Emploi : la France recrute à tour de bras mais voilà 5 réalités inconfortables qui se cachent derrière les chiffres pétaradants <!-- --> | Atlantico.fr
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Une personne visite le stand de Pôle Emploi lors d'un salon à Arras.
Une personne visite le stand de Pôle Emploi lors d'un salon à Arras.
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Paradis en solde

Malgré un nombre d’offres d’emploi toujours en hausse et un taux de chômage qui continue de baisser, des difficultés de recrutement demeurent sur le marché du travail en France.

Denis Ferrand

Denis Ferrand

Docteur en économie internationale de l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, Denis FERRAND est Directeur Général de Rexecode où il est notamment en charge de l’analyse de la conjoncture de la France et des prévisions macroéconomiques globales. Il est également vice-Président de la Société d’Economie Politique. Il est membre du Conseil National de l’Industrie et du Conseil d’Orientation pour l’Emploi au titre de personnalité qualifiée. Chroniqueur pour Les Echos, il est chargé du cours d’analyse de la conjoncture à l’Institut Gestion de Patrimoine de l’Université Paris-Dauphine et pour le Master APE de l’université Paris-Panthéon Assas.

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Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega est universitaire, spécialiste de l'Union européenne et des questions économiques. Il écrit sous pseudonyme car il ne peut engager l’institution pour laquelle il travaille.

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Atlantico : Après avoir progressé de 4,5 % depuis fin 2019, soit une création de 888 000 postes nets, l'emploi a calé fin 2022, notamment dans le secteur des services. Est-ce juste un "accident de parcours" ou peut-on y voir le début d’un changement de tendance ? 

Denis Ferrand : Il est un peu tôt pour répondre à cette question. L’Insee a simplement diffusé une première estimation et les chiffres définitifs peuvent encore évoluer. Pour autant, ils peuvent interpeller, dans le sens où jusqu'à présent, les indicateurs comme les enquêtes de conjoncture semblaient plutôt positifs. En ce qui concerne les embauches, selon l’Urssaf, on voit que les déclarations préalables sont très élevées, puisqu’on embauche actuellement environ 820 000 personnes chaque mois, contre 720 000 à la même période en 2019. 

Pour autant, si les flux d’embauche sont importants, l’emploi net ne progresse plus. À cela, on peut donner deux explications. Premièrement, il est possible que nous assistons à une hausse des flux de sortie de l’emploi. Enfin, pour expliquer la non-création d’emploi survenue fin 2022, on peut se demander si le nombre d’alternants a calé, après des aides généreuses. Nous devons donc rester prudents avant de parler de changement de tendance. 

D’un point de vue économique, on peut constater au cours de l’année 2022 que les entreprises ont fait à la fois du salaire et de l’embauche. Ainsi, la masse salariale a progressé de 8,8%. Ce chiffre se décompose en 3,4 points d’augmentation de l’emploi dans les entreprises et en 5,4 points d’augmentation du salaire moyen par tête. En somme, en 2022, les entreprises ont fait du « en même temps » : elles ont à la fois créé des emplois et augmenté le salaire moyen par tête. En 2023, la tendance risque de changer. Les salaires devraient progresser un peu plus, malgré un ralentissement de l’activité et une situation de trésorerie des entreprises moins favorable.

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Le Parisien s’est attelé à étudier les secteurs qui recrutent, ainsi que les régions où le chômage baisse le plus. Qu’est-ce que nous disent ces données de l’état du marché du travail ? Et de l’état de l’économie française ?

Denis Ferrand : Le marché du travail est très tendu. Il est segmenté, puisque dans certaines régions le taux de chômage est de 12% contre 3/4% dans d’autres. La mobilité d’une compétence à une autre ou d’un secteur à un autre n’est pas parfaite, ce qui contribue aux difficultés de recrutement importantes. Les entreprises vont donc essayer de conserver des salariés qu’elles ont eu du mal à recruter et les pratiques de rétention de main d'œuvre risquent d’être assez importantes au cours de l’année. 

