Et le droit de vote pour les étrangers, c'est quand ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La une du journal Libération du 18 mars.
La une du journal Libération du 18 mars.
©Liberation.fr

Encore un effort camarades

L'aile gauche du PS le réclame avec force. Et Libération vole à son secours.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Sur la "une" de Libé un homme de couleur. Et ce gros-titre : "Les étrangers sans voix". Une "une" ? Non plutôt une affiche électorale. D'une certaine façon elle répond à une autre affiche avec une demoiselle blonde. Celle, officielle, de Marine Le Pen avec les mots : "Une autre voix". Il ne faut pas chercher bien loin pour réaliser que l'affiche de Libé profite largement à l'affiche de la présidente du Front national.

Le droit de vote pour les étrangers extracommunautaires est une vielle revendication – ou plutôt une vielle lune – de la gauche de la gauche. Elle a son utilité. François Mitterrand, en son temps, n'hésitait pas à s'en servir. Manœuvrier habile il lâchait de temps en temps une petite phrase du genre "il faudrait que les étrangers puissent voter mais la société n'est pas encore prête à l'accepter". Et hop le FN grimpait dans les intentions de vote. C'était toujours ça de pris au RPR (l'UMP de l'époque) et ça assurait la victoire de François Mitterrand.

Nous vivons une autre époque. Avec un autre homme. Certes François Hollande a beaucoup appris chez l'ancien président de la République. Mais il est loin d'avoir ses multiples talents. On se souvient qu'il avait promis pendant la campagne électorale ce fameux droit de vote. Les députés les plus à gauche de sa majorité le lui rappellent régulièrement. Promesse non tenue s'époumonent-t-il ! Eux c'est par idéologie qu'ils le réclament. Lui c'est par pur opportunisme qu'il l'avait promis.

François Hollande est – pour utiliser le langage interne du PS – un éléphant. Et contrairement aux baleines les éléphants n'ont aucune propension au suicide. Alors il fait le gros dos et se tait. Pauvre Hollande, pauvre PS… Dans l'incapacité de réformer en profondeur la France ils s'arc-boutent, tant bien que mal, sur les réformes sociétales (mariage pour tous, rythmes scolaires, enseignement du genre et – à l'état de menace – droit de vote pour les étrangers). Quelques hochets pour quelques-uns…

En soi, et pas plus que le mariage pour tous, le droit de vote pour les étrangers n'est un scandale ou une aberration. Mais quand on veut semer, on attend que les premières gelées soit passées. Et en France depuis longtemps c'est l'hiver, toujours l'hiver. Un pays malheureux, abimé par une crise morale, sociale et économique sans précédent. Un pays qui est passé de l'espoir au ressentiment. Ce n'est certainement pas le moment d'exaspérer encore plus tous ceux, nombreux, qui souffrent et sentent que le sol se dérobe sous leurs pieds.

Mais de cela les idéologues n'en ont cure. Le peuple ne les écoutes pas ? Eh bien changeons de peuple ! Ils sont quelques-uns à vouloir, par tous les moyens, faire le bonheur du plus grand nombre. Les conséquences leur importent peu. Le bonheur qu'ils veulent dispenser aux autres c'est avant tout leur bonheur. Et en cela ils ont beaucoup de points communs avec les djihadistes qui se font exploser pour être sûr d'aller au paradis.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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