu que cet rencontre ne serait pas médiatisée. Mais le soir même Europe 1 dévoile les coulisses de cette rencontre. Selon Valeurs, c’est le camp Sarkozy qui a fait fuiter ce déjeuner.

Macron, social démocrate

"A quoi servirait la commission d’enquête sur la perte d’indépendance énergétique de la France que veut installer, dès le début de la prochaine session parlementaire, le groupe LR de l’Assemblée nationale ?" demande l'Obs. 

Réponse : "Pour le patron des députés LR Olivier Marleix, qui revendique son héritage gaulliste et son appartenance à l’ex-RPR, il s’agit aussi – surtout ? – de démontrer, confie-t-il en privé, « la filiation directe entre François Hollande et Emmanuel Macron ». Pour lui, la continuité de la politique énergétique signerait, entre autres domaines, l’appartenance de Macron à la social-démocratie, loin du « dépassement » que l’actuel président cherche à incarner depuis 2017. « Macron n’est pas “et de gauche et de de droite” comme il le prétend, juge Marleix. Il est social-démocrate, un point, c’est tout".

La macronie pense à la dissolution

Selon l’Obs : « Faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, l’arme de la dissolution est dans toutes les têtes de la macronie, y compris celle du chef de l’Etat. « Il ne prononce pas le mot, mais nous répète ‘‘tenez-vous prêts’’ », rapporte un cadre de la majorité, qui n’imagine toutefois pas l’hypothèse se réaliser dans l’immédiat: « La question ne se pose pas maintenant. Mais, après les européennes de 2024, il faudra clarifier la situation si les choses se tendent en vue de la présidentielle. »

Olivier Dussopt optimiste

Dans Le Point, le ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l’Insertion s’autofélicite : « Pour la première fois, nous avons connu une baisse du chômage pendant cinq ans. Le taux de chômage est passé de 9,5 % à 7,4 % de la population active. Encore plus remarquable, nous observons aussi une hausse du taux d’activité et du taux d’emploi. Autrement dit, les Français n’ont jamais autant travaillé : la proportion de personnes au travail est au plus haut. Notre objectif politique de plein-emploi, soit 5 % de chômage, est donc toujours atteignable malgré les incertitudes économiques et le choc énergétique. Depuis le début de l’année, l’économie française continue de créer des emplois. »

Immigration : Darmanin dit oui aux quotas, Borne dit non

L’Obs pose la question des quotas d’immigrants : « Que faire pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs d’activité en France ? Certains responsables politiques ne font plus un tabou de la mise en place de quotas d’immigration économique. A commencer par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui, cet été, déclarait être « prêt à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension – hôtellerie, agriculture, restauration, BTP… » Une position loin d’être partagée par Matignon. »

Selon l’Obs, « Elisabeth Borne confie même y être résolument opposée : « Quand on a plus de deux millions de chômeurs, faire des quotas d’immigration économique, ce n’est pas la solution. Dans notre pays, dire qu’il faut faire venir des étrangers pour occuper des emplois dont les Français ne veulent pas, ce n’est pas ma conception. On doit plutôt avancer sur deux jambes : former les demandeurs d’emploi pour occuper ces emplois, tout en s’interrogeant sur les raisons de leur vacance. »

Le travail : un mot de droite

Dans les pages Postillon du Point Sébastien Le Fol s’interroge : « Le travail est-il désormais un mot de droite ? Le prononcer suffit à vous assigner dans ce camp politique. Même quand vous dirigez le Parti communiste français, à l’instar de Fabien Roussel. « La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minima sociaux », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle. 

Que n’avait-il dit, le malheureux ! « On ne combattra pas la droite et l’extrême droite en reprenant leur vocabulaire », a rétorqué Éric Coquerel, député de La France insoumise et président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Où classerait-il donc feu Michel Rocard ? À l’extrême droite de Margaret Thatcher ? 

Ancien membre du Parti socialiste, l’actuel ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, se voit aussi coller une étiquette d’homme de droite. Avec l’entretien qu’il accorde au Point, il va aggraver son cas. « Il n’y a pas d’alternative à la méritocratie et au travail, qui reste le meilleur outil de lutte contre le déterminisme social », martèle cet enfant d’ouvrier, premier bachelier de sa famille. 

