Quand les horloges atomiques se prennent pour des montres et quand les "gueules cassées" donnent l'heure : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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La montre "scientifique" dont auraient rêvé tous les savants du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.
La montre "scientifique" dont auraient rêvé tous les savants du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.
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Atlantic-tac

Première chronique horlogère de l'année, avec la première cartouche tirée en Suisse face à l'Apple Watch, une heure bleue pleine de distinction et l'héroïque résistance des petits Français face aux grosses machines suisses…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CARTIER : La Crash s’offre un squelette en platine…

La légende de la « Crash Watch » est à prendre avec des pincettes [surtout de la part d’une maison Cartier qui a (ab)usé à l’extrême du storytelling], mais elle est jolie : à l’origine, disons dans les années 1960 pour respecter les « éléments de langage » de cette tradition orale, il aurait pu s’agir de la montre Baignoire (ovale) d’un client, qui voulait la faire réparer aprè un accident de voiture. Pourquoi pas, après tout ? La « gueule cassée » de la Crash suffit à l’identifier formellement. Elle est même encore plus spectaculaire en version squelettée : son cadran a été repercé pour ne laisser subsister que le profil des seuls chiffres romains et son mouvement – spécialement redessiné pour l’occasion – a été épuré partout où il pouvait l’être sans altérer ses qualités mécaniques. L’exercice de style vise à la virtuosité esthétique : le squelettage ayant allégé la montre, Cartier a cru bon d’alourdir sa proposition (pondéralement et tarifairement) en recréant une version en platine dont les 67 exemplaires ne vont pas révolutionner l’offre horlogère internationale, mais consolider l’image d’originalité des collections Cartier.

HOPTROFF : La montre dont le cœur cachait une horloge atomique…

Le mot « horloge atomique » évoque un appareillage scientifique d’ultra-précision, capable de ne prendre qu’une seconde de retard tous les deux ou trois cents millions d’années. Bref, pas du tout le truc qu’on imaginerait dans une montre. Pourtant, ça existe ! Clin d’œil encore plus amusant à la grande tradition de l’instrumentation scientifique : la « puce » de cette horloge atomique a été logée dans une hyper-montre de poche qui reprend le style des plus grandes complications horlogères du passé. Il faudrait le volume de trois chroniques Atlantic-tac pour détailler les capacités de cette montre, qui exerce aussi ses talents dans l’art de la navigation (latitude, longitude), dans les considérations astronomiques (repérage des astres, influence de la Lune), dans les humeurs de cette Terre (marées, température, humidité, boussole, etc.) et dans le temps qui passe (la précision a été ramenée à environ une seconde de retard tous les 10 000 ans). 28 aiguilles sur les deux cadrans recto-verso ! Pour renforcer la dimension « instrumentale » de cette montre Hoptroff, annoncée à 50 000 livres (78 000 euros) et livrable au printemps, tous les inscriptions ont été rédigées en latin : cette n° 10 Atomique va marquer l’année horlogère 2015, mais, comme elle n’est pas suisse et que Hoptoff ne finance aucune page de publicité dans les magazines, vous n’en auriez pas entendu parler sans Atlantic-tac…

GIRARD-PERREGAUX : En direct de l’âge d’or des montres mécaniques…

Puisqu’on vous dit que le « bleu est le nouveau noir » ! Il faut comprendre que l’élégance qui exigeait du noir au poignet se joue désormais dans les tons bleus qui vont si bien au teint des montres néo-classiques avec lesquelles les amateurs se rassurent. Un très bon exemple de ce nouveau bleu avec la collection 1966 de Girard-Perregaux : boîtier en or gris ou en or rose de 41 mm (ni trop large, ni trop mince), trois aiguilles simples mais qui s’élancent avec distinction à l’assaut du temps, une date (dont on aurait pu se passer) et un mouvement mécanique qu’il faudra remonter à peu près tous les trois jours – mais c’est une montre plutôt habillée, qu’on ne porte pas forcément au quotidien. 1966, date éponyme de la collection, c’était l’âge d’or des belles montres mécaniques. On a beau dire, aucune montre connectée (smartwatch) ne remplacera jamais le raffinement de ces objets de poignet, qui témoignent de quatre siècles de tradition mécanique…

MARCH LA.B : Les petits Français qui montent, qui montent…

Le vrai défi, c’est d’exister comme une montre française face aux énormes « machines » suisses, dont les moyens techniques, les énormes budgets de communication et les réseaux commerciaux condamnent d’avance toute concurrence. Les jeunes créateurs de March LA.B (LA pour Los Angeles, B pour Biarritz) ont réussi à se faire une petite place au soleil, en misant sur un style rétro-nostalgique et en surfant sur le néo-snobisme des petites marques exclusives qui font la nique aux grandes maisons surexposées. Et ça marche ! Les renifleurs de tendances ont vite repéré les montres March LA.B, désormais vendues à des prix décents : pas difficile quand on ouvre une boutique dans le Marais, au cœur de la hype parisienne. Mieux : ces montres ont été vues au poignet d’influenceurs notoires et dans ces magazines improbables qui sont le creuset des nouvelles modes branchées. Leur secret : une ligne qui « sonne » juste – pile entre le vintage et l’avant-garde – et une désirabilité qui fait oublier des prix de toute façon contenu sous les 800 euros, avec beaucoup de petits détails sublimement subliminaux qui séduisent (l’alternance brossé-poli, les angles et les courbes, les heures architecturées par des index en relief, le double compteur ni carré ni rond de ce chronographe AM3, le bracelet troué comme dans les années 1960 et jusqu’au précieux « Made in France » du cadran). Bravo, les petits Français !

MONTBLANC : Une marque de luxe européenne dégaine sa première smartwatch…

Cette Timewalker Urban Speed de Montblanc (marque Swiss Made à forte génétique hambourgeoise) tire le premier coup de canon de la grande bataille du poignet – celle qui va opposer les géants de l’électronique (Apple, Samsung) aux marques suisses pour la conquête de nos poignets. Les Suisses affectaient jusqu’ici de se moquer de ces « gadgets électroniques » si périssalement obsolètes. Jérôme Lambert, le jeune quadra français qui a repris les rênes de Montblanc (groupe Richemont), a choisi de dégainer le premier avec un e-bracelet qui lance la marque sur le terrain des montres plus ou moins connectées. Là, il s’agit seulement d’un bracelet interchangeable dont le module électronique affiche une grosse poignée de fonctions en liaison Bluetooth avec le smartphone (traceur d’activité, notifications, commandes du téléphone, le tout compatible Android et iOS). La montre mécanique reste on ne peut plus traditionnelle, mais ce bracelet en cuir extrême peut s’adapter à beaucoup d’autres montres. Un petit pas dans l’électronique wearable, mais un pas de géant pour l’horlogerie suisse !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... Lien : http://www.businessmontres.com

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