Etats-Unis, Europe : le grand décrochage économique <!-- --> | Atlantico.fr
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Drapeaux des Etats-Unis et de l'Union Européenne.
Drapeaux des Etats-Unis et de l'Union Européenne.
©THIERRY CHARLIER / AFP

Economie mondiale

En 2008, l'économie européenne était quasiment au même niveau de que l'économie américaine, finalement à 16 trillions contre 14,7 pour les Américains. Aujourd’hui c’est à peine 20 trillions contre plus de 25 pour les Etats-Unis.

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega est universitaire, spécialiste de l'Union européenne et des questions économiques. Il écrit sous pseudonyme car il ne peut engager l’institution pour laquelle il travaille.

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Atlantico : Dans quelle mesure observe-t-on un décrochage économique entre l'Europe et les États-Unis ?

Don Diego de la Vega : La position de la France est relativement médiane au sein de la zone euro et légèrement supérieure à la moyenne de l'Union européenne. La France peut être considérée comme un pays représentatif, voire caractéristique de l’Europe. Pourtant, si la France était un État américain, elle se classerait comme le 50e État des États-Unis en termes de PIB par habitant. En termes de parité de pouvoir d'achat, cela équivaudrait au PIB par habitant médian du Mississippi. Il est important de souligner l'écart entre un Européen et un Américain aujourd'hui. Cet écart grandissant est un point crucial, car selon la théorie économique néoclassique standard, on aurait dû assister à une convergence. Dans les années 50, 60 et 70, nous avons effectivement connu une convergence, mais depuis le début des années 80, nous avons cessé de converger et avons même divergé dans la mauvaise direction. Cette réalité va à l'encontre de la théorie. Dans un monde globalisé, il y a une pression des pairs pour que les Européens fassent des efforts en matière de réformes et de changements institutionnels. Nous aurions dû converger, mais ce n'est plus le cas. Ces constats sont douloureux en raison des écarts importants et non expliqués par la théorie standard. Il s'agit donc d'une anomalie. Il est important de noter que ce n'est pas non plus une performance américaine exceptionnelle, car les États-Unis ont connu une baisse de productivité et de croissance, ainsi que des problèmes liés à la participation au marché du travail, à la bureaucratie, etc. Il s'agit véritablement d'un décrochage en Europe. Les gains de productivité ont diminué et sont désormais négatifs en Europe. Il y a donc un véritable décrochage qui est probablement lié à une diminution du capital humain. En résumé, nous n'arrivons plus à accumuler de capital physique ni humain, et nous éprouvons également des difficultés à accumuler des ressources financières. Il s'agit d'un véritable problème spécifique à l'Europe, et non d'une performance exceptionnelle des États-Unis. Bien sûr, il y a eu quelques éléments surprenants aux États-Unis, notamment dans le domaine de l'énergie au cours des 15 dernières années, ainsi que dans la création de valeur par certaines entreprises américaines au cours de la dernière décennie. Mais fondamentalement, ce n'est pas l'Amérique qui se distingue, c'est surtout l'Europe qui ne parvient pas à performer. La question de savoir pourquoi l'Europe ne parvient pas à disposer de données adéquates devrait être posée aux décideurs et aux éditeurs européens.

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En 2008, l'économie européenne était quasiment au même niveau de que l'économie américaine, finalement à 16 trillions contre 14,7 pour les Américains. Aujourd’hui c’est à peine 20 trillions contre plus de 25 pour les Etats-Unis. Comment l’expliquer ?

