"Kap O Mond !" : Liberté, égalité, fraternité : l’amitié impossible et pourtant fusionnelle<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Kap O Mond !" : Liberté, égalité, fraternité : l’amitié impossible et pourtant fusionnelle
©

Atlanti-culture

De : Alice Carré et Carlo Handy Charles Durée : 1h Mise en scène : Olivier Coulon-Jablonka Avec : Charles Zevaco et Simon Bellouard, en alternance avec Roberto Jean et Sophie Richelieu

Mathilde Cazeneuve pour Culture-Tops

Mathilde Cazeneuve pour Culture-Tops

Mathilde Cazeneuve est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

THÈME

Mathieu, jeune banlieusard rêvant d’ailleurs, rencontre Kendy sur les bancs du concours d’entrée à Science-Po Paris. Kendy est un jeune Haïtien venu étudier en France, réalisant ainsi le rêve d’ascension sociale de sa famille, déçue par la politique haïtienne depuis l’indépendance. Alors que tout les oppose et qu’ils sont en désaccord sur presque tout, au gré des préjugés qu’ils se renvoient, un étrange désir les attire, et une amitié au long cours prend forme.

A travers cette pièce, qui raconte l’initiation de deux jeunes adultes, se croisent deux visages contemporains de France et d’Haïti, dans un perpétuel jeu d’échos avec le passé colonial de la France révolutionnaire.

POINTS FORTS

Alors que les spectateurs s’installent, les deux comédiens sont déjà sur le plateau et conversent à voix basse, tout en nous regardant prendre place. Le décor est simple et efficace : un large panneau blanc comme toile de fond, quelques cubes blancs modulables, qui serviront de sièges ou de banc, et dont les mots cachés sur une des faces dévoileront une maxime aux allures philosophiques. 

Trois mots, bien connus, illuminent en couleurs fluo le haut de la toile blanche : Liberté, Egalité, Fraternité, et annoncent d’emblée le ton du récit à venir.

Les deux comédiens se jettent un regard complice comme pour dire « allez, on y va », se lèvent et se mettent à nous raconter leur histoire, en attrapant nos regards et notre attention. 

La simplicité parfois presque naïve de ces échanges entre les deux amis en devenir, apporte une touche sensible et émouvante. Loin des grands débats socio-politiques vociférants et donneurs de leçons, ici, les deux protagonistes échangent dans le respect de l’autre et grandissent ensemble en se confrontant aux préjugés qu’on leur a enseignés, aux différents héritages historiques dont ils sont le fruit, qui les empêchent de se comprendre mais les poussent à rester liés, comme pour prouver que le choc des cultures est une force, que c’est en questionnant leurs déterminismes, leurs éducations, et leurs sociétés qu’ils se construiront et trouveront leurs propres identités.

Si cette pièce parvient à toucher la jeunesse, elle redonnera voix à l’histoire d’une révolution Haïtienne trop souvent passée sous silence lors de nos études générales.

QUELQUES RÉSERVES

Elles sont trop anodines pour être évoquées…

ENCORE UN MOT...

Tchekhov disait que « la simplicité est la sœur du talent », et cette pièce en est la preuve. • C’est l’air de rien que le débat d’idées s’instaure, sans jamais tomber dans le manichéisme ou le didactisme, mais au contraire encourage la réflexion et l’échange. Au gré de leurs quêtes de justice et d’évolution vers un monde meilleur, on assiste à une prise de conscience qui parlera à chacun d’entre nous.

L'AUTEUR

Alice Carréest diplômée d’un master d’études théâtrales à l’Ecole normale supérieure et d’un doctorat en arts du spectacle dédié à la scénographie contemporaine et aux espaces vides. Elle enseigne le théâtre pendant sept ans à l’université (Nanterre, Poitiers, Paris III)

Côté scène, elle se forme d’abord comme assistante à la mise en scène, avant de se lancer dans la dramaturgie qui l’amèneront à l’écriture de plusieurs textes et d’un travail autour des amnésies coloniales.

Carlo Handy Charlesest originaire d’Haïti, et oscille entre la recherche académique, le théâtre et les politiques publiques. Il a fondé sa propre de troupe de théâtre en Haïti depuis plus de quinze ans, il est aussi organisateur d’événements pour l’ONG AfricaFrance Solidaire au Cameroun, et dirigeant de plusieurs associations étudiantes au Canada. Carlo Handy Charles a remporté de nombreux prix pour son leadership et ses projets académiques, et a été sélectionné comme Fellow de recherche à l’Institut Convergence Migrations au Collège de France.

Ensemble, ils ont commencé une collaboration au long cours.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !