La Chine veut construire une gigantesque usine de construction automobile en Europe : la France saura-t-elle saisir sa chance ?<!-- --> | Atlantico.fr
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BYD, géant chinois, veut créer de gigantesques infrastructures industrielles en Europe.
BYD, géant chinois, veut créer de gigantesques infrastructures industrielles en Europe.
©HECTOR RETAMAL / AFP

Quel pays pour s'installer ?

Un média espagnol a récemment révélé que BYD, géant chinois, veut créer de gigantesques infrastructures industrielles en Europe.

Guillaume Gau

Guillaume Gau tient le site Chroniques occidentales et est contributeur au think-tank Le Millénaire.

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Atlantico : Un média espagnol a récemment révélé que BYD, géant chinois, veut créer de gigantesques infrastructures industrielles en Europe, quelles sont-elles ? A quel point cela sera-t-il pourvoyeur d’activité ?

Guillaume Gau : En effet, L'Expansion et le Financial Times ont révélé que BYD souhaite construire 2 usines en Europe : une usine de batterie et une usine d'assemblage avec une capacité de 800 000 véhicules par an. La France serait en lice pour accueillir l'usine d'assemblage, en compétition avec l'Allemagne, l'Espagne, la Hongrie et la Pologne. C'est un projet sérieux : BYD devrait prochainement devenir le n°1 mondial de la voiture électrique devant Tesla.

On comprend que plusieurs pays européens seraient en lice pour accueillir ces nouvelles usines, en quoi cela pourrait être une bénédiction pour la France de réussir à décrocher ce contrat ?

BYD souhaite construire une des plus grandes usines automobiles d'Europe : une capacité de production de 800 000 véhicules par an, c'est gigantesque. Pour vous donner un ordre de comparaison, Toyota Valenciennes, qui est la première usine automobile de France, a produit 250 000 véhicules en 2022.

Depuis 20 ans, le nombre de voitures produites en France été divisé par 2 et le déficit commercial automobile atteint 20 Md€ en 2022. Cela s'explique principalement par la délocalisation de la production des modèles à forts volumes par les constructeurs français (Clio en Turquie, 208 au Maroc etc...)

Ce projet, c'est l'occasion de réitérer le succès de l'implantation de Toyota en Valenciennes en 2001. Depuis, l'usine du groupe japonais est devenue la première de France. Certes il aurait été préférable d'attirer l'américain Tesla, car voir s'implanter un constructeur chinois ne va pas sans enjeux géopolitiques. Mais au vu notre niveau de désindustrialisation et de notre déficit commercial, nous ne sommes pas vraiment en position de faire la fine bouche...

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Que devrions nous faire pour gagner ce contrat ?

L'entreprise va prendre en compte plusieurs éléments pour décider son pays d'implantation. Tout d'abord, la France doit être capable de proposer un terrain suffisamment grand pour une telle usine, et que ce terrain soit rapidement constructible. BYD veut aller très vite : le début de la production est prévu en 2025.

Une approvisionnement énergétique compétitif, stable et faiblement intense en CO2 est aussi fondamental : grâce au nucléaire, la France dispose d'un atout unique.

Le montant des subventions et le coût du travail peuvent également faire la différence.

Enfin, l'entreprise va étudier la présence d'un écosystème industriel (fournisseurs, formation de la main-d'oeuvre, infrastructures) dans lequel elle pourrait s'insérer.

Alors que le France est récemment passée à côté de l’opportunité Tesla (et d’autres), comment faire pour ne pas répéter l’histoire ? Qu’est-ce qui a péché ces dernières années ?

Tout d'abord, il faut noter que tous les leviers ne sont pas dans les mains du gouvernement et des collectivités :  par exemple un industriel peut privilégier la présence d’un écosystème industriel préexistant ou la construction d'une usine près de ses clients. 

Mais si la France a raté les méga-usines Tesla et Intel qui ont atterri en Allemagne, c'est en partie car elle n'a pas su proposer des terrains suffisamment grands et rapidement constructibles. Donc le pays doit donc résoudre rapidement ce problème, en proposant des terrains industriels de grande taille "clés en main", ce qui a commencé à être fait mais un peu tard. La réduction des délais d'implantation est également prioritaire : c'est un des objectifs de la loi "industrie verte" qui devrait être bientôt présentée.

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