Tout ne peut pas être résumé par le PIB y compris total, car ce qui m'intéresse davantage, c'est la dynamique et la croissance. C'est ainsi que l'on peut déterminer si nous sommes en bonne santé économique ou non. L'Amérique était déjà en avance, principalement parce qu'elle est plus unifiée que l'Europe. Son marché du travail est réellement un marché du travail, une véritable zone d'échanges, ce qui n'est pas du tout le cas en Europe. De plus, les États-Unis disposent d'une monnaie unique, ce qui est un peu plus complexe en Europe. Cependant, vous avez raison, il y avait une époque où l'Europe semblait être dans la course. On parlait plus ou moins le même langage. Pour vous donner une idée, vers 2007, si vous aviez demandé à n'importe quel investisseur si l'avenir appartiendrait à Nokia ou à Apple, cela aurait été un véritable 50/50. En d'autres termes, pour un investisseur, il y avait autant de chances que l'avenir soit porté par Nokia que par Apple en 2007. Puis, les choses ont commencé à diverger pour diverses raisons. En 2007-2008, il y a eu la grande crise. Initialement, on l'a qualifiée de crise américaine, mais en réalité, ce n'était pas vraiment une crise américaine. Elle a commencé aux États-Unis, mais elle s'est rapidement transformée en une crise plus européenne qu'américaine. Les Américains disposaient d'une banque centrale compétente qui a commis de nombreuses erreurs, mais qui n'a pas fondamentalement commis de fautes. En revanche, nous avions Jean-Claude Trichet, et vous pouvez imaginer les conséquences désastreuses de ses décisions, notamment lorsque l'euro a atteint 1,60 dollar. Cela a particulièrement touché le sud de l'Europe, qui s'est retrouvé ruiné et a dû faire face à du chantage lorsque l'aide a été nécessaire. Jean-Claude Trichet a causé de nombreux problèmes, et la finance européenne s'est retrouvée zombifiée pendant des années. Les banques européennes ne se prêtent toujours pas mutuellement, tout passe par la BCE dans un système qui est devenu un système digne des Shadocks depuis 15 ans. Cela a eu de graves conséquences pour l'Europe du Sud. De plus, les flux financiers ne vont plus du Nord vers le Sud comme cela devrait être le cas selon la théorie de la convergence. Ils restent au Nord. Nous n'avons donc plus de flux intra-européens, ce qui soulève la question de l'utilité de l'euro. En résumé, tout fonctionne de manière dysfonctionnelle. Nous passons des années à payer les conséquences de cette crise. En fin de compte, nous avons connu une récession de 2008 jusqu'en 2014, alors que les Américains ont réussi à sortir de la crise plus rapidement. Je ne dis pas qu'ils s'en sortent bien, c'est un peu laborieux. Ils ont réussi à sortir de la crise et à se remettre sur les marchés financiers, ce qui leur a permis de capitaliser et d'agir de manière plus offensive. Aujourd'hui, les Américains font des acquisitions en Europe, tandis que nous sommes restés coincés avec les conséquences des décisions de Monsieur Trichet. Malheureusement, nous n'avons pas su réagir à temps, et nous avons perdu du terrain par rapport à l'Amérique. Nous avons fait le Quantitative easing en 2015, bien trop tard. Nous en subissons encore les conséquences.

Pour vous donner une idée, actuellement, les Américains commettent de graves erreurs monétaires. Mais nous avons trouvé un moyen de faire pire. Les gens disent que les faits les plus agressifs se déroulent aux États-Unis en ce moment, mais ce n'est pas vrai. En réalité, les taux d'intérêt aux États-Unis avant la pandémie étaient d'environ 1,75 %. Maintenant, il semble qu'ils vont monter jusqu'à 5,75 %. On pourrait dire qu'en comparaison avec une période pré-COVID, ils ont augmenté de 400 points de base. Mais en Europe, avant la pandémie, nos taux étaient de -0,05 %. Et maintenant, il semble qu'ils vont dépasser 4 %. Donc, on pourrait dire que c'est à peu près équivalent. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Nous avons un marché du travail peu développé. De même pour le marché boursier, et ainsi de suite. Donc, en fait, l'Amérique commet des erreurs similaires aux nôtres, mais à la base, ce ne sont pas seulement des erreurs, ce sont des fautes. Et nous nous retrouvons avec un euro qui est beaucoup trop cher. Et donc, c'est une spirale de destruction de valeur. J'ai bien peur que ce que nous sommes en train de faire, nous le payions, du moins c'est ce que je crains. En 2030, nous nous demanderons pourquoi nous avons un PIB par habitant dans la zone euro qui n'est guère supérieur à celui de 2007. Nous aurons perdu une génération de croissance. Donc, l'Amérique ne fait pas bien les choses, sa croissance potentielle a été réduite de moitié en une génération. Mais pour nous, c'est pire. C'est cela, le décrochage, il est d’abord monétaire en zone euro, qui souffre d'une grave dysfonctionnalité due à une monnaie qui était déjà très problématique. Nous avons ensuite ajouté à cet euro une politique monétaire beaucoup trop restrictive. Et ensuite, oui, nous pouvons parler de tout un tas de facteurs structurels, tels que la démographie, la bureaucratie, mais fondamentalement, nous constatons un décrochage.

