Le Point écorne l’image de Bardella & Marianne voit Macron en OSS117; Alain Minc torpille Le Maire; le RN, parti anti-social; contre l’inceste ET contre la victimisation : mission impossible ?; Macron joue aux petites voitures, Hollande au poil à gratter<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Media
La revue de presse des hebdos de cette semaine.
©
L'Express du 7 mars 2024Marianne du 7 mars 2024Le Point du 7 mars 2024

Revue de presse des hebdos

A la Une de vos hebdos cette semaine : L’Obs nous donne des conseils pour traverser la crise immobilière, l’Express nous (sur-)vend les secrets des lieux de pouvoir, et Marianne et le Point se paient le RN, à travers son manque de cohérence en matière économique et la trop belle image de son président.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

Voir la bio »

Le RN, traître aux classes populaires

”Le RN serait « social », voire, daprès Éric Zemmour, « socialiste »” ; Marianne a comparé le programme aux votes des élus du parti pour démonter cette fausse idée. Le RN,”obnubilé par sa stratégiede crédibilisation”, est de plus en plus tenté par les sirènes dune droitisation sur les thèmes économiques” à l’opposé des intérêts de son électorat. Qui veut ”la hausse du smic, lindexation des salaires sur linflation, le rétablissement de lISF ou encore la fixation dun écart minimum de 1 à 20 pour les salaires au sein des entreprises”, conformément au programme du RN.

Dans les faits, ses députés ont voté la baisse des droits de succession en ligne directe, un impôt ”en réalité payé que par les 10 à 15% de Français les plus nantis.” Ils se sont opposés à la restriction de la niche fiscale des propriétaires louant sur Airbnb, ”qui leur permettait de soustraire jusqu’à 71 % de leurs recettes à limpôt”, et ont voulu augmenter le revenu maximum des ménages éligibles au prêt à taux zéro, « pour que celui-ci puisse bénéficier aux classes moyennes ». Qui profiterait, selon l’hebdo,presque uniquement à des foyers situés parmi les 30 % les plus riches, daprès les statistiques fiscales.” Sans compter leur refus d'augmenter le smic de 22%en octobre 2022, d’indexer les salaires sur linflation cet automne… ils ont préféré ”dispenser de cotisations les entreprises qui augmenteraient leurs employés de 10 %, à hauteur de cette rallonge”, mais Marianne précise que ”puisque les cotisations sont déjà très faibles sur les bas salaires, un tel mécanisme risque de profiter dabord aux rémunérations élevées.” Et s’ils souhaitent baisser la TVA sur l’énergie et des produits de 1° nécessité (”l’énergie et lalimentation absorbent 27 % du revenu des 20 % les plus modestes, contre 12 % chez les 20 % les plus riches,” selon les calculs de Marianne), l’hebdo précise : ”à supposer que les baisses de TVA se répercutent bien sur les prix, un tel coup de pouce coûterait toutefois très cher”, au détriment des finances publiques.

Car ”la défiance envers la mondialisation, partagée par tous les électeurs du RN, saccompagne souvent dune défiance à l’égard de la puissance publique et de la solidarité nationale.Un grand écart pour Marine Le Pen, qui promet de préserver le système social français : "les fruits de l’État-providence seraient captés par les immigrés, justifiant la mise en place de la « préférence nationale ».” Elle a d’ailleurs récemment alerté dans les Échos sur ”lurgence dune stratégie nationale" face au ”mur de la dette.” En vue, la reconquête des CSP+ : ”au sein du RN, beaucoup sont persuadés que la clé de la victoire en 2027 réside dans une poursuite de ce mouvement ”pro-business, affirme l’hebdo, et qui s'incarne en Jordan Bardella” pour un haut fonctionnaire proche de la direction du parti. ”Marine garantit le socle de l’électorat populaire sans lequel le RN nexiste pas, et Jordan va chercher l’électorat de cadres de droite sans lequel le RN stagne et naccède pas au pouvoir.” Pour Marianne, il faudrait ”rassembler des Français dont les intérêts de classe sont opposés. Et à ce jeu-là, les classes populaires sont bien souvent les premières sacrifiées.”

Jordan Bardella : inspiré par Chirac ?

