"J'ai voulu aider"
Un prête de 74 ans jugé pour avoir détourné 700 000 euros pour aider une « victime de la mafia »
Un prête en charge de la comptabilité d’une congrégation caennaise a été jugé pour avoir détourné 700 000 euros pour aider un individu qui se disait « victime de la mafia ». Ce dernier reste à ce stade introuvable.
Un prêtre âgé de 74 ans a été jugé devant le tribunal judiciaire de Caen (Calvados), jeudi 14 septembre, pour avoir versé plus de 700 000 euros à un inconnu qui se disait menacé par la mafia italienne, selon une information de Ouest-France.
Pendant près de deux ans, entre avril 2019 et janvier 2021, un prêtre en charge de la comptabilité de la congrégation des Frères missionnaires de Sainte-Thérèse à Caen a versé entre 35 000 et 45 000 euros par mois à un mystérieux italien via près de 200 virements qui proviennent en grande partie de sa congrégation, mais aussi de sa fortune personnelle.
« J’ai voulu l’aider, il m’a montré des documents du gouvernement italien, m’a dit que je serai remboursé. Je n’ai jamais voulu détourner d’argent », s’est défendu le prévenu à la barre du tribunal judiciaire de Caen.
Lorsque le tribunal lui demande pourquoi il n’a pas averti sa congrégation, l’homme rétorque qu’il a « fait confiance » et a été « très naïf ». Il ajoute que l’inconnu a disparu dès qu’il lui a donné un ultimatum de remboursement, au mois de janvier 2021.
Le présumé escroc est déjà connu des autorités italiennes et qu’un mandat d’arrêt a été émis à son encontre, selon actu.fr.
Pourtant, ces nombreux virements « posent question », selon le procureur de la République, qui a demandé une peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre du prêtre, plus une interdiction d’activité de gestion ou de comptabilité.
« La situation lui a échappé, il est parti dans une fuite en avant. Mais l’escroc, c’est l’autre. Mon client se perçoit, lui, comme victime et sa congrégation d’ailleurs a su comprendre la situation, ne l’a pas sanctionné et ne s’est pas constituée partie civile », affirme Me Picard, l’avocat de la défense, en plaidant une relaxe.
Le tribunal a finalement prononcé une dispense de peine. Le ministère public a 10 jours s’il souhaite faire appel de cette décision, précise Ouest-France.
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