En ce qui concerne l’économie française, ce phénomène indique clairement un ralentissement. En réalité, les 2,6% de croissance en 2022 ont été réalisés au cours de l’année 2021. Il y a donc eu très peu de croissance et l’emploi, si le chiffre de quatrième trimestre était confirmé, est simplement en train de s’ajuster à une donne économique qui est désormais moins vigoureuse qu’elle ne l’a été après la pandémie de Covid-19. Le point le plus surprenant est que malgré une hausse de 4,5% d’emploi en 2022 par rapport à 2019, il n’y a que 1,2 point d’écart de PIB. Il y a donc une productivité négative, le niveau de productivité ayant reculé de 3 points fin 2022 par rapport à ce qu’il était fin 2019. Nous risquons donc de constater un recul de l’emploi au cours de l’année 2023. 

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Notre productivité, comparativement aux autres pays européens, semble pourtant élevée. Mais ces données sont-elles en trompe-l’oeil ?

Denis Ferrand : Il faut arrêter avec cette idée que nous sommes super-productifs ! C’est totalement faux. Le taux d’emploi des jeunes et des seniors est plus faible que dans les autres pays européens. De plus, le taux d’emploi des personnes non qualifiées ou avec le plus faible niveau de formation initiale est le plus bas de tous les grands pays de la zone euro. Enfin, le taux d’emploi des personnes qui ont un niveau de formation maximum type BEPC, donc brevet des collèges ou pas de diplôme, est de 52%. Il est donc aisé d’avoir un « niveau de productivité élevé », il suffit de ne pas inclure dans l’emploi les personnes qui en sont les plus éloignées. Dire que notre productivité est élevée est un argument non recevable, en plus d’être très condescendant à l’égard des autres pays européens. 

Dans ces conditions, le plein emploi dont nos dirigeants rêvent est-il vraiment atteignable ?

Denis Ferrand : Nous avons diminué le nombre de chômeurs, mais c’est, d’une certaine façon, la partie la plus facile. Mais qu’est ce que le plein emploi ? Est-ce un taux de chômage de 5% ? De 3,5%, comme c’est le cas aux États-Unis ? Il n’y a pas de seuil clair. Pourtant, on peut penser que nous sommes pas très loin du plein emploi des personnes que l’on peut mobiliser sans grand coût. La prochaine étape est donc de réinsérer dans l’emploi des personnes qui en sont plus éloignées. Cela passe par des efforts de formation, de requalification… D’ailleurs, quand on regarde où le taux d’emploi est le plus faible, on voit bien que cela concerne les personnes qui ont des qualifications obsolètes et que le processus pour le remettre sur le chemin de l’emploi est plus coûteux. Il faut donc faire plus d’efforts en ce qui concerne les formations. 

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Don Diego de la Vega : Le « plein emploi » est une expression galvaudée devenue, par un étrange unanimisme que l’Etat entretien, l’alpha et l’oméga de nos objectifs économiques. Aujourd’hui nous ne serions plus qu’à quelques encablures de ce jardin d’Eden (à l’autre bout de la rue ?), mais à propos de ce lit de roses je voudrais noter quelques petites épines qui vont de toute façon se rappeler à notre bon souvenir :

1/ cela devrait aller sans le dire mais ça va mieux en le disant : l’URSS aussi était au « plein emploi » 

Rien de plus facile que d’atteindre le nirvana statistique du plein emploi, calculé par des penseurs sur Excel qui n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs Stakhanovistes : il suffit de ralentir le rythme du progrès technique, et/ou d’enrichir comme des forcenés le contenu en emplois de la croissance (jusqu’à des absurdités coûteuses comme la réduction du temps de travail quand elle n’est pas désirée), et/ou de faire disparaitre les chômeurs dans les multiples poches du « halo » (par exemple, la « formation »), et/ou de subventionner l’emploi privé par divers canaux après avoir étendu la fonction publique au-delà du raisonnable, du comparable et du soutenable. Toutes ces solutions façadistes se cumulent aujourd’hui, en particulier en France, pour faire des chiffres de l’emploi des équivalents de la production soviétique d’acier : ce n’est pas que ces chiffres soient faux, mais ils n’ont pas beaucoup de sens. 