Son style lisse séduit particulièrement les jeunes, et ”ses thuriféraires et les conseillers communication de l’Élysée osent la comparaison” avec Chirac : coiffure plaquée, cravate un peu large de notable, mais le président du RN ”cache ses failles derrière un aplomb à toute épreuve”, selon lePoint. Le "gamin des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis” a retrouvé sa ville le 30 août, à l’invitation du président, cette fois pour échanger sur l’avenir du pays : ”personnellement, cest quand même vertigineux. Que cela se soit passé là où, pour moi, tout a commencé”. Pour son premier conseiller, ”sa figure est désormais associée au pouvoir, le fait que le chef de l’État en fasse un interlocuteur, ça a débloqué quelque chose…” Ainsi que la nomination de son aîné Gabriel Attal, qui a levé le ”blocage dans l’inconscient d'un certain électorat”.

Marine Le Pen ”a propulsé, crescendo, souvent contre lavis de ses lieutenants, son protégé.” Mais ”le temps lui manque pour s’épaissir, et espérer remplir cet ample nouveau costume de premier ministrable”, aux yeux de l’hebdo. Pas de quoi faire tourner la tête de sa présidente de région, Valérie Pécresse : "Attention, il est agréable, il est très poli. Mais on ne peut pas dire quil soit étourdissant…”, d’autant qu’il sèche les assemblée de la région et les séances du parlement européen, comme un étudiant : c’est ”Bardé-pas-là”. Les compliments de Macron sont-ils une stratégie pour ”semer, chez lui, une graine de rivalité envers Marine Le Pen”, ou sincères ? C’est un ”point sensible” chez lui : ”arraché à ses études de géographie à 23 ans, avant davoir décroché sa licence, il est suspecté de ne pas toujours maîtriser lamont et laval de ses punchlines si bien ciselées”, et compense par un ”archicontrôle”, une ”surpréparation” qui épuise ses équipes. ”Le faux pli pour lui est un faux pas” selon un cadre RN, et il serait impossible, en interne, de le critiquer.

Une ”image lisse” qui devient un atout : ”elle lui permet d’être une parfaite « surface de projection », comme disent les sondeurs”, et il cartonne chez les cadres supérieurs, les LR et les zemmouriens, là où se jouera le second tour. Alors qu’”idéologiquement le « bardellisme » nexiste pas”… et que le jeune premier est une âme sensible : ”très touché par les attaques personnelles. Cest la jeunesse… Ils sont un peu à fleur de peau. Je lai senti tracassé par une émission à charge,” dit un vieux RN qui l’apprécie pourtant, en parlant d’un Complémentd’enquête sans grande révélation. Dans l’Express, on apprend qu’il ne participera pas au débat des têtes de liste sur Public Sénat. ”Il devrait être remplacé par leurodéputé RN Thierry Mariani, souvent dépeint comme ”prorusse"." Faut-il y voir, comme les macronistes, une provocation ou une erreur stratégique, ou bien une manière de préserver le jeune poulain ?

En tout cas, Le Point est formel : il ne trahira pas Marine Le Pen en se présentant à la prochaine présidentielle. Leurs relations ”sont faites dun mélange complexe daffection et dintérêt politique bien compris”, où Bardella recule à chaque fois qu’il fait ”entendre une sensibilité différente”, comme sur ”la naïveté” du RN vis-à-vis de Poutine, vite transformée en ”naïveté de l’Occident”, ou ses critiques contre les prix planchers agricoles, promesse de campagne de Marine Le Pen. Ce serait un suicide, qui ”le priverait instantanément du cœur électoral du RN et dune majeure partie de ses cadres, sans lesquels il serait condamné à la marginalité politique.”

Une notoriété qui se fait aux frais de l’Europe : ”il naligne quune vingtaine damendements en cinq ans, na choisi de siéger que dans une seule commission”, mais touche "un salaire de 7300 euros plus 4950 euros de frais sans justificatif”. De quoi passer son temps sur Tiktok, où ”son audience est exceptionnelle avec un million d’abonnés. Et ça paie : ”il recueillerait 22 % des suffrages chez les 18-25 ans et 31 % chez les 25-34 ans. Par comparaison, LFI et EELV ne dépassent pas les 18 %.” Sans jeunisme : ”Ils voient en Jordan Bardella la synthèse parfaite entre la capacité à parler pour et à la jeunesse, et lincarnation dun personnage politique dont ils attendent autorité et sang-froid”, pour un sondeur. Contrairement à Gabriel Attal, ”dont le socle électoral correspond à celui, particulièrement âgé, du président de la République…” C’est ainsi qu’il accomplit ”la normalisation des idées” du parti.

