Euthanasie : ces évolutions à l’étranger qui inquiètent les soignants français<!-- --> | Atlantico.fr
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En France, un projet de loi sur la fin de vie ouvrant une aide active à mourir est annoncé d'ici à fin septembre 2023.
En France, un projet de loi sur la fin de vie ouvrant une aide active à mourir est annoncé d'ici à fin septembre 2023.
©LOIC VENANCE / AFP

Aide active à mourir

Alors que le congrès annuel de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) s’est ouvert mercredi à Nantes, les soignants français s'inquiètent de l'évolution de la pratique de l'aide active à mourir dans les pays étrangers, notamment au Canada.

En France, un projet de loi sur la fin de vie ouvrant une aide active à mourir est annoncé d'ici à fin septembre 2023. Les autorités françaises suivent donc de près les évolutions chez les pays voisins comme en Belgique ou bien au Canada. Et certaines inquiètent particulièrement les soignants français. Comme au Québec, où la proposition commerciale d’un complexe funéraire pour louer une salle afin d’accéder à une mort «tout compris» a fait polémique en mai. 

Révélée par un article du journal La Presse, cette proposition commerciale a été médiatisée en plein débat autour d’une extension de la législation sur l’aide active à mourir dans la province canadienne. Adopté à la quasi-unanimité le 7 juin dernier, le nouveau texte assouplit l’accès à l’euthanasie en l’ouvrant aux personnes atteintes d’un handicap neuromoteur grave et incurable ainsi qu’aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, par le biais de «demandes anticipées».

Pour la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui accueille 2700 participants pour son congrès annuel qui s’est ouvert mercredi à Nantes, les exemples étrangers des pays servent d’«études d’impact en grandeur réelle» sur la manière dont des lois dites «d’exceptions» gagnent du terrain pour rentrer peu à peu dans la norme et devenir une simple «option de fin de vie».

Aujourd'hui, le Québec se place au premier rang mondial dans la pratique de l’aide active à mourir, devant les Pays-Bas et la Belgique. En un an, la pratique a augmenté de 51 % pour atteindre 3 663 morts administrées, soit 5,1 % des décès enregistrés en 2021-2022. «Plus de 5000 personnes pourraient y avoir recours cette année, contre moins de 1000 il y a cinq ans», avance Radio Canada. Dans son dernier rapport annuel, la Commission de contrôle sur les soins de fin de vie de la province canadienne y voit une conséquence de l’assimilation de l’aide active à mourir à un « soin médical». «Le système est aujourd’hui structuré pour faciliter l’euthanasie. Il n’y a aucune balise pour l’arrêter et la pratique se banalise sous le prétexte d’une fausse compassion. Les médias en parlent comme d’une liberté. On commence à voir des faire-part de décès où les familles évoquent la chance de leur proche d’avoir pu accéder à l’aide active à mourir. C’est une nouvelle manière de déguiser la mort en la présentant comme une fin plus digne», déplore la gériatre Catherine Ferrier, professeur adjointe à l’Université McGill et membre d’un collectif des médecins contre l’euthanasie.

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