La Commission européenne et l’Allemagne ont un nouveau plan à 1500 milliards par an pour la réduction des gaz à effet de serre en Europe<!-- --> | Atlantico.fr
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Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
©FREDERICK FLORIN / AFP

Attachez vos ceintures

Dans un rapport préparatoire dont le Financial Times s’est procuré la copie et qui devrait être diffusé cette semaine prochaine, la Commission européenne estime que pour atteindre l’objectif de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, l’Europe devra investir l’équivalent de 10% de son PIB annuel à partir de 2031.

Drieu Godefridi

Drieu Godefridi est juriste (facultés Saint-Louis-Université de Louvain), philosophe (facultés Saint-Louis-Université de Louvain) et docteur en théorie du droit (Paris IV-Sorbonne).

 
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Atlantico : Dans un rapport préparatoire dont le Financial Times s’est procuré la copie et qui sera diffusé la semaine prochaine, la Commission européenne estime que pour atteindre l’objectif de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, l’Europe devra investir 1500 milliards par an à partir de 2031. Est-ce réaliste ? Pourquoi la Commission européenne évoque une telle somme ?

Drieu Godefridi : Nous assistons à la plus fabuleuse dérive idéologique extrémiste européenne — en réalité, allemande — depuis le national-socialisme des années 1920 et 1930. Rien n’est assez beau, rien n’est assez grand, rien n’est assez dévastateur du monde ancien, quand il s’agit de préparer l’avènement du Paradis écologiste tel que le rêvent les Allemands et leurs innombrables complices, relais, alliés idéologiques au sein et autour des institutions européennes. 1500 milliards par an, pendant dix ans ! C’est 10% du PIB européen, par an, pendant dix ans, juste pour remplacer des sources d’énergie pérennes par des sources d’énergie intermittentes, selon le principe de l’Energiewende allemande, qui, c’est un détail, a complètement et misérablement échoué selon tous les organismes de contrôle de la République fédérale allemande. En 2023, l’Allemagne émet dix fois plus de CO2 par unité d’énergie produite que la France. Dix fois. Vous me demandez si c’est réaliste… Si l’Europe est une dictature gouvernée depuis Bruxelles et que les ex-États membres sont des Gau, alors non ce n’est pas encore réaliste. Car les idéologues écologistes, même forcenés, ne dictent pas encore leur loi à la Nature. On ne réforme pas la thermodynamique par décret bruxellois. C’est encore moins réaliste si l’on tient compte du fait que les États membres de l’UE restent des démocraties. Nos peuples ne se laisseront pas dépouiller, exproprier, jeter à la rue, insulter pour ce qu’ils sont, sans réagir. L'actuel mouvement des agriculteurs n’est qu’un zakouski.

Qui pousse au sein de la Commission pour de tels investissements ? Pour quelles raisons ? 

Depuis la Commission Barroso, la construction de l’Utopie écologiste, que j’ai nommée Green Reich dans un essai sur le sujet, est devenue la raison d’être de l’UE. Il existe, au sein des institutions de l’UE, deux lobbys dont la conjugaison est irrépressible : celui de l’Allemagne, de loin la première puissance européenne, et celui des ONG écologistes financées par les institutions UE et directement associées à l’exercice de leur pouvoir. Si l’Allemagne a des pudeurs de vierge quand il s’agit de son passé, elle se comporte avec l’impérialisme le plus échevelé dès lors qu’il s’agit d’imposer ce qui lui paraît l’idéologie « généreuse » et « scientifique » de notre temps : l’écologisme. Remember Fessenheim !

Quels sont les éléments essentiels pour la décarbonation qu’omet l'Union européenne ?

La réalité. L’Europe, c’est 9% des émissions mondiales de CO2 (gaz à effet de serre). Si même le plan délirant de l’UE était mené à son terme — ce qui n’arrivera jamais — si même l’Europe venait à disparaître telle l'Atlantide, cela ne changerait rien non seulement aux émissions mondiales de CO2, mais à leur croissance. Car, le reste du monde n’a pas la moindre intention de suivre l’Europe dans sa spirale de mort. Par ailleurs, les énergies fossiles représentent 83% du mixte énergétique mondial, en 2023. Il n’existe aucun moyen ni même horizon scientifique qui permette d’en prévoir le dépassement actuel — sauf, bien entendu, à propulser dans l’espace quelques milliards de nos semblables.

Comment sortir l’Union européenne de l’idéologie qui est la sienne sur ce sujet ?

En votant pour les partis qui refusent le European Green Deal dans chacune de ses composantes depuis le début. Il n’y a pas d’alternative. Si Monsieur Macron est aussi sérieux dans son revirement écologiste qu’il l’a été dans son revirement nucléaire, il doit envoyer à Bruxelles des députés qui votent à l’opposé de ce que ses députés ont voté depuis quatre ans.

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