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L'Allemagne s'isole en Europe, rêve-t-elle d'un divorce ?
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Cauchemar

La rigueur fiscale et la stabilité vantées par le pays d'Angela Merkel menacées par l'Europe.

L'Allemagne a rarement été aussi importante en Europe, ou aussi isolée, qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'Allemagne a la plus grande économie depuis le début de l'intégration européenne, mais depuis la crise de l'euro, elle est encore plus incontournable : pas de solution possible sans l'Allemagne ou contre l'Allemagne soulignent Ulrike Guérot et Mark Leonard dans une étude de l'European Council on Foreign Relations. Ceci alors que l'Allemagne constate que les vertus qu'elle défend, stabilité, rigueur économique et  consensus, sont menacées par l'Europe.

Face à la crise grecque comme face à la Libye, l'Allemagne s'est montrée imprévisible. Beaucoup d'Allemands pestent car ils se sentent obligés de payer pour l'inconséquence d'autres pays comme la Grèce. Il y aurait une sorte de malentendu : les Européens attendent de l'Allemagne qu'elle participe au sauvetage de l'Europe, tandis que certains Allemands voudraient être sauvés de l'Europe, à mi-chemin entre populisme et euroscepticisme.

Certains Européens voient l'économie de l'Allemagne focalisée sur l'exportation plus comme un problème que comme une solution, à l'image de la Chine. Ils accusent même l'Allemagne de vouloir imposer son modèle. D'autres plus pragmatiques pensent que l'Europe pourrait fonctionner avec une économie à l'allemande et une politique étrangère franco-anglaise. Mais ce n'est ni désirable, ni réaliste car l'Allemagne ne va pas se contenter d'une position de spectateur passif face à la politique étrangère européenne.

Vingt ans après la réunification, une nouvelle Allemagne est née, très différente de la traditionnelle République Fédérale, et plus nationaliste. Même si elle apparaît plus forte, elle se sent plus fragile à l'intérieur. L'Allemagne a vieilli et elle fait face à plus de problèmes sociaux qu'autrefois. Elle s'inquiète de l'immigration, se trouve en queue du peloton en matière d'égalité des sexes, et son système éducatif a des failles.

Comme à l'époque de l'arrivée de l'euro auquel 80 % des Allemands étaient opposés, l'euroscepticisme est devenu socialement acceptable et même chic. L'Allemagne a-t-elle perdu confiance en l'Europe ? Pour 53 % des Allemands, l'UE ne représente pas le futur, indique un sondage cité par la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 25 janvier 2011.

En face, la vertueuse économie allemande se voit refuser le droit de donner des leçons aux mauvais élèves de l'Europe. Exemple avec la Grèce, où l'on compare les exigences financières allemandes avec l'occupation du pays par la Wermacht pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Heureusement, le très puissant journal populaire Bild, fort de ses plus de trois millions d'exemplaires quotidiens, soutient le sauvetage de la Grèce, considérant que son naufrage serait dangereux pour l'Allemagne.

Quand cette crise sera passée, l'Allemagne devra trouver un nouveau rôle en Europe car, même si elle est sa plus forte économie, elle n'est pas assez puissante pour dominer l'Europe, constatent les auteurs.

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