Ukraine : couacs franco-allemands ou couacs macroniens ?

Selon lePoint, Poutine est dans une mauvaise passe, comme en témoignerait l’élimination de Navalny, et la présence de milliers de Russes à ses obsèques. ”Il va falloir bourrer un grand nombre durnes cette année pour donner limpression dun soutien massif de la population. Celle-ci acceptera-t-elle les fraudes sans broncher”, alors que se profile la ”militarisation totale de la société russe” ? Face au regain de menaces nucléaires, la réponse de Macron autour de l’absence actuelle de consensus européen sur lenvoi de "troupes au sol" des alliés était-elle ”le mot de trop” qui a ”gâché l’initiative naissante d’une défense mieux coordonnée ? Ou au contraire une faute tactique délibérée, destinée à secouer le cocotier et à faire avancer un débat salutaire ?”, se demande l’Express. L’hebdo lui donne raison ”denvoyer à Vladimir Poutine le message dissuasif dune détermination totale”, mais ses mots ont agité ”le spectre dune escalade incontrôlée vers une guerre totale”. Et de rappeler sa défense ”du principe inaudible de "ne pas humilier la Russie". Il avait réussi à braquer contre lui la moitié de lEurope.

Pour LePoint, les ”disputes de cour de récréation” entre Macron et Scholz sont ”dérisoires” face aux enjeux, et les dirigeants européens ”devraient réfléchir à donner une dimension européenne à la dissuasion nucléaire française.”

En attendant, le réseau diplomatique français régresse : sa troisième place lui a été volée par la Turquie, et elle a été doublée par le Japon. La Chine en garde la tête avec ses 274 représentations diplomatiques. ”Difficile, dès lors, de gagner en capacité d’influence et de convaincre les autres Etats, comme le défend Emmanuel Macron, que la France peut s’imposer comme une "puissance d’équilibres”, commente l’Express.

Marianne critique les volte-face du Président, en en faisant un ”OSS 117 à l’Elysée”. Finies les ”macronades”, place aux ”macroneries” : les sorties d’un Macron ”toujours prompt à transformer une inspiration du moment en incontournable idée géniale digne dun Mazarin 2.0” sont dangereuses. L’hebdo l’accuse de préférer écouter les conseils de BHL, ”aux avis des professionnels du Quai dOrsay.” Lesquels connaissent ”un certain fatalisme”, entre une ”coalition anti-Hamas” sortie de son chapeau, les écarts entre un discours anti-françafrique et l’intronisation du fils d’Idriss Déby lors des obsèques de son père, ”au mépris de toutes les règles et de la Constitution tchadienne”, son intransigeance face aux putschistes au Niger, qui a entraîné l’évacuation des troupes françaises.”

Si des rapports confidentiels défense ont pu l’alerter sur l’impossibilité d’une victoire ukrainienne, et l’avertir que ”les sources occidentales ont tendance à « sous-estimer » les Russes, eux-mêmes adeptes de la pratique de la « Maskovkira », « consistant à paraître faible quand on est fort »”, l’hebdo ne soutient pas le ”réalisme macronien” et son escalade verbale. Il cite un gradé pour qui ”ce qui peut paraître réaliste dun strict point de vue tactique peut se révéler irréaliste dun point de vue stratégique et diplomatique”.

Inceste : un dossier au point mort ?

Le médiatique co-président de la commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants n’a pas été reconduit fin 2023, se désole Marianne, et, depuis, le dossier est au point mort. Edouard Durand, ancien juge des enfants à Bobigny "dénonce depuis des années les dysfonctionnements de la justice concernant les agressions des mineurs.” Un positionnement qui, selon les parlementaires ”déplaisait à plusieurs corporations,” entendez : ses confrères… 70 % des plaintes sont classées sans suite, et seulement 3 % des auteurs sont déclarés coupables, ce qui engendre un ”sentiment d’impunité” pour le juge Durand.