Vous expliquiez qu’on pourrait faire le choix de se lancer, d'avoir des GAFA européens finalement, et on ne le fait pas, pourquoi ?

Les Américains avaient déjà un avantage initial : ils étaient en avance, notamment grâce à la Silicon Valley. Ils ont pu profiter de la bulle technologique à la fin des années 90. C'était une bulle différente de la bulle immobilière que nous connaissons à Paris, car elle a permis l'émergence d'une nouvelle classe d'entrepreneurs, même si les valorisations étaient parfois excessives.

En France, nous avons tenté depuis 40 ans de créer des technopoles un peu partout pour imiter la Silicon Valley, mais rassembler des laboratoires en banlieue de Saint-Étienne ne suffit pas à reproduire cet effet. Nous avons besoin d'une concentration plus importante, d'une véritable agglomération, ce qui constitue le premier point majeur. 

Le deuxième avantage des États-Unis est leur marché plus vaste et unifié. Vous pouvez commencer vos études en Californie, les terminer dans le Massachusetts, trouver votre premier emploi à Washington D.C., votre deuxième emploi au Texas, et ainsi de suite. Cette fluidité n'existe pas à grande échelle en Europe. Notre marché du travail est segmenté, divisé. Bien sûr, on parle d'un marché européen, mais dans de nombreux domaines, il n'est pas vraiment unifié, c'est plutôt une blague.

Nous dépendons donc largement d'une impulsion administrative Franco-Germanique, qui ne fonctionne plus depuis 15 ans. Les Allemands ne jouent plus le jeu et les Français sont naïfs au point de croire que cela fonctionne encore. C'est un véritable problème. Il y avait donc des avantages intrinsèques aux États-Unis.

De plus, il y a une différence d'attitude envers la réglementation. Par exemple, prenons l'intelligence artificielle. Lorsque cela commence à émerger médiatiquement, les Américains réagissent en disant : "Allons-y, expérimentons !" Ils lancent des expérimentations dans tous les sens, comme Tesla avec les véhicules autonomes, par exemple. En revanche, la réaction des Européens est de trouver un moyen de réglementer. Les Américains en parlent, mais ne le font pas, ou le font de manière légère et processuelle. En Europe, on réunit des personnes qui ne connaissent rien au sujet et qui n'ont aucun lien avec le monde des affaires, et elles pondent des textes de réglementation. C'est le même problème que nous avons rencontré avec la réduction du temps de travail. Les Américains en ont parlé, mais ne l'ont pas appliquée. En France, nous l'avons appliquée aveuglément, ce qui a abouti aux 35 heures.

Souvent, nous récupérons des concepts de régulation américains, mais nous les appliquons bêtement, sans réflexion. Évidemment, cela n'est pas favorable.

En ce qui concerne le droit de la concurrence, il y a deux philosophies différentes de chaque côté de l'Atlantique. Cependant, il y a d'autres facteurs à prendre en compte. En ce qui me concerne, je souligne l'importance de la politique monétaire. En créant régulièrement des crises inflationnistes tous les 5 ou 10 ans, nous affaiblissons considérablement le terrain entrepreneurial. De plus, si l'euro est surévalué, avec un coût trop élevé, cela avantage davantage les rentiers plutôt que les entrepreneurs. Les revenus d'un entrepreneur sont souvent très internationaux, et si l'euro est systématiquement fort, cela pénalise leurs activités sur les marchés mondiaux, surtout dans le secteur moyen de gamme. Seules les marques de luxe, comme Hermès et Chanel, s'en sortent bien. Toutes les autres sont affaiblies et se retrouvent en compétition mondiale avec un handicap. Bien sûr, même si les entrepreneurs français sont débrouillards et intelligents, ils seront inévitablement concurrencés par des entreprises coréennes et bientôt chinoises. Par conséquent, on peut affirmer que la politique monétaire a des effets explicatifs quant à notre manque de compétitivité. Cependant, ce n'est pas le seul facteur. L'effet d'agglomération est également très fort, avec des modifications sur le marché. L'antériorité joue un rôle important, car les Américains ont déjà un éventail d'entreprises préexistantes. La grande différence entre les deux est que les Américains ont un turnover constant avec l'arrivée de nouveaux acteurs, notamment dans le domaine de la haute technologie. En Europe, nous avons également des acteurs du secteur de la haute technologie, mais vous remarquerez que ce sont les mêmes depuis 40 ans. Nous nous faisons des illusions sur les start-ups et les petites entreprises, mais la réalité est que ce ne sont pas elles qui conquièrent le marché international. Une capitalisation boursière d'un milliard de dollars n'est pas suffisante pour jouer dans la cour des grands, et il s'agit souvent d'auto-évaluations. Nous avons une ribambelle de licornes assez médiocres, subventionnées et qui ne sont pas réellement en mesure de rivaliser avec les plus grands acteurs. La raison pour laquelle nous ne parvenons pas à jouer dans la cour des grands est que nous avons un problème de création d'entreprise. Nous avons bien des créations d'entreprises, mais nous ne parvenons pas à les faire grandir. Cela s'explique par un manque de respect pour la dynamique entrepreneuriale et par une réglementation qui entrave leur développement, ainsi que par une politique monétaire qui constitue un véritable frein.

Ensuite, peut-être que c'est un problème de psychologie. Prenons l'exemple des priorités en Europe. Par exemple, il y a actuellement une impulsion politique axée sur l'hydrogène. Les 18 derniers mois, c'était les plateformes internet. On peut clairement voir cela dans le domaine spatial. Nous avions des compétences avec Ariane, ça fonctionnait plutôt bien. Mais regardez, en l'espace de 10 ans environ, cela s'est complètement effondré. L'industrie spatiale européenne est pratiquement morte. Ariane 6, même avant son vol inaugural, est déjà obsolète. C'est une fusée zombie. La compétition, l'administration... c'est un désastre. Tout ce processus de pulvérisation de notre industrie aérospatiale se reflète dans de nombreux autres domaines. On retrouve la même logique à chaque fois, c'est toujours approximatif.

Autre élement, en Europe, il n'y a pas de sanctions, c'est également là la grande différence avec les États-Unis. Là-bas, il y a des sanctions, qu'elles soient positives, comme devenir milliardaire, ou négatives. Il y a de nombreux exemples en Europe. Le président d'Arianespace, Monsieur Stéphane Israël, par exemple, est un énarque bien installé et personne ne veut s'en débarrasser. Pourtant, il a complètement échoué ces dernières années, avec des résultats catastrophiques. Il aurait été remplacé aux États-Unis, mais ici, je pense qu'il restera confortablement en poste et qu'on le verra siéger dans des conseils d'administration pendant longtemps. Normalement, la concurrence devrait être capable de sanctionner positivement ou négativement, mais ce n'est pas le cas en Europe. Les membres du directeur de la BCE ont tous été recasés en tant que présidents de grandes banques. Youngman chez Commerzbank, Weber chez UBS, etc. Aux États-Unis, les mauvais acteurs de la Fed parviennent également à se recaser, mais c'est moins flagrant.

