Stocker le carbone dans le sol : le défi auquel s’attaque l’industrie alimentaire<!-- --> | Atlantico.fr
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Les prairies sont, elles aussi, des puits à CO2.
Les prairies sont, elles aussi, des puits à CO2.
©Jean-Francois MONIER / AFP

Atlantico Green

L’agriculture et l’élevage émettent des gaz à effet de serre, mais ils possèdent la faculté de pouvoir stocker du carbone dans les sols de façon durable, permettant ainsi de lutter contre l’emballement climatique.

Jean-Baptiste Dollé

Jean-Baptiste Dollé

Jean-Baptiste Dollé est chef du service Environnement à l'Institut de l'élevage (Idele).

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Atlantico : Quels sont les enjeux du stockage du carbone dans le sol dans le cadre de l'élevage et de sa production de gaz à effet de serre ?  Quelles sont les techniques et technologies qui peuvent permettre d'optimiser ce stockage ?

Jean-Baptiste Dollé : L’agriculture et l’élevage jouent un double rôle sur le changement climatique. Comme tout secteur économique, ils émettent des gaz à effet de serre, mais ils possèdent cette faculté de pouvoir stocker du carbone dans les sols de façon durable, permettant ainsi de lutter contre l’emballement climatique. Les sols associés à l’activité d’élevage, et notamment les prairies, possèdent ainsi un stock de carbone équivalent aux sols forestiers de 80 tonnes/ha. A l’échelle de l’élevage français, c’est ainsi 35% des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage qui se trouvent compensées par le stockage de carbone. Pour répondre aux objectifs de l’accord de Paris, l’enjeu consiste donc à préserver ce stock de carbone et à l’accroître. Ainsi de nombreuses pratiques agricoles sont d’ores et déjà appliquées dans les exploitations en France, telles la gestion des prairies et du pâturage dans les élevages herbivores, la couverture des sols cultivés, l’apport de matières organiques, la plantation de haies et l’agroforesterie,…

Quel est l'état de ces questions en France ? Quelles sont pour vous les solutions pour parvenir à une plus grande efficacité dans ce domaine ?

Au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le stockage de carbone dans les sols est aujourd’hui reconnu comme un levier essentiel de lutte contre le changement climatique. D’importants travaux de recherche sont en cours depuis de nombreuses années pour quantifier les stocks en place. Des protocoles de prélèvement et de mesure des stocks sont maintenant développés pour apprécier les stocks à différentes profondeurs de sols. Les analyses de sols, qui alimentent les bases de données nationales sols permettent de cartographier la richesse en carbone des sols au niveau national. Ces référentiels de stock, couplés aux modèles de recherche et aux suivis de longues durées, permettent l’évaluation des gains potentiels.

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Les solutions pour parvenir à une plus grande efficacité concernent deux leviers. Le premier levier est relatif à la mesure, c’est pourquoi il est essentiel de parfaire les techniques et modèles de quantification et de suivi des stocks de carbone. Ces derniers doivent permettre également d’évaluer le stockage additionnel selon les conditions climatiques et les pratiques culturales mises en place. Le second levier concerne le déploiement des bonnes pratiques agricoles qui assurent le maintien des stocks et le stockage additionnel de carbone. Ce déploiement est assuré aujourd’hui dans le cadre des démarches bas carbone mises en œuvre au niveau national (Ferme Laitière Bas Carbone, Beef Carbon, Green Sheep,…) grâce à l’implication de l’ensemble des acteurs des filières. Le passage à l’échelle est également facilité par le Label Bas Carbone, mécanisme de quantification et de certification des réductions d’émission de GES et de stockage additionnel de carbone créé en 2018 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Les agriculteurs français peuvent ainsi valoriser économiquement les pratiques mises en œuvre grâce à la vente de crédits carbone sur le marché volontaire.

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