Quel est le sens d’un emploi bac+2 confié à un bac+6 qui ronchonne ou s’ennuie toute la journée ? Trouvez-vous normal que dans un pays où le PIB n’a pratiquement pas monté depuis janvier 2008 le volume d’emploi soit presque à son zénith en 2022, ce qui signifie concrètement que la productivité apparente stagne depuis 14 ans, le tout dans un monde où les machines s’améliorent chaque année, où les logiciels américains progressent, ou les semi-conducteurs taïwanais progressent ? Autrement dit, alors que nous importons avec une efficacité croissante, et alors qu’on nous bassine avec tous ces gains de productivité permis par le télétravail (tu parles ! il y aura toujours plus de travail dans une classe prépa qu’à l’université…), nous ne produisons pas beaucoup plus de l’heure (en moyenne), ce qui implique soit un je m’enfoutisme d’ampleur cosmico-macroéconomique de la part des insiders, soit des emplois essentiellement occupationnels du côté des nouveaux entrants (dans mon quartier, seule la profession de vigile semble avoir le vent en poupe), soit un peu des deux. Une économie Potemkine.         

Mais, me direz-vous, ce sont là des critiques à courte vue : avec tous ces jeunes auto-entrepreneurs du 9-3 qui débordent de créativité à quelques kilomètres de Paris, il n’est pas idiot de la part de nos élites très courageuses de privilégier l’emploi « pour tous, à tout prix », et tant pis pour la pureté de l’analyse économique. Oui et non. Il est vrai que la paix sociale est importante, surtout au point où on en est. Mais un emploi peu productif est peu rentable, ce qui signifie que son utilité sociale est faible ; la rétention de la main d’œuvre crée des problèmes à la chaine (pénuries sectorielles…), ne tarde pas à se muer en trappe, et le coût pour les finances publiques demanderait au moins une évaluation (ce qu’on ne risque pas d’avoir un jour en France) ; mais de grâce, que l’on ne nomme pas ce « choix » (en est-il un ?) une stratégie sur le point d’arriver à son climax, le « plein emploi », par vague référence à des années 60 où les gains de productivité et les salaires vivaient des dynamiques très différentes. 

Pour résumer, on est passé en France d’un extrême à l’autre. Après avoir crée un marché du travail dual, hypocrite, doux avec les forts et durs avec les faibles, qui excluait de nombreuses personnes et permettait ainsi de se gargariser du haut niveau de productivité des français employés, on est parti dans l’autre direction, celle que nous reprochions aux américains des années 80, la préférence pour l’emploi, de plus en plus quoi qu’il en coûte ces derniers temps, voie en apparence inclusive mais qui masque une capitulation sur le front de la qualité de l’emploi, qui n’est pas si inclusive que ça (après tout, si les américains privilégiaient l’emploi, c’est en raison des lacunes de leur Etat Providence, alors si nous adoptons leur préférence, n’est-ce pas pour laisser tomber le nôtre ??) et qui, nous allons le voir, fourmille de contradictions et de chausses trappes.

2/ le plein emploi, concept keynésien, en pleine contradiction performative

De façon curieuse, les adeptes modernes du « plein emploi » sont dans les gouvernements, et ils ne se considèrent pas du tout comme keynésiens ; ils aiment à se présenter comme les champions de l’économie de l’offre (alors qu’ils passent leur temps à créer des réglementations et des impôts, passons). Pourtant, ils raffolent de la notion keynésienne de « plein emploi » ; pourquoi ? Parce que cela leur permet de justifier une politique budgétaire active. Et parce qu’en creux cela leur permet de justifier une politique monétaire inactive chez eux et de sabotage pour les autres. Voyons cela :

Il parait que l’on s’approche du plein emploi, mais on ne voit pas poindre de fortes augmentations de salaires ; une novlangue comparable à « il y a de l’inflation mais en même temps il y a un engouement pour l’épargne », ou « la FED a été laxiste en 2021, mais le dollar a monté cette année là contre le Yen, l’euro et tout un tas de monnaies », ou « je veux la sécurité publique et la probité, mais je laisse Darmanin en poste », pour ne prendre que quelques exemples. C’est fou ce que l’on peut observer ou faire « en même temps » de nos jours, il suffit de mal définir les termes et ensuite de ne pas manquer de culot.   

