Des vagues de migration à grande échelle menacent l'Europe<!-- --> | Atlantico.fr
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Comme le souligne Frontex, 332 000 franchissements illégaux des frontières ont été détectés l'année dernière, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2021.
Comme le souligne Frontex, 332 000 franchissements illégaux des frontières ont été détectés l'année dernière, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2021.
©Ben STANSALL / AFP

Le pire est devant nous

Deux rapports distincts publiés cette semaine ont tiré la sonnette d'alarme face à l'augmentation du nombre de migrants arrivant en Europe.

Deux rapports distincts publiés cette semaine ont tiré la sonnette d'alarme face à l'augmentation du nombre de migrants arrivant en Europe. Dans son analyse des risques pour 2023/2024, l'agence des frontières de l'Union européenne, Frontex, prévient que "l'instabilité géopolitique dans les pays à l'est et au sud de l'Europe pourrait entraîner des flux de réfugiés à grande échelle". Ces flux "pourraient mettre à rude épreuve la capacité de l'UE à accueillir ces populations et mettre à l'épreuve la volonté d'aide des populations locales".

Comme le souligne Frontex, 332 000 franchissements illégaux des frontières ont été détectés l'année dernière, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2021. Cette année voit de nouvelles augmentations : les franchissements illégaux aux frontières extérieures de l'UE ont augmenté de 13 % pour atteindre 176 100 au cours des sept premiers mois de 2023, soit le total le plus élevé pour la période janvier-juillet depuis 2016.

Les dernières statistiques de l'Agence de l'Union européenne pour l'asile (AUEA) mettent également en évidence une tendance à la hausse du nombre de migrants arrivant en Europe. Au cours du premier semestre 2023, les demandes d'asile ont atteint 519 000, soit une augmentation de 28 % par rapport au premier semestre 2022. Les Syriens ont continué à déposer le plus grand nombre de demandes d'asile dans les nations de l'UE ainsi qu'en Norvège et en Suisse, pays non membres de l'UE. Selon le rapport de Frontex, les dix principales nationalités des personnes détectées en train de franchir illégalement les frontières sont les suivantes : syrienne, afghane, turque, pakistanaise, indienne, tunisienne, ukrainienne, nigériane, congolaise et marocaine (les Ukrainiens en situation irrégulière étaient presque tous des hommes, qui peuvent servir dans l'armée et ne sont donc pas autorisés à quitter le pays déchiré par la guerre. Tous les autres Ukrainiens peuvent entrer librement dans l'UE et bénéficient automatiquement d'une protection temporaire).

Les deux rapports attirent l'attention sur le problème des demandeurs d'asile déboutés qui restent en Europe. Seuls 41 % des demandeurs d'asile ont obtenu le statut de réfugié ou la protection subsidiaire au cours du premier semestre de cette année, ce qui signifie que 59 % des cas ont été rejetés. Cependant, seuls 17 % des migrants déboutés - soit 86 000 personnes - ont été renvoyés dans leur pays d'origine. "Ces résultats médiocres ont de graves répercussions sur l'efficacité de Schengen et de la coopération avec les pays tiers", indique le rapport de Frontex.

L'immigration devrait être un sujet brûlant lors de la campagne pour les élections du Parlement européen l'année prochaine, car de plus en plus de gouvernements s'efforcent d'enrayer les tendances actuelles. Le président français Emmanuel Macron a récemment déclaré qu'il souhaitait réduire l'immigration de manière significative, mais les Français pensent que Marine Le Pen, chef de faction parlementaire du parti anti-immigration Rassemblement national, est une voix plus crédible sur le sujet. Le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, et son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis, ont discuté de la formation d'une alliance pour lutter contre l'immigration clandestine. Mme Meloni a elle-même annoncé une stratégie diplomatique et juridique à long terme, après avoir été critiquée pour ne pas avoir fait assez pour stopper l'immigration depuis son arrivée au pouvoir l'année dernière. Les partis qui font campagne contre l'immigration clandestine dans toute l'Europe, tels que le FPÖ en Autriche et l'AfD en Allemagne, ont le vent en poupe dans les sondages d'opinion. Parallèlement, la Pologne organise un référendum en octobre dans l'espoir que les citoyens rejettent la proposition de l'UE de redistribuer les migrants dans les États membres de l'UE.

Cet article a été publié initialement sur The European Conservative : cliquez ICI

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