Pour le gouvernement, ”c'est une simple question de personne. L’égo du juge Durand, et son besoin de prendre la lumière médiatique ont agacé.” Après 3 ans dexistence et le recueil de 30 000 témoignages, la commission a élaboré 72 propositions qui ont fait grincer des dents, dont la suppression de la prescription en matière de violences sexuelles faites aux enfants : ”un plaignant adulte ou enfant peut mentir. Des procès l'ont démontré” selon un procureur. Mais pour Durand, ”les preuves matérielles et physiques sont de toute façon rares, quelle que soit la temporalité.” On est tentés de suivre Peggy Sastre, qui dans Le Pointparaphrase Samantha Geimer, violée par Roman Polanski en 1977 : si vous avez besoin de vous creuser la tête dix, vingt ou trente ans plus tard pour savoir si vous avez ou non été victime, cest que vous ne lavez pas été, et cest très bien ainsi."

Les médecins refusent sa proposition d'obligation de signalement de leur part. Et d’autres ont qualifié les positions prises de trop ”féministes.” Or,”on peut déconstruire un système patriarcal sans pour autant être militant”, pour un ancien membre, démissionnaire lui aussi après que la nouvelle commission a voulu se centrer sur les victimes actuelles, la prostitution des mineurs, la cybercriminalité, et ainsi ”noyer la question de l’inceste.”

Pire, l’ex-nouvelle présidente, pédiatre, est accusée d'agression sexuelle dans le cadre d'un examen gynécologique; elle a dû démissionner, comme son co-président, qui la soutenait. Derrière, un déni collectif, selon le juge Durand : "l'inceste est la négation de l'identité, le piétinement, la destruction, l’absorption, l'aspiration, le déchirement de l'identité de l’enfant.” Selon Marianne, ”le sujet est toujours évoqué avec beaucoup de pincettes” au ministère dont Sarah El Haïry vient de prendre la tête. ”On attend des annonces”…

Tous envie d’être victime ?

Alors que penser de Pascal Bruckner, qui explique dans Le Point que ”la victime est devenue une figure christique” dans notre Occident contemporaine ?

D’abord en entendant son avertissement : ”je ne nie pas lexistence des victimes et de leurs souffrances, je conteste le phénomène de victimisation comme théorie et politique.” Le philosophe la présente comme une stratégie des "individus démocratiques” pour exister : ”pouvoir décrocher cette qualification, cest occuper la place la plus désirable qui soit, celle qui vous donne tous les droits et vous soustrait à toute obligation.” Une manière d’échapper à sa liberté ”trop lourde à porter” pour ”imputer ses difficultés à un Autre.” Un ”abandon de toute responsabilité personnelle ou collective”, et une assignation identitaire nouvelle : ”cette croyance que les individus sont à jamais ce quils sont à leur naissance était jadis une prérogative de la seule droite conservatrice. Désormais la gauche woke le répète à lenvi : la couleur de peau ou lorigine sociale marquent chacun à vie, il est vain despérer le moindre changement.” Et la Légion d’Honneur aux victimes du Bataclan en est pour lui le symbole : "on institutionnalise le caractère sacré de ceux qui sont tombés sous les balles des djihadistes. La victime devient une figure christique”, là où il fallait auparavant se battre.

A ses yeux, ”le défi est bien de défendre les vraies victimes contre les faussaires ou les usurpateurs” : la cause palestinienne instrumentalisée pour "ravir aux Juifs le titre mondial de paria”, qui ne le mérite plus avec la création dIsraël. Une ”concurrence victimaire qui explique la formidable haine des Juifs à lextrême gauche comme au Proche-Orient”, et qu’on retrouve de sur tout l’échiquier politique, avec une ”montée instantanée aux extrêmes pour capter lattention.”

Belle invitation à changer de regard, et préférer écouter les vraies victimes que ceux qui les récupèrent. Un dilemme, que Kamel Daoud explore à propos du 7 octobre et de ses conséquences : ”ne pas dénoncer la haine du Juif, cest trahir lhumanité elle-même ; se taire sur la mort des Palestiniens, cest trahir lhumanité elle-même aussi. Que faire ? Trahir sans relâche le confort médiatique et les jugements faciles de son époque.”