Roussel et Dussopt s’inscrivent pourtant dans une tradition très ancrée à gauche. Une gauche qui appelait les Français à se « retrousser les manches » et non à se tourner les pouces.

Mélenchon et l’anthropologie

L’Obs rappelle que « Pendant la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait annoncé vouloir, en cas de défaite, entamer des études d’anthropologie, discipline qui le fascine. Il était donc temps de le confronter au grand anthropologue Philippe Descola, qui est à l’origine d’un profond renouvellement dans la pensée écologique. 

"Dans l’ancienne version, la lutte contre le capital soudait les luttes. Cette fois, c’est celle pour l’intérêt général humain, qui inclut la préservation du vivant". explique Mélenchon.

Mélenchon qui se dit d’accord avec le chantier proposé par Philippe Descola sur le vivant : « Cette nouvelle révolution intellectuelle pour le XXe siècle, centrée autour d’une réflexion sur le vivant : Ce chantier est incontournable. Je ne fais pas partie de ceux qui disent : « Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Il y a plus urgent… »Non, il n’y a pas plus urgent ! Le discours des « insoumis » est d’abord un regard éco-social sur le monde. Pendant que certains continuent de répéter le catéchisme de la gauche du XXe siècle, nous intégrons à notre réflexion les nouvelles questions, comme celle du rapport social au vivant. Par exemple, en lisant ce que Descola écrit sur la transformation du vivant en « ressource », je pense au sort qui a été fait à l’espace sonore. Au saccage du silence. Le capitalisme a privilégié un seul sens, la vue. Il a rabougri notre sensibilité, et amputé la plénitude humaine, dans laquelle on trouve l’ouïe, le goût, le toucher, etc. Les êtres humains ne peuvent pas vivre dans le vacarme. Les animaux non plus : ils ne peuvent lancer leurs appels, leurs alertes… Les êtres humains, pour se protéger eux-mêmes, agissent pour l’intérêt commun qu’ils ont avec les animaux. »

Marianne contre Maastricht 

« Le 20 septembre 1992, les Français ratifiaient d’un cheveu le traité de Maastricht. Cette campagne référendaire a inauguré le clivage qui, depuis, structure notre vie politique. Pour la première fois dans l’histoire de la République, un combat électoral a opposé gagnants et perdants de la mondialisation, “cercle de la raison” contre défenseurs d’une “autre politique” économique. » 

« Aujourd’hui encore, les camps du oui et du non au traité de Maastricht correspondent à une typologie identifiable, constituée. D’un côté, les gagnants de la mondialisation ou, du moins, ceux qui en acceptent les codes. De l’autre, ceux pour qui la nation reste l’horizon indépassable. Un clivage fondateur. » selon Marianne qui souligne que Jean-Luc Mélenchon a voté Oui, comme Arnaud Montebourg, ou Laurent Fabius.

En 2019, un sondage Ifop montrait que les Français, s’il fallait revoter, seraient désormais majoritairement contre le traité de Maastricht. Comment expliquer ce « désamour »? demande Marianne à Aquilino Morelle qui répond : « Il y a d’abord l’attachement profond du peuple français à sa nation et à son État. Ainsi, en dépit de la mobilisation des élites dirigeantes – politiques, intellectuelles, économiques, médiatiques –, acquises au fédéralisme européen, le oui n’a arraché qu’une courte victoire (51 %) lors du référendum du 20 septembre 1992. Il y a aussi les conséquences économiques – marasme – et sociales – chômage – de ce traité. Non seulement la zone euro est structurellement une zone de basse pression économique, mais encore, pour respecter les fameux « critères de Maastricht », une politique de rigueur a été exigée par la Commission. »

International

Elisabeth II reine de France ?

L’Obs lui dédie près de quarante pages, et L’Express, consacre plus d’une trentaine de pages à Elisabeth II. Pari audacieux vu la large couverture médiatique dont elle bénéficié. Dans l’Express, on apprend qu’elle « a failli devenir reine de France. Dans les années 1950, la France et le Royaume-Uni avaient envisagé un sérieux rapprochement, avec une adhésion de Paris au Commonwealth. »

« En 2007, la BBC a exhumé des archives officielles Outre-Manche - déclassifiées vingt ans plus tôt - un épisode singulier des relations franco-britanniques. Dans les années 1950, les gouvernants du Royaume-Uni et de la France avaient flirté de manière inédite, envisageant un rapprochement des deux nations. "Lors d'un récent séjour à Londres (le 10 septembre 1956), le président du Conseil français, Monsieur Mollet, a évoqué la possibilité d'une union entre le Royaume-Uni et la France", assure un document officiel du cabinet britannique. Quelques jours plus tard, le socialiste Guy Mollet, ira même jusqu'à proposer... l'entrée de la France dans le Commonwealth. Un événement qui aurait fait d'Elizabeth II, décédée ce jeudi 8 septembre, la reine de France. » 

L’Express va un peu vite : plusieurs pays du Commonwealth n’avaient pas Elisabeth comme reine, et cela ne change pas avec l’arrivée de Charles III au pouvoir.

Challenges remarque que « la très conservatrice Liz Truss, qui succède à Boris Johnson, se réfère volontiers à la Dame de fer. Surprise : elle a dégainé d’entrée un plan d’aide massif pour les ménages et les entreprises face à l’inflation galopante et à la crise sociale qui menace le pays. »

Pour l’hebdo la situation est, en effet, grave : « Le tableau est des plus sombres, à tel point que certains analystes financiers évoquent un plan de soutien du Fonds monétaire international (FMI) en faveur de Londres. L’économie du pays enregistre le plus faible taux de croissance du G7 et le PIB par habitant est désormais inférieur à celui de la zone euro. L’inflation monte à 10,1% sur un an (contre 8,9% pour la zone euro). Selon Goldman Sachs, l’indice des prix pourrait même s’envoler de 22% en 2023 à cause de la flambée des tarifs de l’énergie. »

Bolsonaro, roi des réseaux sociaux

L’Express s’intéresse à la démocratie brésilienne : « à moins d'un mois de la présidentielle (premier tour le 2 octobre), la bataille se livre sur le terrain miné des réseaux sociaux, où Jair Bolsonaro est roi. S'il brigue un second mandat en position défavorable dans les sondages, qui ne lui prêtent que 32% des intentions de vote contre 45% pour son prédécesseur Lula da Silva, c'est lui qui fait la course en tête dans l'arène numérique. Sur Facebook, Instagram, Twitter et TikTok, le président sortant et chef de file de l'extrême droite compte en tout 45,9 millions d'abonnés, alors que le patron de la gauche en dénombre "seulement" 16,1 millions. »

Ceci alors que le Brésil « compte aujourd'hui plus d'un smartphone par habitant (242 millions de téléphones dits "intelligents" pour 214 millions d'habitants). Le patron du Parti des travailleurs (PT), lui, se refuse toujours à en avoir un. Lula est un homme de contact, un tribun qui arpente les podiums et bat le pavé pour parler au peuple "les yeux dans les yeux ».

L’émir du Qatar parle

Le Point interroge le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani (14 pages) qui prend lui-même au volant pendant la visite de la ville souligne l’hebdo, fier d’avoir décroché une interview : « l’homme est discret, très discret, même, dans les médias. Il n’a donné que deux interviews formelles depuis qu’il a succédé à son père, en 2013 : la première à CNN, en 2014, la seconde à CBS, en 2017. Plus quelques citations accordées au New York Times. Il s’agit donc du premier véritable entretien accordé à la presse écrite, et de sa première prise de parole en Europe. »

Le cheikh dément tout lien avec les Frères musulmans et souligne que « Des chrétiens vivent ici depuis plusieurs décennies. Ils ont le droit de pratiquer leur religion. Nous les avons accueillis ici et ils nous ont aidés à construire ce pays. »

Il souligne, par ailleurs, la place de la femme dans son pays : « D’abord, devant Dieu, nous sommes tous égaux, hommes ou femmes. Le rôle des femmes est vital dans notre société. Au Qatar, leurs performances à l’université sont supérieures à celles des hommes. Elles représentent 63 % des étudiants. Dans la population active, c’est à peu près 50-50. Au sein de notre gouvernement, nous avons trois femmes ministres. »

A propos des conditions de travail des immigrés sur les chantiers de la Coupe du monde, il répond « nous avons compris que nous avions un problème avec le travail sur les chantiers, et nous avons pris des mesures fortes en un temps record. Nous avons modifié la loi et nous punissons quiconque maltraite un employé ; nous avons ouvert nos portes aux ONG et nous coopérons avec elles. »

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