En 90, l'Europe avait 44% de la production de de semi-conducteurs. On avait des forces qu'on a laissé filer, pourquoi ?

Oui, parce que ce n'est pas un jugement sur la qualité de l'ingénieur de base. Nous avons de bons ingénieurs, des gens compétents. Par exemple, lorsque je parle d'Ariane, je critique la gestion et la stratégie, pas la compétence de l'ingénieur de base, qu'il soit à Hambourg ou à Toulouse. Ce n'est pas parce qu'ils travaillent sur Ariane qu'ils sont mauvais.

Le problème réside dans le management, la stratégie, le financement, la conception, le top management qui est catastrophique. C'est dû à la politisation excessive et à l'absence de sanctions. Ce n'est pas pour dire que nos ingénieurs sont mauvais. Nous avons de nombreuses possibilités. Cependant, il devient de plus en plus difficile de maintenir cette idée que nous avons de bons ingénieurs, car nous n'en aurons pas suffisamment. Par exemple, si nous voulons réindustrialiser le pays, nous avons besoin de preuves concrètes de compétence. Si nous voulons mettre en place de nouveaux plans dans le domaine du nucléaire ou d'autres secteurs stratégiques, il devient évident que nous n'avons pas les compétences nécessaires. Ce n'est pas seulement un problème de manque de moyens, de capital ou de négociation avec les écologistes. Il s'agit directement d'un problème de compétences. Nous n'avons pas une base productive suffisante en termes de capital humain pour effectuer une réindustrialisation sérieuse du pays.

Malgré tout, nous avons encore de bons talents aujourd'hui, et je pense que cela est encore plus frustrant pour eux. Nous constatons d'ailleurs que de nombreux Français et Européens se rendent dans la Silicon Valley ou à Londres. Normalement, ces talents devraient travailler dans des centres de recherche ou des entreprises européennes pour éviter ce gaspillage managérial, politique et stratégique. Par exemple, chaque fois que nous mettons en place un plan de relance en Europe, l'argent est distribué aux copains, à l'ancienne économie, à toute une série d'incompétents. Il n'y a absolument aucun ciblage sérieux vers des secteurs stratégiques. C'est du grand n'importe quoi. Il faut une impulsion claire. Soit nous sommes des champions des batteries électriques, soit nous sommes des champions de l'intelligence artificielle. On ne peut pas être champions dans tous les domaines, c'est impossible. Il n'y a pas suffisamment de concentration, ni de suivi dans le temps. Nous ne mettons pas suffisamment d'efforts de manière cohérente sur 3 ou 4 axes véritablement prioritaires.

Il y a 50 ans, nous avions une impulsion pour Ariane, par exemple, et cela a été un succès. Nous avions une impulsion pour Airbus, et cela a été une réussite. Mais à l'époque, l'Europe n'avait pas 15 priorités. Aujourd'hui, nous perdons notre temps à les définir. L'Europe se résumait principalement à la PAC et aux Fonds structurels. Lorsqu'il s'agissait d'aider une filière ou un secteur, il n'y avait pas 36 options, nous pouvions concentrer nos efforts. Maintenant, nous trouvons des aides européennes partout, ce qui signifie nulle part. De plus, aucune évaluation sérieuse n'a été réalisée malgré les énormes sommes d'argent investies. C'est du grand n'importe quoi. Évidemment, l'argent va prioritairement aux amis, c'est classique, mais cela se produit également aux États-Unis. L'argent est clairement orienté vers les soutiens politiques. Cependant, aux États-Unis, avec une plus grande place accordée aux affaires, il y a une concentration plus forte. Si de l'argent est identifié pour une nouvelle technologie ou un nouvel axe, les gens se précipiteront dessus, ce qui entraînera une impulsion en Europe. Nous avons tellement envie de soutenir l'ancienne industrie que nous rencontrons de grandes difficultés pour les nouveaux entrants et les nouveaux secteurs.

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