Macron et ses petites voitures

De la balade de l’Express dans les lieux du pouvoir, on retiendra surtout qu’ils reflètent cette "inimitable monarchie républicaine". De Souzy-la-Briche, dans l'Essonne, l'équivalent de la Lanterne pour les premiers ministres qui a hébergé la compagne et la fille cachée de François Mitterrand aux bureaux malcommodes de Matignon, dont le personnel trop à l'étroit colonise le quartier, "d'une certaine manière, c'est notre façon d'être la France,” confesse Edouard Philippe. La centralisation du pouvoir, on la ressent aussi dans le salon d'angle de l’Élysée : c'est ”celui qui rend fou, mais pas ceux qui y sont,” de l'avis d'Aquilino Morelle quil’a occupé sous Hollande : ceux qui voudraient y être sont ”fous de jalousie!". Le salon jouxte le Secrétariat du Président et permet à son occupant, en général conseiller spécial, d'être bien informé... Macron se l'est attribué… et exhibe parfois aux visiteurs sa collection de petites voitures.

La mythique salle des fêtes de l'Élysée a été refaite par le couple Macron, suite à des infiltrations d’eau. Les critiques pleuvent tant son style a été ”épuré”, passant du rouge Empire au ”gris 18e siècle.” Pour Villepin, ”en croyant donner plus d'apparat, ils ont retiré tout le mystère.

”Augmenter les impôts” : et même Alain Minc critique la politique économique

Il a beau conseiller le CAC40, Alain Minc ”critique désormais ouvertement les choix économiques du gouvernement”, et affirme dans l’Obs qu’”il est urgent daugmenter les impôts !” Au nom du réalisme : les dépenses pendant le Covid, qu’il approuve, celles du bouclier énergétique, ont creusé la dette. Et dans un contexte de ralentissement de la croissance, la France est ”sous la menace dune augmentation des taux dintérêt qui rendrait notre situation financière intenable.” N’agir que sur les dépenses pour maîtriser le poids de la dette est insuffisant : ”cela va faire des malheureux, car on va saupoudrer les efforts.” Une bombe sociale, ajoutée à la volonté de ”réduire les allocations-chômage alors que le chômage repart à la hausse”, à rebours de la réforme de 2019 qui ”consistait à baisser ces allocations quand le chômage diminuait, ce qui me semblait intelligent. Mais là on veut les réduire alors que le chômage va augmenter en 2024.”

Une augmentation de la TVA lui semble nécessaire, car son taux est en dessous de la moyenne de l’Union. Il se veut rassurant face au risque inflationniste :”lexpérience montre quune augmentation de la TVA ne se répercute pas intégralement sur les prix”, et éviterait ”d’avoir à taper dans les aides sociales”. Quant à l’iniquité de cette taxe, ”problème de symbolique politico-sociale”, elle pourrait être compensée par une hausse parallèle de 3 à 4% de l’impôt sur les revenus, du travail comme du capital. En tout, 15 milliards d’euros de recettes qui s’ajouteraient aux économies de 10 milliards déjà annoncées.

Mais s’il lève des tabous du premier quinquennat, pas question pour lui de remettre en place l’ISF, cet ”inhibiteur économique” qui ferait fuir les ultra-riches, ou d’augmenter l’impôt sur les bénéfices des sociétés, qui a connu une baisse de 8 points sous Macron : ”la baisse de cette taxe a permis de redonner de la compétitivité à notre économie.” Quant aux baisses des dépenses par une réforme de l’Etat et des collectivités chère à Edouard Philippe, elles ”ne produiront leurs effets que dans cinq à sept ans.” Et on n’a pas le temps…

Poutine fait mieux que Khrouchtchev en matière de répression politique : les poursuites pénales envers ses opposants ces cinq dernières années se sont élevées à plus de 5600 contre 4800 pour le chef du Parti communiste de l’URSS.

Hollande, poil à gratter du PS

L’ex, nous apprend L’Express, interpelle ainsi les députés socialistes qu’il croise : "en 2022, avec la Nupes, vous avez fait campagne pour faire de Jean-Luc Mélenchon le Premier ministre. Sil était chef de gouvernement aujourdhui, comment se comporterait-il face à linvasion de l'Ukraine et dans la gestion des attentats du 7 octobre en Israël, vu ses déclarations sur ces sujets ? Êtes-vous certains que vous seriez à laise ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !