Espionnage et déstabilisation : la Chine s'intéresse à nous; LFI piégée par les banlieues, la Nupes enterrée par le bon sens, Renaissance par la loi immigration ?; Sabrina Agresti-Roubache une ministre qui détonne; Mohamed VI, un roi sous influence<!-- --> | Atlantico.fr
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La revue de presse des hebdos de cette semaine.
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L'Express 2023 septembre 21Le Point 2023 septembre 21L'Obs 2023 septembre 21

La revue de presse des hebdos

A la Une de vos hebdos cette semaine : Lampedusa teste les limites de l'Union européenne. Pour l’Express, Mohammed VI est un roi mystérieux. Le Point cherche à savoir ce qu'il en est entre Macron et Dieu ; quant à l'Obs, il veut vous aider à faire les bons choix en matière d’immobilier…

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Xi, le nouveau Big Brother

La Chine, ce sont 200 000 espions, et qui ne s'intéressent pas uniquement à l’économie et à la technologie, nous rappelle Le Point. À titre de comparaison, la DGSE emploie 7000 personnes, et son directeur a sonné l'alarme auprès de la Commission d'enquête sur les ingérences étrangères à propos du "risque chinois.” L’Australie, le Canada, et dernièrement le Royaume-Uni ”ont été secoués par de multiples scandales révélant la corruption d'élus par des hommes d'affaires téléguidés par Pékin.” En France, "on ne fait pas de contre-offensive, on en est à voir comment se protéger un peu mieux,” se désole le sénateur Gattolin : l’ancien député Renaissance Buon Tan a réussi à se faire élire malgré sa fiche du renseignement intérieur pour ses liens avec les réseaux chinois ; Jean-Marie Le Guen est devenu administrateur de la filiale française du groupe de télécommunications Huawei ; et Le Point cite aussi l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin…

Une atteinte à notre souveraineté : la Chine a ouvert des postes de police clandestins à l'étranger, 4 en France, selon l’hebdo ”en façade, ces officines facilitent des démarches administratives, mais, en pratique, elles sont accusées d'espionner la diaspora et de rapatrier de force des fugitifs et des opposants.”Une atteinte à notre souveraineté, qui passe aussi naturellement par le piratage informatique. L’auteur de Quand la Chine vous espionne, Alex Joske précise que le ministère de la sécurité d'état a imposé l'intégration des entreprises chinoises au renseignement : WeChat, Tiktok, bien sûr, mais aussi Huawei qui construit des infrastructures et équipe toute l'Afrique en téléphones portables.

Un espionnage, mais aussi un lobbying : ”leur but est de renforcer les idées fausses sur la Chine, de faire croire qu'elle n'est pas vraiment communiste, qu'elle devient une économie de marché à l'occidental, qu'elle n'est pas expansionniste militairement…" À travers son ”bureau de travail sur le front uni,” le Parti communiste chinois ”recherche de l'influence et bâtit de la légitimité.”

La 3e guerre mondiale, une "guerre tiède” ?Bruno Tertrais affirme qu'elle se joue une entre d’une part l'Occident et ses alliés, et la Chine et ses obligés : ”une guerre parfois chaude sur les marches des néo empires, comme elle l'est aujourd'hui à l’ouest, et parfois froide comme elle le reste pour l'instant à l’est." Et de nous avertir : ”cet affrontement entre 2 mondes pourrait durer plusieurs décennies, émaillées de chocs stratégiques et de réalignements.” Quatre Etats représentent à ses yeux des pivots : l'Ukraine, la Turquie, l'Iran, l’Inde, peuvent ”basculer et donner un avantage significatif à un camp sur un autre.”

Gérard Larcher, l’anti-Macron

Gérard Larcher est "l'un des derniers monstres politiques encore en activité,” et ne compte pas s'arrêter : il est en campagne pour son 6e mandat de sénateur, et vise sa reconduction à la présidence de la haute assemblée. Pour L’Express, il ”joue jusqu'à la caricature l'homme des territoires et de la ruralité, convaincu que là se trouve le lieu où les politiques peuvent façonner la vie des gens.” Son amour du temps long défie Macron, et il ne s'en cache pas, lui demandant que la rentrée ouvre ”le semestre non plus de la parole, mais des preuves : immigration, finances publiques, leçon des émeutes.”

Si on le voit régulièrement à Matignon, lui dit ne rien revendiquer : ”les conditions politiques ne sont pas remplies.”

”Gérard Larcher, il aurait pu inventer le ministère des bonnes relations avec tout le monde,” ironise un observateur : Geste qui compte, attention qui touche, ”pas du clientélisme, mais un saupoudrage précieux,” exercé dans sa mairie de Rambouillet. Il sait aussi ”enrober sa détermination d'un vernis consensuel,” quitte à ”d'un accord sur 3 points, tirer une unanimité,” rapporte une sénatrice. Il a aussi ”fait de l'art de l'esquive sa marque de fabrique : quitte à ”friser l'immobilisme triomphant.” Ou à ”développer une élasticité qui désarçonne beaucoup de ses interlocuteurs” : gaulliste social, il s'associe à Christine Boutin dans son fief des Yvelines, ne croit pas en la victoire de Pécresse mais l'applaudit lors de ses meetings…

La Nupes enterrée par ”le bon sens”, LFI absente du Sénat

Ca y est, Fabien Roussel est sorti du bois et vise déjà 2027 nous apprend l’Obs. Mais avant, il a adoubé la tête de liste du parti aux européennes, Léon Deffontaines, avec un slogan qui fera plaisir à la droite : ”le bon sens.” C'est sans doute ce bon sens qui le pousse à faire cavalier seul, et à enterrer la Nupes.

On apprend dans Match que Verts, PS et communistes ”se sont entendus pour présenter des candidatures unitaires dans une quinzaine de circonscriptions,” garantissant ses 64 sièges au PS. ”La gauche est donc unie... mais sans La France insoumise (LFI), qui n’a aucun siège au Sénat et peu d’élus locaux pour changer la donne. Le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait été trop gourmand au cours des négociations.” Pour une sénatrice PC, ”ils ont le droit de présenter des candidats, mais on ne peut pas se féliciter du travail commun sur les retraites et créer les conditions d’une division…"

France-Maroc : 10 ans de brouille

Pourquoi Rabat n'a pas accepté l'aide humanitaire proposée par Paris après le séisme ? L'histoire est longue, et l'Express nous la raconte : tout a commencé lorsque le patron des renseignements marocains, Abdellatif Hammouchi, a été inculpé pour faits de torture en 2014. Le même prend part en 2019 au scandale Pegasus : ”il a usé de ce logiciel espion israélien pour écouter opposants et ennemis en France, mais aussi... Emmanuel Macron.” Rabat est dans le collimateur de Bruxelles pour corruption et soupçon d'ingérence, mais aussi attaqué sur la liberté de la presse. Las, la France ne le défend pas. Pire, les pays du Maghreb ne coopérant pas sur la reconduite à la frontière des immigrés refoulés, en 2021 Paris divise par deux le nombre de visas accordés aux ressortissants marocains et algériens, et de 30% ceux délivrés aux tunisiens. ”Outrés par cette mesure qui affecte surtout les élites du pays, les marocains ne supportent surtout pas d'être mis dans le même panier que les frères ennemis algériens.”

Ennemis, car Rabat et le front Polisario, soutenu par l'Algérie, se disputent le Sahara occidental. Jusque-là, Paris ne prenait pas parti, mais les États-Unis et l'Espagne poussent à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc. Ce dernier prend de l'assurance et défie Paris. Un historien affirme que ”bien sûr, Rabat n'a pas les moyens de se couper de la France et de l'Europe, mais il montre désormais une certaine arrogance vis-à-vis de Paris.”

Mohammed VI, "un roi sous influence”

L’hebdo dépeint un roi invisible, qui ”a passé 200 jours hors du pays l'année dernière,” faisant du Maroc ”un avion sans pilote.” Il se montre très rarement en public, prononce 2 fois par an des discours-fleuve, alors que son père était très volubile. Selon l’hebdo, si lors de son accession au trône en 1999, ”il a d'abord été perçu comme un roi modernisateur, plein d'énergie, prêt à s'en prendre aux élites et à bouleverser leurs habitudes,” il s'est essoufflé, ”constamment bridé par l'appareil d’Etat."

Il se ressource donc auprès des frères Azaitar, anciens boxeurs au passé judiciaire chargés, nés en Allemagne puis réinstallés au Maroc. Leur influence grandit, la presse les accuse d'exercer ”une influence à la Raspoutine.” De quoi exaspérer le makhzen, la puissante élite politico-économique qui entoure le roi. Mais aussi la population, qui a découvert par les Pandoras papers en 2021 leur enrichissement.

Malgré tout, ”Mohammed ne donne aucun signe qu'il est prêt à se retirer. S'il ne montre aucun goût pour l'exercice du pouvoir, il est de toute évidence amateur des avantages du poste.” L'impasse se prolonge, ”des milliers de personnes ont manifesté fin 2022 pour dénoncer le ”despotisme” et le coût de la vie. On a l'impression de vivre dans une poudrière” entend-on dans les cercles informés.”

Sabrina Agresti-Roubache, la nouvelle secrétaire d'État à la Ville, veut tout casser

C'est la réponse de Macron aux émeutes de l’été, et elle le dit elle-même dans l’Obs. La députée Renaissance issue des quartiers populaires de Marseille ”a grandi dans un islam laïc, cantonné à la maison,” puis a exercé dans la production audiovisuelle, versant business. ”Le plan de relance de Macron "Marseille en grand,” c'est elle.”

”Je méprise la gauche bien-pensante. Autant que ces gens-là me méprisent ! ils ne vivent pas dans les quartiers, n'en viennent pas, ne savent pas de quoi ils parlent.” Elle se dit faire le relai de la demande de sécurité des habitants, mais aussi de la ”tenue scolaire,” cette ”sorte d'uniforme streetwear” qui épargnerait aux parents les factures salées… Car elle ne jure que par l’autorité : ”responsabilisation des parents, tenue unique à l'école, expulsion des délinquants des logements sociaux…” Du Darmanin dans le texte, auquel son secrétariat d'Etat est désormais en partie rattaché.

Mais pour l'hebdo, ”le sujet du positionnement politique est décidément délicat : elle a voté Jospin en 2002, appelé à voter Nupes pour battre le RN, mais fait campagne avec les LR Muselier, puis Gaudin. ”J'ai préféré être intelligente que d'être encore de gauche.”

Reste à savoir comment la greffe prendra avec ses collègues, elle qui a tarder a adhéré à Renaissance ”car elle considère toujours que sa relation directe avec le couple présidentiel l'exonère d'obligations partisanes.” La première interview d’un membre du gouvernement au JDD, c'est elle. Et sans prévenir Matignon : ”mais je ne suis pas du sérail, je n'ai pas les codes et je ne veux pas les avoir.” Un spécialiste de dire : ”elle n'a pas une vision technocratique des choses” En tout cas, elle semble avoir tout compris au macronisme.

Immigration : Meloni en rajoute

Alors que la présidente du Conseil italien se dit submergé par l'arrivée des migrants et critique ”ses partenaires de l'Union au motif qu'ils manquent de ”solidarité” en matière d'accueil des réfugiés à l'égard de son pays, l'Express montre que l'Italie est ”la mauvais élève de Dublin.” Elle n'a octroyé que 7 610 statuts de réfugié en 2022, pour 84 000 demandeurs d’asile. L’Allemagne en a octroyé 40 000 à ses 243 000 demandeurs, et la France 30 000 pour 56 000 demandeurs…

L’Obs, à l’occasion de sa première année au pouvoir, décrit son entourage comme un clan : son cercle familial et son cercle politique se confondent, comme au sein du Rassemblement national : ”plus qu'une famille , un véritable clan uni et combatif autour de la chef de gouvernement.” Pour un journaliste italien, ”c'est son énorme limite : Giorgia Meloni est animée par une logique quasi sectaire, presque de scientologie : elle ne se fie à personne en dehors du clan.”

