Sortez couverts
Votre e-mail vaut de l’or et voilà pourquoi (et comment se protéger des chercheurs d’adresses sans foi ni loi)
Les adresses e-mail sont désormais utilisées par les annonceurs pour récolter d'importantes données personnelles concernant nos habitudes d'achats et de connexions.
Anthony Poncier
Anthony Poncier est Docteur en Histoire, membre du collectif Réenchanter Internet et expert en transformation digitale et en stratégies collaboratives. En cette qualité, il accompagne les entreprises dans la conception de leurs stratégies médias sociaux, ainsi que dans la création de leurs réseaux internes.
Durant l'été, Atlantico republie une sélection de ses meilleurs articles
Atlantico : Quelle est l’utilisation des adresses e-mail qui est faite par des annonceurs ?
Anthony Poncier : Avant, nous recevions principalement des cookies. Maintenant, on voit de plus en plus de sites où il faut donner son email pour obtenir de la gratuité. C’est quelque chose qui se développe de plus en plus. Un email donne accès à de très nombreuses données qui sont vendues ensuite. Le nombre de fois où l’on se dirige vers un site et que l’on reçoit des spams le lendemain, c’est lié à ça.
L’autre point, ce sont toutes les données que l’on a pas le sentiment de donner mais qui sont comprises dans l’adresse mail ?
Un mail est composé de plusieurs paquets : il y a le paquet qui contient le paquet en dur, et il y a le paquet qui donne l’heure de connexion, d’où ça vient. Cela permet d’avoir une cartographie de qui fait quoi, contacte qui, à quelle heure... Ces données ont énormément de valeur.
A quel point le fait de donner son adresse mail à plusieurs entités a un effet de répercussion ?
Dans une logique publicitaire, si on voit qu’on est inscrits trois fois sur un site de vente de vêtements par exemple, on connaîtra vos préférences, et vous recevrez plein de spams.
Quelles sont les solutions à cela pour l’usager ?
On peut voir aussi que de plus en plus de services, comme Apple ou Firefox, proposent des adresses jetables ou génériques pour bloquer tout ça et éviter le partage de données. il y a maintenant un Apple Connect par exemple, avec un email de remplacement. Et d’autres entreprises proposent ce même type de service. Les métadonnées vont être ensuite bloquées par les serveurs de l’entreprise.
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