Le plein emploi parait-il, à condition de ne pas y regarder de trop près, mais pas les effets du plein emploi. Car nous sommes très loin de la société du plein emploi, du fordisme, des syndicats tout puissants, etc. Et donc, aussitôt qu’on s’approche du paradis perdu, aussitôt que la facture est présentée, la hausse des salaires par exemple, branle-bas-de-combat : on fait marche arrière, piteusement on laisse la BCE durcir les conditions monétaires et provoquer une récession en 2023, dès fois que le taux de chômage aurait trop baissé, dès fois que nous parviendrions au but, dès fois que la courbe de Phillips se re-verticaliserait par une opération de l’Esprit saint (pro-germanique).

Le plein emploi est ainsi souhaité, revendiqué ou programmé, certes, mais ces belles intentions s’autodétruisent sur le mur de notre soumission à un ordre monétaire qui a été conçu en Allemagne pour briser jadis les boucles prix-salaires, et en fait pour sacraliser la Bundesbank contre les syndicats (de façon comique, les gens présentent souvent ce rigorisme comme du « monétarisme », alors que l’essence même du monétarisme consiste à dire que l’inflation par les coûts, salaires ou pétrole, n’existe pas et ne peut pas exister ; passons, ce sont les mêmes qui parlent d’ordo-libéralisme dans le cadre d’un régime de changes fixes dirigé par un banquier central indépendant). Dès lors, le plein emploi, c’est un pays où on n’arrive jamais : une promesse, comme « défense européenne » ou « réforme de l’Etat en France » ; un slogan. Les autorités nationales élues parlent de « plein emploi » et y mettent de l’argent (peut-être trop), puis des apparatchiks non élus « plus-faucon-tu-travailles-au-Puy-du-fou » mettent fin à l’expérience pour le cas où elle réussirait, et le cycle peu recommencer. Une drôle de division du travail… 

J’irais même jusqu’à faire d’un taux de chômage assez faible associé à une absence de vrai plein emploi une marque assez sûre d’une japonisation au stade terminal. Après tout, le Japon connait depuis des années un chômage à 3% sans augmentations de salaires, sans grèves, sans protestations. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles pour un banquier central.  

3/ Que faire ?? 

Biaisé, le concept de « plein emploi » empêche de penser le marché du travail avec rigueur ; c’est de la macroéconomie de bazar, où on se moque des incitations et des vrais résultats pour se focaliser sur la notion statistique de travailleur moyen, interchangeable ; c’est même un Pont de la rivière Kwaï quand on y pense, et en zone euro une pure comédie. Si on s’en débarrasse, que voit-on : 

a/ les choses à ne surtout pas faire pour l’emploi :

  • Refuser le progrès technique (un jour, Milton Friedman visitait un chantier en Asie. Il posa une question sur l’équipement rudimentaire, des hommes avec des pioches plutôt que des bulldozers. On lui rétorqua que l’objectif était surtout de maximiser l’emploi. Il répondit : ah bon, l’idée n’est pas de finir le chantier vite et bien, mais de maximiser l’emploi ? Alors, je vous conseille de remplacer les pioches par des petites cuillères…),

  • Faire des chinois des boucs émissaires. Ce ne sont pas eux qui ont cassé la société du plein emploi, quelque part entre 1973 et 1983 (ils ne représentaient rien dans les échanges à l’époque) : c’est nous ; ce ne sont pas eux qui nous ont imposé une monnaie trop chère, et qui nous ont chipé des parts de marché avec une stratégie mercantiliste ; si nous avions du courage, nous nous en prendrions aux allemands, et plus encore à ceux qui les ont bien aidé (gouvernement Jospin en tête),

  • Continuer avec une immigration extra-européenne massive qui énerve nos travailleurs, qui sature l’Etat Providence, qui ne présente plus un bon rapport coûts-bénéfices et qui n’est pas adaptée aux besoins (on ne manque pas de bras mais de neurones),

b/ les choses que nous pourrions faire pour l’emploi, juste une fois pour essayer :

Libérer l’emploi. Aujourd’hui il est infantilisé et cartellisé, ce qui aboutit à un marché du travail en forme de sablier où les catégories intermédiaires et les experts sont évacués ; il ne reste plus que des chefs à plumes et des exécutants qui ne peuvent pas l’ouvrir. Et pourquoi diable faut-il un diplôme pour créer une petite entreprise qui va réparer des toits ? 

c/ faire très attention à l’emploi industriel (cf les analyses de Loic Le Floch Prigent)

Pour ma part, je mettrais un peu moins l’accent sur les réglementations qui tuent nos usines que sur la gestion de l’euro qui leur laisse bien peu de chances en dehors de quelques niches en haut de gamme : parce que c’est encore moins visible, plus pernicieux. De toute façon, il faudrait prendre autant soin de nos derniers emplois industriels que des bébés phoques.

d/ ne pas oublier la productivité

Les hommes de l’Etat s’en fichent, il n’y a qu’à voir la situation de nos services publics. Les gens des grandes entreprises s’en moquent peut-être encore plus, eux qui ne gèrent pas de l’argent qu’ils possèdent, et qui cherchent avant tout l’absence de vagues (ils raffolent de toutes les bêtises à la mode autour de l’entreprise citoyenne et éco-responsable et diversitaire, bientôt ils vous feront un procès si vous osez leur parler un peu d’argent).  

La participation serait la bonne réponse, à l’échelle, vue la démotivation ambiante. Pas un petit peu d’intéressement pour des cadres supérieurs qui eux trouvent du sens dans ce qu’ils font, mais une vraie participation au capital, pour tous, comme je l’ai déjà proposé plusieurs fois dans ces colonnes. Le problème de notre capitalisme c’est qu’il n’y a pas assez de capitalistes, particulièrement en France, avec les fruits de notre travail qui vont à la veuve de Milwaukee et au retraité de Pasadena ce qui termine de rendre vains nos efforts. C’est un axe sur lequel nous pouvons décider des choses au niveau national, qui ne coûterait pas un pognon de dingue, et qui inciterait à des réformes utiles quant aux retraites (plus de provisionnement, plus de capitalisation), au dialogue social, à la fiscalité (rééquilibrage entre l’endettement et les fonds propres), etc. Un beau programme pour des gens soucieux de l’intérêt général, à partir de 2027 avec de la chance.    

Quelles sont les choses à faire et à ne pas faire pour l’emploi ?

Denis Ferrand : Regardons ce qui s’est passé avec Pierre Gattaz lorsqu’il était président du Medef. Il a arboré un pin’s « 1 million d’emplois ». Si le procédé pouvait sembler maladroit, nous avons pourtant créé plus 2 millions d'emplois en l’espace de 7 ans. C'est une période pendant laquelle le CICE a été déployé et si l'on attend encore des signes tangibles d'amélioration du versant "compétitivité" du dispositif, en revanche le versant "emploi" qui était visé a été atteint peut être même au delà des attentes. Les objectifs assignés à ce dispositif semblent donc avoir été atteints et les créations nettes d’emploi ont été très importantes. C’est très positif et il est necessaire de continuer à tenir ce cap. 

Nous devons veiller à ce que les emplois créés soient créateurs de valeur, productifs, épanouissants pour les salariés … En 2013, M. Gattaz était moqué pour son pin’s, mais nous remarquons aujourd’hui que son objectif a été largement dépassé. Très.peu de.monde aurait parié sur le fait que 10 ans plus tard, nous aurions 2 millions d'emplois privés en plus. Je pense que nous devrions donc mettre la pédale.douce sur le bashing et être plus positifs. Cela nous ferait probablement le plus grand bien.

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