Y a-t-il un ministre au Quai d’Orsay ?

C’est ce que se demande l’Express, qui n’entend relai les propos d’un élu Renaissance : "le drame du moment, c’est que Colonna est complètement absente sur le dossier, tout comme Laurence Boone [secrétaire d’État chargée de l’Europe] d’ailleurs, c’est proprement hallucinant. Tout le pôle Quai d’Orsay est défectueux, il est incompréhensible que le gouvernement ait bougé en juillet, sauf sur ce pôle-là. Le président doit sans doute se dire que la diplomatie c’est lui, lui, et lui, et point barre.” Il faut dire qu'il a lui-même tué le corps diplomatique…

Banlieues : un piège pour LFI ?

Marianne est allée voir si la greffe de LFI en banlieue pouvait prendre, et c'est une impasse clientéliste qui attend les insoumis. ”La ligne multiculturaliste et intersectionnelle faisant de la défense des minorités - religieuses, ethniques, sexuelles, sociales - un axiome politique,” est vouée à l'échec, comme le prouve le sondage de l'institut Cluster17.

L’image de LFI est meilleure dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, qu’ailleurs : ”elle reste la première force politique à laquelle les habitants des banlieues accordent leur confiance pour améliorer leur pouvoir d'achat, nettement devant le RN.” La population se reconnait dans les critiques sur la police et sur l'interdiction de l'abbaye, mais la santé, l’éducation, la vie chère, la sécurité et le logement sont ses principales préoccupations. ”Dans un contexte général de défiance à l'encontre des partis, la gauche radicale n'échappe pas à la règle et souffre d'une très mauvaise image globale.” Si elle fait deux fois mieux dans les banlieues sur la compréhension des problèmes quotidiens, c’est avec un 4/10… Elle investit donc ”pleinement des thèmes non seulement secondaires aux yeux des français, mais aussi très irritants pour une large partie d'entre eux,” sans convaincre l’armée de réserve des abstentionnistes : 61% de ceux qui vient dans les quartiers populaires ne font confiance à aucun parti pour améliorer leur pouvoir d’achat…

Marianne analyse le virage à 180° de Mélenchon qui ”incarnait la laïcité la plus exigeante d'une gauche qui avait déjà pris ses distances avec ses réflexes de jadis en matière de défense de la liberté de conscience ; une grosse décennie plus tard, le voilà ”clé de voûte” d'un mouvement qui a fait du clientélisme communautaire un pilier de sa stratégie politique. L’hebdo pose la vraie question : ”a-t-on affaire à un virage tactique cynique ou à une évolution sincère des convictions ?” Sans pouvoir y répondre…

Pour Kepel, l’islamisme progresse en France à cause de ses échecs dans le monde musulman

De quoi lire avec attention Gilles Kepel, omniprésent cette semaine à l’occasion de la sortie du dernier livre du spécialiste du monde arabo-musulman. Pour ce dernier, il faut voir la montée de l’islamisme en France comme le résultat d’un long processus, lié à son recul dans les pays musulmans. Dans Le Point, il explique sa prise de pouvoir après les printemps arabes : ”l’absence de culture démocratique ancrée dans la société, le gouffre des inégalités sociales ont favorisé un chaos dont sont sortis Daech d’un côté et le retour des régimes autoritaires de l’autre.” Mais Daech, en Syrie, est écrasé comme Al Qaida le fut en Irak. Dernier coup porté à l’islamisme, la nouvelle politique de MBS en Arabie Saoudite : ”la libéralisation culturelle dans le royaume, l’émancipation des femmes de la norme salafiste, a « ringardisé » les Frères et leurs affidés.”

”Après l’écrasement de Daech au printemps 2019, la tactique utilisée par les entrepreneurs culturels de l’islamisme, agissant en ordre assez dispersé à la suite des revers subis, a consisté à faire front en adoptant une posture de victimisation.” Dans Marianne, le chercheur affirme que "nous sommes dans une phase de faiblesse, et c’est pourquoi on voit se déployer les stratégies du djihadisme d’atmosphère.” En France, elle prend la forme de l’affaire de l’abaya.

Arrêts-maladie : le gouvernement fait une erreur de diagnostic

Les syndicats de médecins et le Conseil de l'Ordre dénoncent la rhétorique de la fraude, et la ”mise sous objectif” des médecins qui prescriraient trop d’arrêts, nous dit l’Obs. Le gouvernement veut économiser 250 millions d'euros sur les indemnités journalières, qui ont augmenté de 8,2% en 2022, contre 2,3% par an en moyenne entre 2010 et 2019. Et cela pourrait être pire : ”lorsqu'ils sont prescrits , un quart des arrêts de travail ne sont pas pris ou seulement partiellement,” selon le baromètre Malakoff 2023. C'est ce qu'on appelle le présentéisme.

”Si l'on arrête davantage, c'est que les gens vont mal. Ils sont cassés,” affirme la présidente du syndicat MG-France. ”Dans le privé comme dans le public, de plus en plus de salariés sont pris dans des conflits de valeurs, ou pâtissent du manque de moyens et de l'intensification du travail,” souligne un médecin du travail. De plus, ”on craque moins quand on a un collectif et du soutien. Les difficultés reposent désormais sur une personne seule, sans qu'on questionne l’organisation.”

Et l’Obs le souligne, il faut craindre le report de l'âge de la retraite, qui avait déjà en 2010  entraîné ”une augmentation significative” des arrêts maladie en fin de carrière, selon l’Assurance-Maladie.

Européennes : des écolos stressés

La probable tête de liste PS aux européennes, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, fait peur aux Verts : ”la dernière fois, Glucksmann avait été imposé par Faure, il était critiqué par toute une partie du PS, c'était le candidat de la lose. Là, c'est pas l’ambiance, il a gagné en aura et en notoriété auprès de la jeunesse et des CSP+,” dit une élue au Point.

Côté Renaissance, les candidats se bousculent, entre Stéphane Séjourné le patron du parti, Laurence Boone, la secrétaire d'Etat chargée de l’Europe, et l'eurodéputé Pascal Canfin. Le Point ajoute à la liste les noms de Thierry Breton et d’Amélie de Montchalin…

Projet de loi immigration : et si c’était la fin de Renaissance ?

Match l’affirme, c’est la scission de l’aile gauche de la majorité qui menace, si le gouvernement abandonne le volet régularisation du projet de loi sur l’immigration. ”Officiellement, l’exécutif répète qu’il est attaché à « l’équilibre » du texte, tel que présenté l’année dernière par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt. Officieusement, ce scénario est clairement à l’étude, de l’aveu même d’un ministre : « Cela ne me pose pas de problème de faire le volet “régularisation” par voie réglementaire. »” D’où la publication d'une tribune transpartisane, comme une main tendue de la gauche en réponse à celle des Républicains. ”Au sein de l’aile gauche, certains commencent à avoir des fourmis frondeuses dans les jambes” affirme l’hebdo, comme en témoigne le ”collectif progressiste" de députés qui s’est structuré en mai dernier. Socialistes, Liot, anciens ministres de Macron (Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique, Stéphane Travert, ex de l’Agriculture) préparent les textes au grand jour : ”on ne se cache pas,” ”les ministres tout comme l’Élysée sont au courant,” affirme le député apparenté Renaissance Benoît Bordat. Pour un ministre, le déclencheur de la scission pourrait bien être le score des droites aux élections européennes…

Hervé Marseille, le patron de l'UDI flatte Ciotti : il a, rapporte Le Point, taquiné les élus de droite présents à la réunion de rentrée de Darmanin : ”faites bien attention en rentrant chez vous ! Regardez ce qui se passe en Russie, les avions tombent du ciel…”

Borne s'obstine à inviter Bardella et Le Pen à ses réunions avec les chefs des partis d'opposition et les patrons de groupe parlementaire. Ces derniers ont eu beau décliner, et envoyé Sébastien Chenu et le président délégué du groupe Jean-Philippe Tanguy, rien n'y fait : Matignon continue d'envoyer des dates à Le Pen et Bardella, nous apprend Le Point. Qui se lassera en premier ?

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